L’UE réclame 339 000 euros à la Le Pen
Le gendarme de la lutte antifraude demande le recouvrement de 339 000 euros versés indûment à la Le Pen.
Vingt eurodéputés frontistes et leurs 77 assistants parlementaires sont rémunérés grâce aux fonds européens : 6 400 euros nets mensuels par élu, défrayé à hauteur de 4 320 euros maximum, couronné par une enveloppe pour payer leurs assistants de plus de 23 000 euros. Or, certains de ces employés seraient fictifs.
A tel point que le gendarme appelé l’OLAF, l’Office européen de lutte antifraude, demande le recouvrement de 339 000 euros versés «indûment» à Marine Le Pen, notamment pour avoir employé deux assistants à Strasbourg dont il soupçonne qu’ils travaillaient en fait tous deux uniquement pour le parti frontiste dont le siège est basé à Nanterre. Car ces fonds européens sont débloqués uniquement pour une activité «directement liée à l’exercice du mandat parlementaire des députés», selon l’article 33 des mesures d’application du statut des eurodéputés. Les deux employés concernés, Catherine Griset (ex belle-sœur de la Le Pen) et Thierry Legier, ont disparu du site du parlement européen depuis vendredi.
Catherine Griset aurait ainsi réussi la prouesse de cumuler sous l’actuelle et la précédente législature son activité au Parlement et ses responsabilités au cabinet de Marine Le Pen. Avant d’être promue, en février 2015, chef de cabinet de la présidente à Nanterre, au siège du FN !
Thierry Légier, a été embauché comme assistant local de la présidente pendant quelques mois à la fin de l’année 2011. L’assistant local d’un eurodéputé est notamment chargé de tenir la permanence de son employeur dans sa circonscription d’élection, en l’occurrence la région Nord-Ouest. C’est à lui que revient la responsabilité de faire le lien entre l’élu et ses électeurs. Or, à cette date, Thierry Légier, qui est son garde du corps, assurait la protection au quotidien de la Le Pen…
Du coup, la justice française est, elle aussi, aux trousses de l’appareil frontiste. Elle a lancé une enquête préliminaire pour «abus de confiance» concernant les salaires des eurodéputés du Front National pour la période couvrant 2010 à 2016. C’est l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) qui a hérité du dossier.
Le Front National, qui annonce d’ores et déjà deux référés dans cette affaire. L’avocat belge de Marine Le Pen, Ghislain Dubois conteste ainsi cette autorité.