Depuis une quarantaine d’années, le vent de la crise et du déclin souffle sur l’Europe occidentale et plus particulièrement sur la France. Des pans entiers de son tissu industriel ont disparu – politique du franc fort puis de l’euro ayant sa part – tandis que les déséquilibres territoriaux s’aggravaient, avec notamment la désertification des campagnes et le développement tentaculaire des agglomérations s’étirant dans des banlieues de plus en plus éloignées de centres villes. Dans le même temps, l’administration publique n’a cessé de proliférer, avec la multiplication des structures administratives, notamment celles des régions, alors que paradoxalement le territoire national était déséquipé avec la suppression de services publics comme la poste ou les lignes ferroviaires.
Bref, l’État est devenu parasitaire et la création des intercommunalités aggrave le mal en éloignant les pouvoirs publics des Français tout en créant des structures administratives couteuses. Il en a résulté une fiscalité insupportable tandis que les taxes de toutes sortes se multiplient. Ce fardeau s’alourdit par surcroît avec l’invasion migratoire – maintenant institutionnalisée par le Pacte de Marrakech, tandis que l’endettement public, nourri par l’interdiction faite aux États de s’autofinancer, ne cesse d’augmenter, avec un service de la dette qui est, avec 50 Mds €, le deuxième poste budgétaire de l’Etat.
Nonobstant cela, la mondialisation ultralibérale accroit sans cesse les disparités sociales, une minorité s’enrichissant, parfois scandaleusement, tandis que les classes moyennes commençaient à s’appauvrir.
Jusqu’à présent, bien que le successeur est toujours plus nuisible que son prédécesseur, les présidents de leur République avaient su manifester une certaine empathie envers les Français, bien que l’arrogant Sarkozy s’était vite déconsidéré. Mais voici que depuis mai 2017, l’occupant de l’Élysée se montre distant, hautain, méprisant à l’égard des Français qu’il n’a cessé d’insulter. Oh ! Ce n’est pas un hasard : un trop grand nombre de ceux que l’on appelle abusivement les élites – dans la mesure où leur intelligence est carencée par une instruction parcellaire et purement pratique -, sont coupés du peuple et partagent le mépris affiché par un Macron et son équipe. Il s’est créé puis développé une fracture irrémédiable entre cette pseudo noblesse diplômée et le peuple : elle ne représente plus les intérêts des Français, et par conséquent ceux de la France ; elle est passée au service des cercles mondialistes pour lesquels le monde est un terrain de jeu et les gens de simples pions interchangeables et jetables. Rappelons que pour Macron la souveraineté est à l’Europe et non aux nations d’Europe.
Dans ces conditions, avec un système à bout de souffle, étant donné les souffrances sociales accrues des Français, il était inévitable une étincelle provoque une explosion sociale. Le trop plein a été cette « transition énergétique », voulue, non pas sur des fondements scientifiques avérés, mais sur une croyance et une volonté idéologique aveugles qui se traduisent par d’énièmes augmentations de taxes sur l’essence, le gazole, cette ponction s’ajoutant aux persécutions et tracasseries administratives sans cesse renforcées que subissent les Français : contrôles automobiles renforcés, le 80 km/h, les multiples contrôles que subissent les petits propriétaires lorsqu’ils veulent vendre leur maison etc., tandis que des zones entières des banlieues ethniques échappent au contrôle de l’État.
L’autisme de Macron, déjà mal élu en 2017, incapable de saisir la nature du mouvement des Gilets jaunes, né des réseaux sociaux, a transformé une agitation anti taxe en mouvement de rejet d’un système. Entendons-nous bien : qu’un gouvernement ait une politique et qu’il veuille l’appliquer est chose normale. Mais qu’il gouverne contre les intérêts son peuple et du pays dont il est normalement l’émanation, voilà qui le délégitime. Il a certes une légalité, la sienne, mais il ni légitimité ni crédibilité.
Mépris gouvernemental, asphyxie financière des Français, à commencer par ceux qui sont en bas de l’échelle sociale, voilà un cocktail explosif qui a éclaté en novembre 2018. Le mouvement des Gilets jaunes en est l’expression. Il revêt les aspects d’une jacquerie, dans la mesure où les revendications sont souvent hétéroclites et désordonnées, les solutions peu apparentes ou incohérentes. Mais il exprime ceci : les Français, non seulement ne veulent plus de Macron, mais n’accordent aucune confiance à la classe politique régimiste, y compris le parti lepéniste. Ils lancent un cri : nous ne voulons pas mourir ! Plus encore, un grand nombre exprime des sentiments de rage, de haine envers ceux qui les ont trompés et cela se comprend. D’ailleurs, observons que les partis politiques et les syndicats, se sont tenus à l’écart de ce mouvement car il échappe à leur emprise. C’est une situation qui inquiète ces organisations de fait institutionnalisées et qui servent en quelque sorte de rempart entre le peuple et l’oligarchie mondialiste.
En ce sens, nous sommes en présence d’une situation de nature révolutionnaire. Évidemment, la présente crise ne va pas déboucher sur un bouleversement permettant de rétablir la France. Car les Gilets jaunes dénoncent les conséquences d’un système mortifère sans attaquer ses véritables concepteurs et dirigeants, à savoir les financiers apatrides centrés sur New York et la City, et les cercles mondialistes. Pour qu’un véritable changement intervienne, il faut que le système mondialiste s’effondre, la finance étant son talon d’Achille. Cela arrivera, inévitablement.
Cependant, la crise présente, née des tréfonds du peuple, est un craquement plus important encore que l’arrivée au pouvoir, dans le cadre du système, d’un Salvini en Italie ou d’un Trump aux Etats-Unis.
D’autres viendront, peut-être plus rapidement qu’on ne le pense. Or les révolutions sont la rencontre de la révolte d’un peuple avec une minorité révolutionnaire qui en exprime les aspirations. Elle se déclenche lorsque « en bas, on ne veut plus et qu’en haut, on ne peut plus ». Il est clair qu’en bas, « on » va vouloir de moins en moins et qu’en haut « on » pourra de moins en moins.
Les nationalistes, parce qu’ils rejettent le système d’anti France en place et fondent leur action sur une doctrine fondée sur l’expérience et le service de l’intérêt national sont cette minorité révolutionnaire. Répétons-le, ils doivent sans tarder se former, s’organiser. Car lorsque l’heure sonnera, ils devront être prêts à saisir l’occasion unique, fugitive, qui ouvrira la voie du rétablissement de notre civilisation, sauf à tout perdre.
MILITANT
Editorial de Militant n° 710 de décembre 2018
SOMMAIRE :
Un craquement irrémédiable (Militant) page 3
Le Pacte de l’ONU sur les migrants, une bombe contre le monde Blanc (Maurice GUFFROY) pages 4 et 5
L’escroquerie de la voiture électrique (André GANDILLON) pages 6 à 11
Réponse du PNF aux attentes des Gilets Jaunes : 10 solutions page 12
Le Forum pour la paix 2018 (Albert FOEHR) page 13
Une nouvelle escalade entre Kiev et Moscou (Nicolas OUGAROV) page 14
L’exposition « Eblouissante Venise », à voir au Grand Palais (Scipion de SALM) page 15
Les maires malades de l’intercommunalité (Amable LAMBERT) page 15
Chronique impertinente page 16