Dimanche 15 août, jour de la prise de la capitale afghane par les talibans, Donald Trump a rendu public un communiqué reprochant à son successeur sa gestion de la situation qui devrait le contraindre, selon lui, à la démission :
« Il est temps que Joe Biden démissionne en disgrâce pour avoir permis ce qui s’est passé en Afghanistan… Cela ne devrait pas être un gros problème, parce qu’il n’a pas été élu légitimement. »
Il a également critiqué le Président en place pour la recrudescence des cas de Covid-19, l’immigration, la politique énergétique et la paralysie de l’économie.
L’une des plus grandes défaites américaines
Il a affirmé que le retrait d’Afghanistan aurait été « bien différent et bien plus réussi » s’il avait été Président.
« Ce que Joe Biden a fait avec l’Afghanistan est légendaire. Cela restera comme l’une des plus grandes défaites de l’histoire américaine ! »,
avait-il signalé plus tôt dimanche dans une autre déclaration.
Samedi 14 août, la Maison-Blanche a publié un communiqué de Joe Biden dans lequel il a défendu sa décision de retirer les troupes américaines d’Afghanistan, affirmant qu’une présence sans fin dans ce pays était inacceptable :
« Un an de plus, ou cinq ans de plus, de présence militaire américaine n’aurait fait aucune différence si l’armée afghane ne pouvait pas ou ne voulait pas tenir son propre pays. Et une présence américaine sans fin au milieu du conflit civil d’un autre pays n’était pas acceptable pour moi. »
Donald Trump a conclu un accord bilatéral avec les talibans en février 2020 pour mettre fin à 20 ans de présence américaine ayant coûté à Washington quelque 1 000 milliards de dollars.
Début juillet 2021, Joe Biden a annoncé le retrait des troupes, lequel s’est effectué à une vitesse surprenante. Depuis, les talibans ont progressé de manière fulgurante.
Un retrait anticipant la victoire des talibans
Vendredi 13 août, ceux-ci ont pris le contrôle de Kandahar et Herat, les deuxième et troisième ville d’Afghanistan. Dans la soirée de samedi, ils sont entrés, pratiquement sans résistance, dans la grande ville du nord de Mazar-i-Sharif et dimanche dans Jalalabad.
Dimanche matin, le ministère afghan de l’Intérieur a annoncé que les talibans avaient commencé à envahir Kaboul et eux-mêmes ont indiqué qu’ils avaient pénétré dans de nombreux quartiers de la capitale « pour y assurer la sécurité » et que leur progression se poursuivait normalement.
Trois de leurs hauts responsables ont affirmé à l’AFP que les talibans s’étaient emparés du palais présidentiel après la fuite hors d’Afghanistan du chef de l’État.
Dans la soirée, l’ancien vice-Président Abdullah Abdullah a annoncé que le Président afghan Ashraf Ghani, marionnette des Américains (docteur en anthropologie de l’université Columbia, professeur à l’université Berkeley et à l’université Johns-Hopkins, il rejoint en 1991 la Banque mondiale ) a fui le pays pour éviter un « bain de sang », reconnaissant que « les talibans ont gagné ».
Plusieurs médiats ont annoncé sa fuite en hélicoptère, laissant sur le tarmac des véhicules encore remplis d’une partie du cash qui ne rentrait pas dans l’aéronef…
Leçons
Et comme d’habitude avec les Américains, ce qui avait commencé comme une opération de représailles à but viriliste contre les Talibans accusés d’avoir frayé avec Ben Laden et Al-Qaeda (désigné responsable de l’attentat du 11 septembre 2001), se termine vingt ans plus tard piteusement par le départ précipité des « Boys » et de leurs collaborateurs.
Reste qu’il est plus que dommage que l’oligarchie qui a fait main basse sur notre pays depuis plus de vingt ans ait pu enrôler la France dans cette énième entreprise aventureuse Yankee, soit dans leur coalition, soit par le biais de leur proxy l’OTAN, quatre-vingt-dix de nos jeunes Français y ayant laissé leur peau… C’est vers eux et leurs familles que vont nos pensées, les poings serrés.
Enfin observons subsidiairement et humblement que le seul dirigeant à avoir jamais arraché un pays au jihadisme expansionniste, c’est Vladimir Poutine qui fit chasser de Tchétchénie les musulmans takfiristes par d’autres musulmans tchétchènes non-takfiristes.
Du Liban en 1975 aux Talibans en 2021, mais,
1 – pas de quoi se réjouir d’une défaite occidentale, et puis, ce sont les Talibans qui gagnent, si les Américains partent, les Afghans aussi.
2 – Les USA, en laissant du matériel aux Talibans, laissent derrière eux un sacré problème aux voisins immédiat qui vont devoir contrôler la situation: Russie, Chine et même l’Iran.
3 – Un mystère subsiste, pourquoi les Afghans s’accrochent autant à l’islam? On dit que l’Afghanistan est le cimetière des empires, pas celui de l’islam, manifestement.
4 – Pour les USA, on ne sait pas si c’est un départ contraint ou pas, pourquoi partent-ils seulement maintenant et pas avant, pourquoi est-ce que c’est une bonne décision maintenant et pas avant?
Le proche avenir nous le dira, en tout cas, USA et Israël perdent une position terrestre dans le dos de l’Iran, ça ne paraît pas très favorable pour eux. La présidence Biden prend le chemin de la présidence Carter.
5 – Ne perdons pas de vue qu’après le retrait du Vietnam, c’est quand même l’URSS qui a perdu.
5′ et la Chine qui a gagné
Macron dit qu’il va empêcher une vague migratoire:
on peut donc être certain qu’il va faire exactement le contraire.
Premières arrivées en France d’ici quelques jours, probablement.
N’empêche que les meubles sont pas mal !