Algérie : le pays classé « à haut risque » pour les étrangers
Dans la version 2017 de leur cartographie des risques dans le monde, le groupe mondial français spécialisé dans les services de santé et de sécurité sur les cinq continents, International SOS, et le cabinet britannique Control Risks, expert en gestion des risques politiques, sécuritaires et d’intégrité, classent l’Algérie au niveau de danger le plus élevé avec un « risque élevé », soit au même plan que l’Irak ou le Pakistan, et devant la Corée du Nord. Les critères retenus afin d’évaluer les dangers se classent en trois catégories distinctes : la première estime les risques pour les voyageurs, la deuxième les risques sanitaires et la troisième les risques routiers.
L’Algérie constitue donc un pays à risque pour les voyageurs, notamment à cause d’une « instabilité politique périodique, des manifestations violentes et des actes de terrorisme sporadiques ». Ce classement est vraisemblablement le résultat de la présence de cellules de l’État Islamique sur le territoire algérien et du caractère conflictuel de la frontière entre l’Algérie et le Maroc. Distinguant tout de même deux niveaux de risque, l’étude classe les grandes villes comme Alger, Constantine, Oran ou Mostaganem dans la liste des zones à « risque moyen », et les zones septentrionales du pays dans la liste des zones à « risque élevé », en raison notamment des « manifestations souvent violentes qui peuvent perturber ou viser des ressortissants étrangers ». L’incapacité des autorités judiciaires et sécuritaires est mise en cause dans les deux cas en tant que facteur de risque.
Concernant le risque sanitaire, le commentaire de la carte proposée par Control Risks considère l’accès aux soins spécialisés comme étant « limité », tout comme l’accès à des médicaments « de qualité », soulignant la présence de nombreuses contrefaçons. Il exprime également des doutes quant aux modalités de stockage des médicaments. L’existence de risques liés à la typhoïde, au paludisme, au choléra ou à la dengue joue également en défaveur du pays.
Les routes algériennes, quant à elles, constituent un « danger réel » selon le rapport, qui pointe du doigt l’absence d’application réelle du code de la route et de contrôle efficace des règles de la circulation. La vétusté des infrastructures et d’un certain nombre des véhicules en circulation assombrissent également le tableau.
Comme on le voit, les facteurs externes au pays, comme le terrorisme international, sont loin d’expliquer à eux seuls la dégénérescence de l’Algérie, ce territoire que la France avait particulièrement choyé et mis en valeur pendant plus de 130 ans de présence. Incapacité des autorités judiciaires et sécuritaires, vétusté des infrastructures laissées à l’abandon et on en passe, sont de la responsabilité directe des Algériens eux-mêmes et de leurs dirigeants.