Après les polémiques sur l’authenticité du manuscrit original, celle sur les droits d’auteur ou sur les circonstances exactes de sa mort (cf : infra), réactivées périodiquement pour servir la cause de la pleurniche, le feuilleton « Anne Frank » n’en finit ou n’en finira jamais. Mais il arrive parfois que, comme le Golem, la créature échappe à son maître.
Une affaire qui donne en tout cas l’occasion de mettre en lumière les hypocrites doubles discours dont les castes politico-médiatiques et oligarchiques nous abreuvent depuis trop longtemps.
Pour l’épisode du jour, raconté par Le Figaro, le scenario nous vient d’une auteure et universitaire canadienne, Rosemary Sullivan (déjà titulaire d’un prix, le « Canadian Jewish Books Yad Vashem Award in Holocaust History », ça ne s’invente pas), dans un livre « La trahison d’Anne Frank » à paraître aujourd’hui 19 janvier (420 pages, 19 euros, y’a pas de petits profits).
Selon Le Figaro, Rosemary Sullivan affirme que la trahison d’Anne Frank viendrait d’un notaire juif : « la trahison d’Arnold Van den Berghe qui voulait sauver sa propre famille ».
« Une enquête menée par un ancien agent du FBI sur le mystère entourant la personne ayant dénoncé l’adolescente Anne Frank et sa famille aux nazis a identifié comme suspect principal un notaire juif qui l’aurait fait pour sauver sa propre famille, selon un nouveau livre. Arnold Van den Bergh pourrait avoir révélé où se cachait la famille Frank à Amsterdam afin de sauver sa propre famille, selon une enquête sur cette affaire judiciaire non élucidée qui a duré plus de six ans. »
L’information serait parvenue aux proches d’Anne Frank – en l’occurrence son père, qualifié aujourd’hui de « co-auteur » du fameux Journal(1) – par une lettre anonyme « envoyée après la Deuxième Guerre mondiale identifiant le notaire comme un traître ». Et l’enquête aurait été menée par un ancien agent du FBI à la retraite, Vincent Pankoke, « qui a utilisé des techniques modernes, notamment l’intelligence artificielle, pour trier d’énormes quantités de données ».
La trahison en 1944 de la famille d’Anne Frank serait donc le fait de ce Arnold Van den Bergh et l’enquête éclaire sur ses motivations :
« Les enquêteurs ont découvert que sa famille bénéficiait d’une exemption de déportation, que celle-ci avait été révoquée au moment de la trahison des Frank mais qu’elle n’avait finalement pas été déportée, pour des raisons inconnues. »
« Lorsque Van Der Derg a perdu toute une série de protections qui lui évitait d’être envoyé dans les camps, il a dû livrer aux nazis des renseignements précieux pour que lui et sa femme restent à l’abri, raconte Vincent Pankoke, ancien agent du FBI. » (francetvinfo.fr)
Révisionnisme historique ?
Lemonde.fr présente l’information comme le résultat d’une « enquête façon Cold Case » par un groupe d’éminents experts et scientifiques :
« Un groupe d’une trentaine d’experts – criminologues, psychologues, historiens, spécialistes du comportement, graphologues – dirigés par un enquêteur néerlandais et un ancien agent du FBI ».
Et Courrier International, lui aussi, vante le sérieux des diligences de l’agent Pankoke qui « a utilisé les techniques de recherche les plus pointues, examiné des centaines de milliers de documents dans huit pays et interrogé 70 personnes ».
Tiens, pour le coup, le travail minutieux, selon la méthode scientifique et historique que d’aucun qualifierait de « méthode révisionniste » est plutôt valorisée au soutien de l’information qui nous est livrée aujourd’hui sur l’origine de la dénonciation d’Anne Frank et sa famille.
Cela tranche sérieusement avec le refus catégorique et a priori qui a toujours été opposé aux chercheurs « révisionnistes » ayant étudié certains événements de la Seconde Guerre mondiale. Leurs travaux ont toujours été systématiquement niés voire criminalisés au nom de l’indécence à s’emparer rationnellement et scientifiquement du sujet.
Un refus résumé tout entier dans la péremptoire affirmation a-scientifique, voire obscurantiste, parue justement dans Le Monde(2) en 1979 sous la plume de Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet, et signée par 34 historiens, pour prétendument réfuter les travaux du professeur Faurisson, notamment son article du 29 décembre 1978(3) :
« Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz. »
Le Monde de 1979 à 2022 : quelle révolution !!! « O tempora, o mores » (« Autre temps, autres mœurs », Cicéron, Les Catlinaires) !
Le notaire juif dénonciateur
Selon Sud-Ouest :
« Le notaire disparut des radars à la fin de la guerre, à laquelle il a survécu ainsi que le reste de sa famille. Mais l’élément le plus convaincant a été le sérieux avec lequel Otto Frank a traité l’allégation, ont indiqué les médias néerlandais. Le père d’Anne a déclaré aux enquêteurs en 1964 qu’il avait reçu une lettre peu après la guerre nommant Van den Bergh comme celui qui avait trahi les Frank et plusieurs autres familles juives. Une copie faite par M. Frank de la lettre a été retrouvée par les enquêteurs dans les archives d’un policier.
« Nous n’avons pas de pistolet fumant, mais nous avons une arme chaude avec des douilles vides à côté », a déclaré M. Pankoke»
Selon lemonde.fr, Arnold van den Bergh était donc « membre du Conseil juif, qui avait été installé aux Pays-Bas par l’occupant allemand afin d’appliquer ses consignes et régenter la communauté » :
« Mort en 1950, [Arnold van den Bergh] figurait depuis longtemps sur une liste comportant des dizaines de noms. Ceux de personnes soupçonnées d’avoir dénoncé la famille Frank et les autres occupants de la cache du Prinsengracht, terrés pendant deux ans jusqu’à leur arrestation, le 4 août 1944. Tous allaient mourir en déportation, sauf Otto Frank, le père d’Anne. La jeune fille devait, elle, mourir du typhus à Bergen-Belsen. »
« Le notaire van den Bergh avait notamment œuvré à l’acquisition par Hermann Göring, bras droit d’Hitler et pilleur d’art, de la prestigieuse collection du marchand juif Jacques Goudstikker, qui avait fui le pays. Muni d’une autorisation spéciale, protégé de la déportation, le notaire avait obtenu le droit de ne plus être considéré comme juif. Et il avait accès, par le Conseil juif, à une liste secrète de personnes vivant cachées. »
Et nous qui croyions, comme nous y incite la doxa dominante depuis des lustres, que la sale petite manie de la dénonciation était seulement l’apanage des peuples goys autochtones occupés par le IIIe Reich pour se faire bien voir de l’occupant ou céder à leurs irrépressibles penchants antisémites…
Mais qu’on se rassure ! Les autorités autorisées à s’exprimer sur tous ces sujets nous rappellent à la prudence :
« Ronald Leopold, directeur exécutif de la Maison d’Anne Frank, a averti que des questions subsistaient sur la lettre anonyme et qu’une enquête plus approfondie était nécessaire. « Vous devez être très prudent avant d’inscrire quelqu’un dans l’histoire comme celui qui a trahi Anne Frank si vous n’êtes pas sûr à 100 ou 200% de cela ». (lefigaro.fr)
Et toujours selon Le Figaro :
« Les «preuves» apportées par le nouveau livre signé Rosemary Sullivan demandent une contre-enquête selon les spécialistes, échaudés par de récurrentes thèses révisionnistes. »
On en aimerait autant – de prudence et d’enquête – sur d’autres sujets comme les « chambres à gaz » et la « volonté planifiée d’extermination systématique de tout un peuple »…
Reste quand même la question soulevée par Courrier International : « Pourquoi Otto Frank n’a-t-il jamais rien dit ? » :
« Les enquêteurs émettent l’hypothèse qu’il a même cherché à cacher la complicité du notaire, peut-être pour ne pas accabler ses enfants ou pour ne pas attiser la haine antisémite (ils ont ainsi été trahis par un Juif néerlandais respecté et pas par des nazis ou des collabos). »
Au mensonge éthique, au mensonge au service du bien, nous préférons la ligne de conduite du regretté professeur :
« Le révisionnisme n’est pas une idéologie mais une méthode inspirée par la recherche de l’exactitude en matière d’histoire. Les circonstances font que le révisionnisme est aussi devenu la grande aventure intellectuelle du temps présent. » (Robert Faurisson)
Notes :
(1) Il est aujourd’hui affirmé par le Fond Anne Frank (par la force de la nécessité de prolonger les droits d’auteur de l’ouvrage qui allait tomber dans le domaine public en 2015/2016) que le père d’Anne Frank est le « co-auteur » du Journal d’Anne Frank comme l’avait indiqué le professeur Faurisson dès les années 70. Le Journal d’Otto Franck a été ainsi traduis en 70 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.
(2) Le Monde, 21 février 1979
(3) 29 décembre 1978 : Le Monde publie « Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d’Auschwitz » de Robert Faurisson
Pour aller plus loin :
L’appât du gain au secours de la vérité sur le prétendu « Journal » d’Anne Franck ?
Anne Frank : la “Shoah” par le mensonge de date
Les accommodements avec la loi des gestionnaires du mythe Anne Frank