L’on apprend que 79562 « migrants » – selon le terme convenu et inexact, car il ne s’agit pas de migration mais de destination – seraient venus en France en quatre ans, clandestinement, de tous les pays d’Europe, le plus fort passage(52.000) étant par l’Italie. Aucun parti politique ne prend ce phénomène au sérieux, en le dissimulant sous des propos antimusulmans, effaçant ainsi l’immigration chrétienne africaine que l’on voit croître ou en l’assimilant par antithèse à une marche irrésistible vers une humanité dénationalisée, « citoyenne », dans la quelle il ne serait plus question de France ou d’Ouganda mais de membres d’une République universelle bénéficiant d’un revenu minimum par leur seule appartenance à un humanité. Est-ce réaliste? Bien sûr que non !
L’on peut voir une manifestation africaine subsaharienne en Italie scander que les nouveaux venus, dont les régimes ont été parfois soumis au marxisme tyrannique, sont antifascistes (« siamo antifascisti », clame l’agitateur) : c’est court, mais profond, dangereux aussi pour l’Etat démocratique maçonnisé répétant qu’il est la seule forme honnête ou moralement saine de vie politique, car le fascisme apparaît ainsi comme une identité assurée, et l’antifascisme comme une faiblesse mentale, un suicide visible du peuple auquel sont enlevées ses habitudes hors desquelles il n’y a point de vertu.
Une autre image italienne, sur le site de notre camarade Claudio Muti qui est un orientaliste se réclamant, à bon droit et dignement, du fascisme et directeur de la savante revue, fort bien documentée, élégante et instructive, bref véritablement italienne « Eurasia » (latiniste aussi distingué auquel nous devons, entre autres travaux, une bonne édition commentée du « Songe de Scipion » de Cicéron, et musulman érudit maîtrisant les langues turques ouralo-altaïques), représente une crèche avec un bébé africain, ce qui surprend et ne pourrait être qu’une traduction inter ethnique, mais qui est aussi une fille, par victoire du féminisme : ce dernier devient une sorte de revendication luciférienne de ne point se soumettre à la volonté divine ou naturelle, comme on voudra nommer cette substance, créatrice de différences et d’ordre. Il est ainsi marqué dans le noble Koran que la Volonté créatrice eût pu créer une seule communauté, et quelle a voulu des différences pour que les forces rivalisent entre elles pour le bien, puisque connaître, ce n’est pas voir ou s’abîmer dans la béatitude, mais agir ou faire, et en faisant se faire, bref travailler.
Ce en quoi l’école italienne, comme cela est arrivé plusieurs fois dans notre Histoire tourmentée, peut instruire la France réelle, c’est de montrer que la nature est un tout organique, que l’on ne peut séparer les valeurs, mais seulement les distribuer dans un même espace ou milieu que l’homme n’est pas une abstraction, mais une forme plastique, qui s’exprime de façon non pas abstraite mais déterminée, précise, visible, sans cette indétermination qui touche désormais à la sexualité même, et contre laquelle Platon et toute l’école philosophique ignorée de la grande masse des bacheliers du jour, mettait en garde, avec Aristote !
La récente annonce du nouveau gouvernement en formation du palais Chigi romain de ne point comprendre de bavards maçons dans ses rangs est un signe encourageant, quand bien même il ne serait que des paroles lancées au peuple ; qui oserait en France proposer telle mesure ? C’est un aveu que le peuple italien réagit, à la différence du nôtre qui s’embarrasse d’idée alors qu’il importe de rassembler des faits. Prenons un parti déjà ancien, mais récemment connu, comme l’UPR, son chef qui peine à soulever le peuple, ne traite que de constitution, or il s’agit de vie : ce qui touche le peuple est la conservation de sa vie, puisque tout être tend à persévérer dans son être, le possessif donne son sens à l’être. La question n’est pas de dorer un Frexit, de quitter un euro que la France de Mitterand a imposé a l’Allemagne réunifiée et non l’inverse, et ce pour absorber, comme un vampire, une part de la puissance du deutsch-mark ; mais quoi de la survie nationale ? Va-t-on se réclamer de la francophonie pour faire accroire que le Français est plus proche du descendant des tirailleurs africains employés à satisfaire le conservatisme impérial de notre alliée anglaise que de l’italien qui lui a apporté l’opéra ou de son ennemi héréditaire de l’Est qui lui a apporté l’art de penser et la grande musique ?
Il faut non pas sortir de l’Europe pour reconquérir le Mali ou aider les Kurdes à former un Etat satellite des Sionistes englobant une part de l’Iran occidental, mais se réapproprier l’Europe ; nous sentir plus près de ceux qui nous sont les plus proches, et seulement alors les orientaux et les Africains et autres peuples longtemps piétinés pourront retrouver leurs racines nécessaires, la Palestine sa liberté entièrement perdue depuis la « Libération » imposée par les Américains et les Soviétiques anciens et renouvelés.
L’immigration est un symptôme de déséquilibre, une manière de bloquer toute évolution interne des peuples extra européens, un piège tendu par les dévoreurs du genre humain !
Pierre Dortiguier