Serbie : regain de tension autour du train Belgrade-Mitrovica
Le ton est monté d’un cran samedi entre la Serbie et le Kosovo au lendemain du blocage à la frontière d’un train parti de Belgrade, qui était peint aux couleurs du drapeau serbe et sur lequel était inscrit « le Kosovo est serbe ».
Le président serbe Tomislav Nikolic a accusé Washington d’être derrière l’incident avec le premier train depuis 1999, effectuant le trajet entre la capitale serbe Belgrade et le Kosovo, en y percevant des « convulsions de l’administration sortante des États-Unis ». « Cet incident, ce ne sont que des convulsions de l’administration sortante américaine. Nous nous sommes retenus pour ne pas le montrer, mais hier, on a bel et bien frôlé une confrontation », a déclaré M. Nikolic devant les journalistes.
Le convoi en question devait relier Belgrade et le nord du Kosovo. La Serbie voulait remettre en fonction, 18 ans après le conflit au Kosovo, la ligne reliant la capitale serbe à Kosovska Mitrovica (nord du Kosovo). Il s’agissait, selon Belgrade, de répondre aux besoins des habitants du nord du Kosovo, où les Serbes sont toujours majoritaires.
Irritées par le fait que le convoi était peint aux couleurs du drapeau serbe et décoré à l’intérieur de répliques d’icônes des monastères orthodoxes serbes du Kosovo, les autorités de Pristina s’y sont formellement opposées, en y voyant une « sérieuse provocation ». Le président kosovar, le sanguinaire terroriste Hashim Thaçi a ordonné les mesures nécessaires pour arrêter ce train qui menaçait, selon lui, la « souveraineté du Kosovo ». Aussi, le « train de la discorde », comme l’appelle désormais la presse internationale, était-il attendu côté kosovar par une unité spéciale de la police kosovare, décidée à le bloquer à la frontière.
Pour éviter un conflit et préserver les vies, le premier ministre serbe Aleksandar Vucic a décidé d’arrêter le train avant la frontière, en accusant Pristina d’avoir dépêché des unités armées de police dans le nord du territoire dans le but de « provoquer un conflit ». Le lendemain, au terme d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, le président serbe Tomislav Nikolic a déclaré aux journalistes que « si l’on commence à tuer les Serbes, je le ferai. Nous y irons tous ensemble, non seulement l’armée, et moi j’irai le premier ».
La province serbe du Kosovo-Métochie a été arrachée à la mère patrie en 1999 par les puissances occidentales coalisées qui ont déclenché l’intervention de l’Otan. Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008 mais reste serbe en droit international (résolution 1244 de l’Onu) même si un certain nombre de pays (États-Unis et leurs alliés) ont décidé d’accorder leur reconnaissance à la république autoproclamée. En revanche la Serbie contrôle toujours la partie nord du Kosovo, où vivent environ 50 000 Serbes qui ne considèrent pas Pristina comme étant leur capitale.
Le Kosovo c’est la Serbie ! Косово је Србија !