Syrie : les troubles relations de l’Entité sioniste avec l’islamisme jihadiste
L’armée israélienne a annoncé que son aviation a mené un raid durant la nuit de dimanche 27 à lundi 28 novembre sur le plateau syrien du Golan, au lendemain d’une attaque attribuée à un groupe lié à l’organisation jihadiste État Islamique dans ce secteur. Une unité de reconnaissance israélienne de la Brigade Golani patrouillait sur la « zone grise », ces poches de territoire situées entre la clôture de sécurité israélienne et la ligne de démarcation officielle avec la Syrie. Elle a soudain été prise pour cible par une automitrailleuse circulant le long de la frontière syrienne. À son bord, quatre djihadistes font feu de tout bois avec leurs tirs d’artillerie et leurs obus de mortier.
Face au déluge de feu, l’aviation israélienne est appelée en renfort et détruit le véhicule et ses quatre passagers. Plus tard, donc, les avions israéliens ont encore visé un bâtiment abandonné de l’Onu qui avait servi de base dimanche pour l’attaque de ces jihadistes, a affirmé l’armée dans un communiqué.
Selon le général de réserve Nitzan Nuriel, ancien directeur du Bureau israélien du contre-terrorisme, « l’ordre n’est pas venu d’un échelon supérieur », précisant que l’État islamique, déjà pris en étau dans le secteur entre l’armée syrienne et ses alliés du Hezbollah, n’avait « aucun intérêt, à ce stade », à ouvrir un nouveau front avec l’Entité sioniste qui occupe la Palestine et le plateau du Golan depuis la guerre des Six Jours de 1967.
On se souvient il y a à peine un an, en pleine Intifada des couteaux, Abou Bakr Al-Baghdadi avait rappelé dans un enregistrement audio que l’EI « n’avait pas un instant oublié la Palestine », promettant d’en faire un « cimetière pour les juifs ». Le calife autoproclamé avait également juré de s’emparer de la ville sainte et avaient annoncé « qu’ils conquerraient Jérusalem »…
Néanmoins aucune attaque palestinienne contre des citoyens israéliens n’a depuis été revendiquée par l’État Islamique, alors que 250 Palestiniens ou Arabes israéliens ont rejoint les terres du califat en Irak et en Syrie. Des experts israéliens en terrorisme affirment également qu’il n’y a pas d’attentat, car il n’y a pas de cellule liée à l’État Islamique en Israël et que les quelques groupes qui opèrent à Gaza n’ont pas été reconnus par Daech et s’attaquent au Hamas.
Et effectivement, en dépit de quelques accrochages, la frontière syro-israélienne est restée relativement calme au cours des cinq dernières années. Tellement calme que, selon un rapport des Nations-Unies présente dans le Golan, des « échanges » ont pu être constatés entre Israël et la rébellion syrienne entre novembre 2014 et mars 2015 : des « individus armés » ont « traversé la ligne de cessez-le-feu » à plusieurs reprises, et se sont « approchés de la barrière technique (israélienne, NDLR) en ayant parfois des échanges avec les forces de défense israéliennes ». De même les Nations-Unies ont relevé des transferts de blessés et des allers et venues de camions, dont certains ont été chargés de sacs avant de repartir vers la Syrie. Ils seraient ainsi au moins 2 000 Syriens à avoir été soignés au cours des trois dernières années dans les hôpitaux israéliens…
Et sans honte la diplomatie israélienne confirme : « Nous soignons des blessés, mais la plupart sont des civils. Et l’appartenance des blessés à tel ou tel groupe n’est pas une considération que nous prenons en compte »…
On comprend mieux pourquoi l’Entité sioniste n’est pas une cible prioritaire de l’État Islamique…