Note de lecture de l’ouvrage de Christophe Guilluy : « La France périphérique : Comment on a sacrifié les classes populaires »
Dans l’ensemble, les classes populaires rejettent l’immigration. 75 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés sur le territoire national. 47 % pensent que les chiffres élevés du chômage sont dus à la déferlante migratoire [Enquête « Fractures françaises », avril 2014.]
Depuis le début des années 2000, nous assistons à une intensification des flux migratoires. L’immigration est devenue un sujet houleux au sein de l’opinion publique et de la classe politique. La « ligne Buisson » a permis la victoire du candidat Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007. Le candidat avait principalement orienté sa campagne sur l’identité, les valeurs « judéo-chrétiennes » (la bonne blague !) et l’insécurité, conséquence de l’immigration. Lors de son quinquennat, Nicolas Sarkozy a trahi ses électeurs les plus « droitiers » en adoptant des mesures toujours plus favorables à l’immigration. En 2012, il fut discrédité et perdit l’élection présidentielle (48,38% pour le « prédisent sortant ») face au candidat Hollande (51,64% PS.) Néanmoins, On notera que le résultat au second tour de Sarkozy demeure relativement élevé malgré son mandat calamiteux.
Pour la gauche, les migrants constituent un prolétariat de substitution. C’était d’ailleurs tout l’enjeu du think tank du Parti socialiste, Terra Nova. La souche électorale de la gauche repose désormais sur les populations immigrées, notamment musulmanes, afin de pallier à la perte de ses électeurs traditionnels. Toutefois, l’orientation « sociétale » et progressiste de cette gauche bobo a froissé la frange musulmane critique par exemple du Mariage pour Tous en 2013. Lors des municipales de 2014, des communes populaires situées dans des zones « sensibles » (entendons à immigration… ) sont passées à droite. Ce fut le cas d’Aulnay-sous-Bois, de Bobigny, de Saint-Ouen et du 7e arr. de Marseille, communes traditionnellement socialistes voire communistes. Les populations immigrées ayant bénéficiées d’une certaine ascension sociale désapprouvaient alors les nouvelles vagues migratoires qui affectaient leur quartier.
Les classes populaires blanches sont amenées, quant à elles, à fuir les métropoles mondialisées. Nous assistons ainsi à la résurgence du « village » perçu, consciemment ou non, comme un rempart à l’insécurité démographique et culturelle. Les Français de souche, en marge, cherchent de nouvelles formes de sécurités sociales et culturelles au sein de l’arrière-pays. Elles se montrent critiques vis-à-vis de l’État-providence qu’elles accusent de favoriser l’aide aux migrants. La société multiculturelle est donc largement rejetée par ces couches populaires. »