Le traité de Sèvres, conclu le 10 août 1920 à la suite de la Première Guerre mondiale entre les Alliés victorieux et l’Empire ottoman, confirme l’armistice de Moudros. Ce traité, bien que signé par le sultan Mehmed VI, ne sera toutefois jamais ratifié ni appliqué.
Par celui-ci, l’Empire ottoman renonçait officiellement et définitivement à ses provinces arabes et africaines. Le traité prévoyait également d’imposer à l’Empire de sévères reculs territoriaux au sein même de l’Anatolie. À l’ouest, la Thrace orientale, sauf Constantinople et ses abords, était cédée à la Grèce. À l’est, l’indépendance d’une grande Arménie était reconnue et une province autonome kurde créée. Les détroits étaient par ailleurs démilitarisés.
Hélas, après l’abandon de Constantinople, échangée, sous l’influence britannique, contre la concession d’une autonomie et d’une colonisation juives en Palestine, ce traité ne fut jamais ratifié ni appliqué en raison de la résistance des armées turques et de la prise de pouvoir par Mustafa Kémal.
Le traité de Lausanne de 1923, beaucoup plus avantageux pour les Turcs, fut signé le 24 juillet 1923 au Palais de Rumine à Lausanne (Suisse).
Ce fut le dernier traité résultant de la Première Guerre mondiale.
Il précisait les frontières de la Turquie issue de l’Empire ottoman et organisait des déplacements de populations pour assurer l’homogénéité religieuse à l’intérieur de ses nouvelles frontières.
Ainsi, seuls les traités concernant des nations d’Europe, contenant les germes des contestations territoriales futures, furent imposés par la force, alors même que les Grecs d’Ionie étaient abandonnés et massacrés par les Turcs…
La victoire militaire avait accouché d’une grave défaite politique.
Vous semblez regretter les conditions favorables faites à la Turquie dans le traité de Lausanne. Pensez-vous vraiment que le peuple turc n’aurait pas su reprendre tôt ou tard la guerre si le traité de Sèvres avait été appliqué ? La priorité a été logiquement donnée à l’écrasement de l’Allemagne, qui se faisait imposer à la même époque les abominables conditions du traité de Versailles, gages d’une nouvelle guerre à venir qui aboutirait finalement à la naissance de l’état d’Israël.
Quid de la France dans les deux guerres mondiales du vingtième siècle ? Officiellement dans le camp des vainqueurs, elle a manifestement perdu non seulement son statut de grande puissance, mais pratiquement tous les attributs de sa souveraineté, jusqu’à devenir une colonie de ses anciennes colonies et maintenant de tous les pays déstabilisés par les guerres de l’Occident.
La Turquie est donc plutôt un exemple à suivre. Elle a su préserver l’essentiel de ses valeurs et est aujourd’hui un pays fort, qui maîtrise encore son destin car elle a su maintenir les valeurs familiales et traditionnelles. La situation n’est vertes pas facile, mais au moins le combat est encore équilibré contre les forces mondialistes dégénérées.
Que survive la France dans cette période qui est la plus critique de son histoire, mais sachons aussi respecter les Turcs, qui ont su mieux que nous préserver leur pays.