Il n’y a pas d’erreur dans le titre, dans l’extrait que nous donnons ci-dessous du livre d’Ingrid Weckert sur la Nuit de cristal, on parle bien de la législation Israélienne reprenant sur deux points essentiels les principes des lois de Nuremberg, la citoyenneté et la protection du sang.
Après la création de l’État d’Israël le 15 mai 1948, David Ben Gourion a déclaré que « la terre d’Israël » était la propriété du peuple juif. Sur ce territoire qui a été proclamé « État d’Israël » les Juifs ont étendu leur souveraineté nationale. L’État d’Israël a été déclaré patrie de tous les Juifs. Il était prêt à accueillir les Juifs de partout dans le monde. « Cet État ouvrira ses portes à tous les Juifs et confèrera au peuple Juif le statut de nation aux mêmes droits que les autres nations ». (Déclaration d’Indépendance). Tout Juif était est le bienvenu en Israël, en revanche, l’entrée des non-Juifs n’est possible qu’en tant que touristes. En d’autres termes, Israël pratique la même politique nationaliste que celle qu’on reprochait à l’Allemagne national-socialiste.
En 1980, il y avait environ 15% de non-Juifs en Israël pour la plupart Arabes. Jusqu’en 1980, tous les non-Juifs étaient seulement reconnus à titre de minorité religieuse à qui on ne permettait aucune influence politique. Puis les choses ont un peu évolué, mais il n’y avait en 1984 que quatre représentants de la communauté arabe sur les 120 députés de la Knesset (le parlement israélien). Selon le système de représentation proportionnelle en vigueur en Israël, il devrait y en avoir au moins 18. Les 0,6% de minorité non arabe que compte l’État d’Israël sont en grande partie des chrétiens européens qui sont restés après le mandat. Cette minorité n’a aucune représentation du tout. (À comparer à l’influence disproportionnée revendiquée et exercée par les moins de 0,5% de Juifs d’Allemagne Fédérale). En Israël, tout le pouvoir gouvernemental est intégralement entre les mains des Juifs.
Le droit israélien reprend à son compte deux des dispositions les plus décriées des lois de Nuremberg. Dans son droit de la citoyenneté, on retrouve la distinction entre « être citoyen d’un État » (Staatsangehörigkeit), et « faire partie du peuple » (Volkszugehörigkeit). Même si les non-Juifs résidants en Israël peuvent obtenir la citoyenneté israélienne, seuls les Juifs sont réputés faire partie du peuple d’Israël cette distinction étant marquée sur la carte d’identité par la mention « Juif » *. Cette mention « Juif » donne la priorité dans l’obtention d’un emploi et assure un traitement privilégié lors des procédures administratives.
Quant à la loi de Nuremberg sur « la protection du sang et de l’honneur allemand » elle avait déjà son pendant au moment où elle a été promulguée dans la loi hébraïque qui condamnait le mariage d’un Juif avec une personne non juive. Et bien entendu, ce point aussi a été repris dans le droit israélien: les mariages mixtes ne sont pas possibles. Si de tels mariages ont été contractés à l’étranger, ils ne sont pas reconnus en Israël et les enfants qui en sont issus sont considérés illégitimes.
Tous ceux qui sont épris de liberté et qui chérissent leur propre peuple et leur patrie, devraient se réjouir et saluer le fait que les Juifs, qui se sentent un peuple, forment un État à eux.
Ce qu’ont réalisé les premiers colons, qui ont drainé les marécages en Palestine, irrigué le désert, nettoyé les champs et les prairies, et ont fait surgir par endroits, un paradis florissant là où il n’y avait qu’une terre à l’abandon mérite notre admiration au plus haut point. Personne ne leur contestera leur droit à une patrie. Personne ne leur interdira de promulguer leurs propres lois à l’intérieur de leur État, ni, s’ils le souhaitent, de fermer leur pays à toute immigration non juive.
Mais alors, les avocats des intérêts juifs, ceux-là en particulier, sont bien mal placés pour montrer du doigt l’Allemagne national-socialisme et la condamner pour avoir adopté une politique nationaliste en tout point conforme à ce qui se fait aujourd’hui en Israël.
Ingrid Weckert
(extrait du « Point de Rupture » chap 22)
Traduction : Francis Goumain
Note : * Michael Wolffsohn, Israel. Grundwissen-Länderkunde. Politik – Gesellschaft – Wirtschaft, 2. éd. (Opladen: 1987), p.39.
c’est une catastrophe ,un délirium tremens qui se continue de generation en generation