C’est décidément une habitude du régime républicain de dissoudre tous les mouvements qui n’ont pas l’heur de lui plaire. Depuis la dissolution des Ligues en 1936, les différentes Républiques, de la IIIe à la Ve, n’ont jamais hésité à interdire les organisations et groupements qu’elles jugeaient factieux. Que l’on pense aux mouvements de défense de l’Algérie française interdits par le dernier gouvernement de la IVe République, comme Jeune Nation, puis par le pouvoir gaulliste, que l’on songe également aux différentes tentatives de dissolution de la FANE de feu Mark Fredriksen dans les années 1980 à l’interdiction d’Unité radicale en 2002 à la suite de l’affaire Maxime Brunerie, en passant par les interdictions plus récentes, en juillet 2013, à la suite de l’affaire Clément Méric, des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes. Ces différentes dissolutions ne reposaient sur rien de tangible et de concret et témoignaient déjà de l’arbitraire le plus total.
La dissolution de l’Œuvre et des Jeunesses nationalistes était particulièrement scandaleuse puisque ces deux mouvements n’avaient strictement rien à voir, ni de près ni de loin, avec la mort de l’Antifa Clément Méric, n’avaient nullement participé aux échauffourées et avaient été sanctionnées uniquement pour des raisons idéologiques : le ministre de l’Intérieur de l’époque, l’excité Manuel Valls, fils de républicains espagnols, leur reprochait violemment leur pétainisme ! Le pire, c’est que le Conseil d’Etat avait à l’époque donné raison au gouvernement. Mais est-ce une si grande surprise quand on sait comment sont nommés les conseillers d’Etat ? Valls avait ainsi obtenu toutes affaires cessantes, et dans des conditions absolument mirobolantes, de la plus haute juridiction dans l’ordre administratif, en contradiction avec toute une jurisprudence jusque-là libérale, l’interdiction du spectacle Le Mur de Dieudonné en janvier 2014. Dans cette affaire le Conseil d’Etat s’était déjà déshonoré !
Aujourd’hui c’est le groupement anti-migrants Génération Identitaire qui fait les frais des manœuvres liberticides des pouvoirs publics. L’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui se fait fort d’obéir aux injonctions de la LICRA et d’autres associations communautaires de ce type qui exigent depuis déjà longtemps à cor et à cri la dissolution de Génération Identitaire, et même l’incarcération de ses dirigeants — pourquoi en effet faire les choses à moitié ? — a engagé officiellement la procédure de dissolution de ce mouvement auquel l’on reproche dans les faits ses positions et ses actions contre la submersion migratoire de notre pays. Ne nous y trompons pas en effet : ce que leur République veut interdire, diaboliser et tuer dans l’œuf, c’est toute expression sincère et réelle d’opposition à l’invasion de notre pays.
En engageant la dissolution de Génération Identitaire dont le cœur nucléaire du projet est le refus de l’immigrationnisme et de l’ouverture des frontières nationales aux migrants, le gouvernement indique de manière très claire que sa volonté politique est d’organiser jusqu’à son terme le processus de Grand Remplacement et qu’il n’admet pas que la moindre opposition publique, fût-elle simplement symbolique ou médiatique, puisse tenter de contrecarrer son action ou même simplement d’alerter les citoyens de manière pourtant pacifique sur la porosité voulue de nos frontières. Le gouvernement entend interdire un mouvement que même la Justice de la République a jugé sans danger puisqu’une cour d’appel a récemment relaxé les principaux dirigeants de Génération Identitaire qui avaient été condamnés en première instance. Autrement dit Darmanin ne tient aucun compte des décisions de magistrats généralement pourtant peu enclins à se montrer complaisants envers les adversaires de l’immigrationnisme et met en œuvre une politique arbitraire et liberticide particulièrement inquiétante. Car aujourd’hui c’est Génération Identitaire qui est dans le viseur, mais demain cela pourra être n’importe quelle organisation ou publication qui sera dans le collimateur et pourra connaître le même sort. Quand on sait que des groupements virulents et influents comme Balance Ton Antisémite exigent publiquement l’interdiction de RIVAROL et l’embastillement immédiat et durable de son directeur, on se dit que dans ce régime tyrannique tout est actuellement possible, même le pire. Ce qui paraissait inimaginable il y a encore quelques années semble aujourd’hui envisageable tant nous vivons sous le règne de l’arbitraire le plus total.
En témoignent également les menaces qui pèsent sur la liberté de l’enseignement. Dans son projet de loi de réaffirmation des principes républicains, et qui était censé au départ lutter contre « le séparatisme islamiste », le gouvernement entend quasiment interdire purement et simplement l’instruction à domicile qui passera dès 2022 d’un régime de simple déclaration en mairie à celui de l’autorisation préalable de l’Education nationale, une autorisation qui sera donnée au compte-gouttes et qui ne concernera que des cas extrêmement limités : les gens du voyage, les enfants malades ou gravement handicapés, les mineurs faisant du sport de haut niveau ou des activités artistiques très développées. Il s’agit dans les faits de contraindre les parents à abandonner leur progéniture à l’Education nationale de trois à seize ans avec tout ce que cela implique de dérives et de désastres, scolaires, humains, pédagogiques, moraux, intellectuels et spirituels. Les familles qui faisaient l’effort, au prix de nombreux sacrifices, d’organiser elles-mêmes l’école à la maison pour le bien de leurs enfants, et qui de toute façon étaient déjà régulièrement contrôlées et visitées par des inspecteurs de l’Education nationale, sont les premières victimes de ce projet totalitaire et liberticide. Depuis la Révolution française, l’obsession des Républicains est toujours la même : retirer les enfants dès le plus jeune âge de leur famille, détruire par tous les moyens l’influence des parents pour inculquer aux mineurs les valeurs de la République qui sont radicalement anti-naturelles, anti-chrétiennes, anti-familiales, anti-morales. Car aujourd’hui et plus que jamais les valeurs de la République, c’est la loi Veil et la loi Gayssot, c’est le culte shohatique et le lobby LGBT, ce sont les déportés et les pédés, la chambre à gaz et la Gay Pride, le Sentier et le Marais, les transsexuels et les transhumanistes, Michou et Elie Wiesel, le char de la Gay Pride et le char de Tsahal, l’arc-en-ciel et l’étoile de David, la drag-queen, les invertis et les travestis, les sionistes et les sodomites, l’équerre, le compas et la menorah. Face à cela, à toutes ces ignominies, à toutes ces perversions, notre refus doit être total et radical.
Jérôme BOURBON, RIVAROL
Pendant longtemps la France a critiqué le régime totalitaire chinois, mais maintenant elle est en passe de le surpasser en matière de suppression des libertés.
Concernant Génération identitaire, je trouve qu’il a l’identité bien sélective, puisqu’elle ne cible que les musulmans. Je crois que par cette dissolution, le gouvernement veut surtout éliminer un concurrent, car il n’y a pas de différences, si ce n’est dans les mots, entre la politique antimusulmane du gouvernement et la politique prônée par Génération identitaire. On peut dissoudre un mouvement, ou une association, mais les idées restent. Et dans le cas présent, c’est le gouvernement qui en est le porteur, mais il estime que c’est son monopole.