Editions de Flore – 10 €
En 500 pages écrites en prison – l’auteur était incarcéré pour menaces publiques envers Léon Blum devenu, entre-temps, président du Conseil – le maître de Martigues expose dans le détail l’essentiel de sa pensée politique qu’il développait au quotidien dans les colonnes du journal L’Action française.
Maurras se livre à une critique politique, sociale, économique et philosophique de la démocratie qui confisque le pouvoir au mains d’une clique et du libéralisme qui dissout la nation en un conglomérat anarchique d’individus névrosés ; les coteries les plus riches et puissantes financent les campagnes des hommes politiques et détiennent les médiats qui les relaient. Avec une définition abstraite de la nation et une hostilité à tout « corps intermédiaire », c’est-à-dire aux cercles concentriques qui font de la nation une réalité organique et de la patrie un héritage charnel – la famille, la lignée, la corporation, le village, le quartier, la paroisse… – la République prive les classes populaires des moyens de s’organiser collectivement et de défendre leurs intérêts ; ces moyens existaient sous la royauté avec les corporations et les associations ouvrières et ils ont été interdits par la loi Isaac Le Chapelier de 1791, abrogée seulement en 1884.
Maurras propose une actualisation du régime des corporations, adaptée à la révolution industrielle qu’a connue la France entre temps. Il innove en proposant la participation des ouvriers à la détermination de leurs conditions de travail.
Dans le domaine proprement politique, institutionnel, Maurras développe son concept d' »empirisme organisateur ».
L’observation de l’histoire de France permet de déterminer les lois, les principes qui sont les mieux adaptés pour le service du bien commun au sein de la nation française. Une fois ces principes déterminés, ils doivent servir de fondement pour le fonctionnement d’un Etat harmonieux au sein duquel le « pays légal » (c’est-à-dire le gouvernement et le personnel politique) serve le pays réel (la nation telle qu’elle est et non l’abstraction née de l’esprit rationaliste des penseurs des Lumières). Pour Maurras, c’est évidemment la monarchie.
Disponible sur Arts Enracinés