ON CROIT avoir touché le fond mais on ne cesse de creuser ! Le texte qui a été présenté en Conseil des ministres le 24 juillet bouleverse de fond en comble la filiation et la procréation. Supprimant l’infertilité comme critère donnant accès à la déjà monstrueuse procréation médicalement assistée, la fameuse PMA, qui consiste à fabriquer des bébés-éprouvette en laboratoire (sait-on assez qu’un enfant sur trente est actuellement conçu par PMA en France, selon les chiffres de juin 2018 donnés par l’INED, ce qui est considérable ?), le projet de loi de bioéthique voulu par le gouvernement et le chef de l’Etat marque une nouvelle rupture et une nouvelle avancée dans l’horreur. Non seulement la procréation médicalement assistée va être permise aux femmes célibataires et aux lesbiennes revendiquées, mais même les couples fertiles hétérosexuels y auront droit. Plutôt que de concevoir des enfants de manière naturelle, l’on promeut la création artificielle de bébés en laboratoires et l’on ouvre la voie à toutes les manipulations, à la marchandisation du vivant, à la tyrannie de la technique et de l’argent qui l’emporte sur l’homme, la nature et l’amour véritable.
Le projet de loi prévoit également d’autoriser pour toutes les femmes la congélation des ovocytes, « à partir de 30 ou 32 ans » en vue d’une grossesse ultérieure. Un décret est prévu pour autoriser le prélèvement de gamètes entre 30 et 37 ans et une insémination artificielle ou une fécondation in vitro (FIV) jusqu’à 43 ans. On veut manifestement mettre en place une société sans père, ce qui ne peut conduire qu’aux pires catastrophes. La révolution sociétale, morale, sexuelle et anthropologique que nous subissons est sans précédent dans notre histoire, et dans toute l’histoire de l’humanité depuis les origines. Et cette révolution est sans fin, elle va toujours plus loin dans la négation de la morale naturelle, dans la destruction méthodique et acharnée de la famille traditionnelle, dans la mise à bas des repères moraux et civilisationnels les plus immémoriaux, les plus fondamentaux, les plus structurants. « La PMA pour toutes » n’est-elle pas encore votée et promulguée que l’on évoque déjà ouvertement l’étape suivante : la légalisation de la GPA, la gestation pour autrui, permettant aux sodomites de disposer d’enfants par le moyen de mères porteuses rémunérées. Plusieurs ministres et députés de la majorité présidentielle n’hésitent plus à dire publiquement qu’il conviendra de poser rapidement la question de la GPA. Et lorsque ces politiciens parlent de l’ouverture d’un débat, on sait qu’en réalité tout est déjà décidé à l’avance et que l’on s’oriente invariablement vers le choix du pire. Aucune liberté n’est de fait tolérée. A preuve la mésaventure du député macroniste, Agnès Thill, qui a été exclu de son groupe parlementaire et de son parti, la République en marche, pour avoir manifesté publiquement son opposition à l’ouverture de la PMA aux lesbiennes. A LREM manifestement il faut marcher au pas du lobby LGBT et danser sur les chars de la Gay Pride !
La révolution que nous subissons depuis un demi-siècle et qui met à bas notre civilisation et la morale traditionnelle procède par étapes successives : après la contraception (1967), nous avons eu l’avortement (1975), puis le Pacs (1999), puis le “mariage” et le droit à l’adoption pour les invertis (2013), maintenant la PMA pour les adeptes des mœurs saphiques et demain la GPA pour les pédérastes. Ce bouleversement radical des mœurs et des mentalités, de la filiation et de la procréation, ouvre un gouffre sans fond. Et, malheureusement, on ne peut compter aujourd’hui sur aucune formation politique, aucun homme public d’envergure pour s’opposer frontalement, totalement, courageusement, à ces projets sataniques. Nous sommes seuls, tous les partis populistes ayant trahi et se faisant les obligés des revendications les plus folles du lobby LGBT. Mais il est des solitudes honorables.
On ne se relève jamais de l’abandon des principes et plus que jamais dans ce chaudron infernal où Satan mène le bal, il nous faut nous préserver de la contagion et de la pollution du monde, débusquer le mensonge et défendre de toutes nos forces, à temps et à contretemps, le beau, le bien, le vrai.
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Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3388 de RIVAROL daté du 31 juillet au 3 septembre 2019.
Et ce n’est qu’une ébauche ! tout n’est pas encore arrivé… mais restons vigilants et prions pour demander pardon de toutes ces horreurs.