Albert Spaggiari est né le 14 décembre 1932 à Laragne-Montéglin dans les Hautes-Alpes.
En 1950, à 17 ans, il s’engage chez les parachutistes et part pour l’Indochine française où il est affecté au 3e Bataillon de parachutistes coloniaux. Il y est deux fois blessé et une fois décoré.
Le 31 janvier 1953 en Indochine française, il se fait remettre, avec un complice, la caisse du Milk Bar, un bordel d’Hanoï dont les tenanciers s’étaient mal comportés avec des camarades parachutistes. Il est reconnu et arrêté.
Le 17 août 1954, il est condamné à 5 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour en Indochine. En novembre de la même année, il quitte l’Indochine pour la France où il rejoint Marseille et sa prison des Baumettes.
En 1957, il est libéré et s’installe à Hyères où il rencontre Audi, une infirmière qu’il épouse civilement le 27 janvier 1959. Albert trouve un travail à la société Fichet-Bauche, fabricant de coffres-forts. Celle-ci se trouve à Dakar au Sénégal. Albert reste dans cette ville jusqu’en mars 1960, puis il regagne la France en compagnie de son épouse.
Il devient membre de l’Organisation armée secrète (OAS). Le 27 février 1962, il est arrêté à Villefranche-sur-Mer dans une imprimerie clandestine de tracts pour l’OAS. Il est incarcéré à la prison des Baumettes. Il en sort en 1965.
Il ouvre un magasin de photo à Nice en 1968 et il commence à militer dans les mouvements nationalistes.
Il vit dans une bergerie isolée dans les collines niçoises, proche du village de Bézaudun-les-Alpes, sur les flancs du mont Cheiron. La bergerie est baptisée « Les OieS Sauvages ». Les S de la pancarte rappelant volontairement le symbole des Waffen-SS.
L’idée de s’attaquer à la Société générale de Nice lui vient des romans à suspense qu’il dévore à cette époque, et notamment de Tous à l’égout de Robert Pollock qui décrit le cambriolage d’une banque dans laquelle les malfaiteurs s’introduisent en empruntant les égouts.
Apres deux ans de préparations le premier coup de burin de creusement du tunnel est donné le 7 mai 1976. Pendant presque trois mois, une quinzaine d’hommes, empruntent, de nuit, les égouts depuis l’entrée amont de la partie couverte du fleuve Paillon portant jusqu’à 50 kg de matériel (forets, burins, masses) à travers les 3 km de trajet sinueux dans les boyaux des égouts. Ils creusent dans un sol fait de terre, de poudingue et de pierre, un tunnel de 8 m de long aboutissant directement dans la salle des coffres. Il leur faut, pour finir, percer le mur de la salle des coffres, qui fait 1,80 m d’épaisseur.
Les travaux, réalisés entièrement à la main afin de rester discret, sont très durs, les ouvriers passant parfois plusieurs nuits à essayer d’entamer la même pierre.
Lorsqu’enfin les travaux se terminent, Albert Spaggiari fixe le week-end des 17 et 18 juillet 1976 pour donner l’assaut final aux coffres. L’électricité est installée dans la galerie, de gros chalumeaux et leurs bouteilles d’acétylène, des barres à mine, un vérin sont amenés pour ouvrir les coffres. À 21 h 30, le vendredi 16 juillet, le dernier morceau de mur menant dans la salle des coffres tombe. Le vérin est utilisé pour renverser le coffre qui s’appuyait sur le mur qui venait juste d’être percé.
L’équipe, qui campe tout le week-end dans la salle des coffres, ouvre en deux jours et trois nuits, 371 coffres (sur un total de 4 000). Le butin est évalué à 50 millions de francs, l’équivalent de 33 millions d’euros de l’année 2013.
L’équipe, avant de partir, prend le soin d’effacer toute empreinte et ne laisse qu’un maigre indice qui n’aide pas la police : le message inscrit sur le mur du coffre par Spaggiari «Ni armes, ni violence et sans haine».
Spaggiari part d’abord aux États-Unis, quelques jours après le casse, mais il trépigne et se trouve en mal de reconnaissance. Il va ainsi commettre sa première imprudence. À Washington, il propose ses services à la CIA, pour par exemple, forcer des ambassades, en se présentant comme le cerveau du « casse du siècle » de Nice, sous le surnom de « Bert ». La CIA alerte la police française par télex.
Spaggiari, qui ignore avoir été dénoncé, se trouve en tant que photographe de la ville, dans un voyage au Japon organisé par Jacques Médecin alors maire de Nice. Albert Spaggiari est arrêté à son retour du Japon le 27 octobre 1976, à l’aéroport de Nice et incarcéré à la prison de Nice.
La police obtient ses aveux en faisant un marché : s’il avoue les faits, sa femme ne sera pas inquiétée pour la complicité de recel d’armes trouvées à la bergerie.
Albert Spaggiari choisit pour sa défense maître Jacques Peyrat, membre du Front national et futur maire de Nice.
Selon ses dires de l’époque, le casse aurait été destiné à financer une organisation politique secrète d’extrême-droite italienne qu’il voulait créer, la Catena (« Chaîne » en italien), et dont le but était de contrer les attaques de l’extrême-gauche italienne de l’époque.
Albert Spaggiari est incarcéré à la prison de Nice en attendant son procès. Cela fait 5 mois déjà qu’il est en prison quand il confie à son avocat maître Jacques Peyrat son intention de s’évader. Celui-ci tente en vain de l’en dissuader. Ses copains d’Indochine et de l’OAS, Robert Desroches et Michel Brusot avec qui il a conclu un pacte, décident de le faire évader en prenant la solution la moins risquée. Celle-ci consiste à intervenir alors qu’il se trouvera dans le bureau du juge d’instruction Richard Bouazis, au palais de justice de Nice. Pour cela, Robert Desroches transmet un croquis de l’évasion à Spaggiari en prison. Il y représente un individu en train de sauter par la fenêtre du bureau du juge au palais de justice, en s’aidant d’une gouttière.
Le 10 mars 1977, Albert Spaggiari, Robert Desroches et Michel Brusot mettent à exécution le plan d’évasion.
Des journaux de gauche affirmèrent que Spaggiari avait bénéficié d’aide parmi ses amis politiques, et en particulier de la part de l’ancien militant de l’OAS et maire de Nice, Jacques Médecin. Ces accusations, considérées comme ridicules par Robert Desroches, compliquèrent néanmoins la tâche de Jacques Médecin au second tour des élections municipales de 1977.
Il se grime et passe 12 ans de cavale où il voyage beaucoup, sous la fausse identité de Romain Clément. Il passe du temps en Amérique du Sud, au Brésil, et en Argentine en particulier, pays pour lequel il se passionne et où il achète une grande propriété. Vivant toujours dans la crainte d’être retrouvé, il subit une opération de chirurgie esthétique par Ivo Pitanguy en Argentine.
Il voyage et se cache aussi en Espagne, au Chili et dans un chalet dans le Nord de l’Italie, tout en revenant régulièrement en France.
Il écrit Faut pas rire avec les barbares en 1977, puis Les Égouts du paradis en 1978 depuis sa planque en Argentine.
Il se marie religieusement, à une admiratrice italienne qui l’aide à se planquer, notamment en France, à Puteaux. Le Choc du mois de mai 2008, écris que c’est l’Abbé Philippe Laguérie, alors desservant de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui les a mariés. Albert Spaggiari considère qu’« un curé, c’est forcément en soutane et ça parle latin ! »
Il joue beaucoup avec la presse en envoyant des photos depuis ses planques (Spaggiari en Père Noël…).
En 1983, il donne, depuis une planque à Madrid, une grande interview filmée où il raconte tous les détails du casse du Gang des égoutiers. Pour la publication de son dernier livre Le Journal d’une truffe, il donne une interview à Bernard Pivot pour son programme télévisé Apostrophes, ce qui fait grand bruit. L’émission est enregistrée en Italie, à Milan.
Le 23 octobre 1979, Spaggiari, toujours en cavale, est condamné par contumace à la prison à perpétuité. Cinq de ses complices sont jugés au procès et condamnés à huit ans de prison. Il s’agit de Pellegrin, Bournat, Poggi, Michelucci et Vigier, tous du milieu marseillais. Plusieurs membres de l’équipe n’ont jamais été retrouvés.
Il meurt le 8 juin 1989, à 56 ans, d’un cancer de la gorge alors qu’il se trouve en exil en Italie.
Son épouse remonte son corps en France en camping-car sans éveiller les soupçons des douanes et le dépose à Hyères, chez sa mère le 10 juin.
Il est inhumé à Laragne-Montéglin, dans son village natal.
Merci pour cet article.A sa lecture, nous savons qu’il est toujours dans nos mémoires.
Il ne suffit pas de faire 1 m 85 avec 100 kilos de muscles. Il suffit d’être un homme avec ses convictions. Y a rien à dire, nous sommes petits à côté….
BEAUCOUP D’ADMIRATION POUR CET HOMME EXCEPTIONNEL j aurais souhaité le connaître
C était un homme un vrai il y en a plus beaucoup des hommes comme lui.
Il les a bien eut tous ……………
Nos politiques eux devraient être en prison tous des corrompus des vendus des traitres et
jamais condamnés parce que les juges sont a leurs bottes et la police aussi,
République bananière