LE 9 AVRIL 2015, c’était au Vingt heures de TF1 qu’elle était venue annoncer, la mine sombre, sa décision d’exclure Jean-Marie Le Pen du Front national. Dix ans plus tard, quasiment jour pour jour, le 31 mars 2025, c’est à nouveau au Vingt heures de TF1 qu’elle commente, la mine défaite, sa propre mise à mort politico-judiciaire. Après avoir exécuté politiquement son père, voilà qu’elle est exécutée à son tour. Judiciairement et politiquement. Elle l’avait publiquement désavoué en 2005 pour ses propos tenus dans ces colonnes sur l’occupation allemande en France, elle l’avait exclu en 2015 du FN pour avoir contrevenu à la pensée unique, pour avoir réitéré le mot “détail” chez Bourdin, le 2 avril 2015, puis avoir défendu le Maréchal Pétain dans notre hebdomadaire une semaine plus tard, elle est exclue à son tour en 2025 de la vie politique car elle est condamnée pour détournement de fonds publics et recel dans l’affaire des assistants du FN-RN au Parlement européen. Elle avait choisi l’exécution immédiate pour son parricide. Thémis lui applique à son tour l’exécution provisoire. Elle avait symboliquement décapité son propre père. Et elle subit dix ans plus tard la guillotine judiciaire, non pas pour avoir exercé sa liberté de pensée et d’expression sur des sujets dangereux ou tabous, mais pour une sordide affaire de vrais-faux contrats d’assistants parlementaires.
Comment ne pas voir là une forme de justice immanente ? Dix ans quasiment jour pour jour après l’éjection de son père du FN et de la vie politique, et moins de trois mois après sa disparition physique, le 7 janvier dernier, elle est à son tour éjectée de la vie politique. D’aucuns diront qu’on finit toujours par payer ses crimes. Et souvent à un moment et d’une manière qu’on n’avait ni imaginé ni anticipé. Car, sauf improbable rebondissement, Marine Le Pen ne pourra pas concourir à la prochaine présidentielle, qu’elle soit ou non anticipée. Elle ne pourra pas se présenter à la députation, que les prochaines législatives soient ou non avancées. Elle ne pourra concourir ni aux municipales de 2026, ni à la présidentielle de 2027, ni aux régionales et départementales de 2028, ni aux législatives et européennes de 2029. Elle est en effet inéligible pour cinq ans avec exécution immédiate. Elle va perdre dans quelques jours ou quelques semaines son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais et elle ne doit qu’à la récente jurisprudence du Conseil constitutionnel de pouvoir conserver son mandat de député national. On le sait, la roche Tarpéienne est proche du Capitole.
Dans cette affaire Marine Le Pen ne peut s’en prendre qu’à elle. Car si l’on peut certainement juger très ou trop sévère la décision en effet brutale et radicale du tribunal, on ne peut nier qu’elle a fait preuve de bout au bout dans cette affaire d’amateurisme, de cynisme, présentant une défense lamentable à l’audience, et ayant mis en œuvre avec une rare imprudence et une insoutenable légèreté un système illicite de manière industrielle, systématique, ostentatoire, n’écoutant pas ceux, parmi ses proches, qui lui prédisaient que tout cela tournerait au désastre. Et ce dans une fuite en avant de chaque instant à cause des dépenses extravagantes et du train de vie ahurissant de la direction et des principaux cadres du mouvement qui dépensaient infiniment plus que ce qu’ils gagnaient, malgré les nombreuses cotisations des élus, les abondantes adhésions des militants et le confortable financement public.
CONFORMÉMENT aux réquisitions du Parquet, les magistrats ont incontestablement eu la main lourde. Le lundi 31 mars 2025, la onzième chambre du tribunal correctionnel de Paris présidée par Bénédicte de Perthuis a en effet condamné en tant que personne morale le Rassemblement national à deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme, ainsi qu’à la confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction tandis que le parti et les personnes condamnées devront verser en tout 4,4 millions d’euros au Parlement européen qui s’était constitué partie civile. Parmi les vingt-quatre personnes physiques condamnées, .Marine Le Pen est celle qui subit la peine la plus lourde et la plus infamante car elle est considérée comme ayant été « au cœur du système, depuis 2009, avec autorité » et comme la donneuse d’ordres, celle qui décidait de tout, et notamment des contrats d’assistants jugés fictifs. Elle écope donc de quatre ans de prison dont deux ferme, à exécuter à domicile sous bracelet électronique, de 100 000 euros d’amende et, on l’a dit, de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Le sort du maire de Perpignan Louis Aliot est moins sévère puisque, s’il est condamné à dix-huit mois de prison dont douze mois avec sursis et trois ans d’inéligibilité, il échappe à l’exécution provisoire pour ne pas brimer la liberté des électeurs, écrivent les magistrats. Ce qui est un raisonnement étonnant. Car soit on applique l’exécution provisoire à tous les élus jugés coupables, soit on n’y a recours pour personne. Au nom de quoi les habitants de Perpignan garderaient-ils le droit de réélire Louis Aliot aux municipales de mars 2026 et pas les électeurs français dans leur ensemble d’élire, s’ils le souhaitent, Marine Le Pen à la présidentielle d’avril 2027 ? Il y a là quelque chose d’illogique voire d’incohérent dans le raisonnement des trois juges. Mais sans doute considèrent-ils que la gravité des actes reprochés à Marine Le Pen est infiniment supérieure à celle attribuée à Louis Aliot du fait de sa casquette de chef de parti.
Bruno Gollnisch est lui aussi lourdement condamné : trois ans de prison dont un an ferme, à purger sous bracelet électronique à domicile, 50 000 euros et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Ce doit être une cruelle épreuve pour l’ex-universitaire lyonnais qui s’était battu comme un lion lors du procès, même s’il ne se faisait guère d’illusions sur la sentence. Nicolas Bay, ex-RN, ex-Reconquête, a été condamné, quant à lui, à 12 mois de prison dont dix ferme et 3 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
CETTE TRÈS lourde condamnation, tant du parti que de ses dirigeants, est évidemment une très mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen et ses proches. Alors que l’ascension du Rassemblement national paraissait quasiment irrésistible, même si l’entre-deux-tours des législatives en juillet 2024 avait déjà constitué un semi-échec, toutes les cartes sont désormais rebattues. Même si Marine Le Pen s’est voulue combative au 20 heures de TF1 et espère qu’un procès en appel lui sera moins défavorable — mais encore faut-il que l’affaire soit rejugée rapidement. Or, dans ce genre de dossiers, le délai entre la première instance et l’appel est ordinairement de 18 à 24 mois, ce qui serait trop tardif pour pouvoir concourir à la présidentielle d’avril 2027, quel que soit l’arrêt de la cour d’appel —, ses chances de concourir dans deux ans à l’élection-reine de la Vème République semblent actuellement des plus ténues. Même si elle peut exercer un recours devant le premier président de la cour d’appel pour qu’il suspende l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité. Le délai est habituellement de six mois. Mais ce magistrat désavouera-t-il le tribunal de première instance ? Rien ne le garantit. D’autant que les soutiens de Marine Le Pen mettent publiquement en cause l’impartialité de la Justice, dénoncent ouvertement sa politisation, ce qui peut créer en retour un réflexe corporatiste chez les juges. Lesquels, contrairement à ce qui se passait naguère, n’hésitent plus désormais à se payer des politiques. On l’a vu dans les affaires Cahuzac (PS) et Fillon (LR). Et plus récemment dans les différents dossiers mettant en cause l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, qui est actuellement sous bracelet électronique et contre lequel le ministère public a requis il y a quelques jours dans un implacable réquisitoire sept ans de prison ! Le fait qu’il ait été cinq ans à la magistrature suprême, de 2007 à 2012, ne l’empêche visiblement pas d’être lourdement condamné. C’est une relative nouveauté par rapport à ce qui se passait autrefois. Les différents politiciens sont manifestement mal à l’aise face à la lourde condamnation de Marine Le Pen car eux-mêmes savent ne pas avoir la culotte propre et craignent d’être aussi un jour sévèrement jugés. C’est pourquoi, de la France insoumise de Mélenchon jusqu’au Premier ministre Bayrou — LFI et le Modem sont également mis en cause dans des affaires d’assistants parlementaires européens jugés fictifs, même si leur dossier semble moins lourd —, on a regretté l’application par les magistrats de l’exécution provisoire.
Reste à connaître les répercussions politiques de cette affaire à moyen terme. Le RN a lancé une pétition pour soutenir Marine Le Pen. Mais déjà beaucoup disent tout haut que c’est Bardella, “auréolé” par son pèlerinage à Yad Vashem à la maison-mère, qui se présentera en 2027 en lieu et place de Marine Le Pen. Il est d’ailleurs le président du mouvement et donc, d’une certaine manière, son candidat naturel. Mais son extrême jeunesse (il a à peine 29 ans), son inexpérience, son absence de diplôme (il n’a que le baccalauréat et n’a jamais travaillé, n’a ni femme ni enfant) peuvent être de lourds handicaps dans une campagne électorale de longue durée comme c’est le cas d’une présidentielle où les candidats sont très exposés. Et c’est là que certains de ses concurrents pourraient se frotter les mains, comme le sémillant ministre de l’Intérieur, le sexagénaire Bruno Retailleau, qui a de sérieuses chances de devenir dans quelques semaines président des Républicains (en lieu et place de Laurent Wauquiez) et qui brûle de réunir sur son nom dans deux ans l’électorat de toutes les droites, poussé qu’il est par tout un réseau, dont la revue nationale-sioniste Valeurs actuelles. La fonction de ministre de l’Intérieur est en effet un tremplin rêvé pour conquérir l’Elysée. L’élection de Sarkozy en 2007, après un long séjour place Beauvau, l’avait déjà démontré. Vingt ans après, Retailleau voudrait que le scénario se répète. Ce n’est pas impossible. Et l’inéligibilité de Marine Le Pen avec exécution provisoire sert objectivement les desseins du Vendéen. Sic transit gloria mundi […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Marine Le Pen n’a pas fait que virer son père, elle a impitoyablement lourdé du FN et puis du RN des dizaines de militants – certains très engagés et candidats à des élections. Elle a fait disparaître le FN et tout ce qu’il avait incarné pour lui substituer le RN, pour « Reniement National ».
Mais c’est aujourd’hui même, ce matin, que cette raiepublicaine, cette franc-maçonne, égale à elle-même, vient de décrocher le pompon et faire la preuve – une fois pour toutes – de son absolue nullité.
A peine sortie du tribunal où elle vient de se faire massacrer, voilà ce qu’elle a encore déclaré : « Je trouve scandaleux les injures, insultes et menaces envers les juges »…
Irrécupérable.
Qu’elle dégage, qu’elle disparaisse, et que par pitié on n’entende plus jamais parler d’elle !
Au fond, ce qu’il lui arrive, c’est très bien. Espérons être enfin débarassés d’elle !
Le RN est le seul poursuivi pour avoir fait ce qu’ ils font tous.
L’ accusation prétend que l’ emploi d’ assistant parlementaire est « fictif »,
parce que ce serait « son » argent, alors que c’ est le nôtre,
seulement si et seulement si il ne chante pas les louanges de l’ EuRSS.
Imposée au Peuple Français au mépris de la Démocratie par le Traître Sarközy.
L’ application inique du Droit fait qu’ il n’ y a pas de Droit.
« L’ insurrection est le plus sacré des devoirs »…
La haine de Marine Le Pen est une perte d’énergie.