L’agression de l’Arabie séoudite se poursuit au Yémen, où les villes et les provinces tombent sous la domination de l’étranger les unes après les autres dans le sud du pays.
Les troupes étrangères et les milices aux ordres d’Abd-Rabbou Mansour Hadi, en fuite en Arabie séoudite depuis plusieurs mois, contrôlent désormais la province de Shabwa (centre), après avoir repris celle d’Aden – où a été (ré)installé un gouvernement aux ordres de l’Arabie séoudite –, Lahj, Daleh et Abyane. En comptant les provinces de Mahra et d’Hadramawt, qui n’ont jamais été reprises par les miliciens chiites, les Séoudiens contrôlent nominalement désormais l’ensemble de l’ancien Yémen du Sud, dictature marxiste (notamment antichrétienne) soutenue alors par l’URSS. Une large partie du territoire de l’ancienne partie du sud du pays est cependant aux mains des islamistes, qui y sont en tout cas fortement présents et influents.
En 1994, redoutant un Yémen uni à sa frontière, les Séoudiens avaient déjà soutenu une rébellion des indépendantistes islamistes et marxistes. Finalement en vain : le (déjà) président Ali Abdallah Saleh avait repris le pouvoir sur l’ensemble du pays en quelques mois.
Par la suite, les Séoudiens ont financé et soutenu les tueurs d’Al-Qaïda Péninsule arabique (AQPA, Tanẓīm al-Qā‘idah fī Jazīrat al-‘Arab). Le groupe terroriste est devenu en quelques années très puissant dans le pays, aidant fortement à sa déstabilisation et facilitant la révolution de 2011.
Un autre facteur de la déstabilisation avait été le soulèvement des chiites dans le nord du pays, soutenus par l’Iran., au début des années 2000.Ils avaient à l’époque été durement réprimés par l’armée, alors aux ordres d’Ali Abdallah Saleh.
Sans aide extérieur, les miliciens chiites et les soldats yéménites fidèles au président Ali Abdallah Saleh, qui se sont réconciliés et unis dans la lutte, reculent depuis plusieurs semaines alors qu’ils avaient conquis la quasi-totalité des parties habitées du pays. À Shabwa, ils auraient négocié leur retrait pacifique avec l’envahisseur, pour revenir à la frontière de l’ancien Nord-Yémen.