Une salle de sport particulière et la télé pour Salah Abdeslam
Depuis fin mai, les députés, accompagnés de journalistes, peuvent se rendre dans les prisons à l’improviste pour les inspecter. C’est ce qu’a fait le député LR Thierry Solère. Dans le bâtiment D3 de la prison de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, le dernier étage est, depuis le 27 avril, réservé au détenu le plus surveillé de France : Salah Abdeslam.
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Mario Guzzo, un des plus hauts gradés des surveillants de la prison, se souvient l’arrivée du membre du commando du 13 novembre : « Il y a eu une grande bronca quand il a fait son entrée, un mélange d’applaudissements, surtout de la part des plus jeunes. »
Le seul membre vivant des attaques du 13 novembre occupe quatre cellules : une cellule A et une cellule B (en cas de dégradation de la première) pour son usage personnel ; une au milieu des deux reconstituée en poste de surveillance vidéo où un fonctionnaire le surveille 24h/24. Enfin, la 4e et dernière cellule a été transformée en salle de sport, équipée d’un rameur. Un autre équipement de musculation a été commandé pour lui. Sur le toit, toujours sous l’œil des caméras, un petit espace de promenade lui est exclusivement réservé.
Depuis qu’il est prison, le suspect-clé des attentats du 13 novembre a eu quatre ou cinq visites de sa famille au parloir équipé d’un hygiaphone, sans contact direct. « Son avocat a pu venir jusqu’ici », confie un surveillant. En cas de déplacement du détenu, tout est vidé sur son parcours.
Le détenu passe beaucoup de temps à prier : « Après sa prière, Abdeslam s’est assis sur son lit, et il s’est mis à lire le Coran », note le député LR des Hauts-de-Seine, marqué par la très grande propreté et le rangement méticuleux de la cellule : « Le lit est fait parfaitement, tout est rangé de façon maniaque. »
Selon les surveillants, qui consignent ses moindres faits et gestes dans un cahier, le terroriste présumé passe du temps à se faire à manger, un réchaud et un frigo étant à sa disposition comme les autres détenus. Depuis le début du ramadan, il attend la tombée de la nuit pour dîner. « Il regarde assez peu l’Euro. En revanche, son truc c’est la téléréalité, il regarde des émissions des heures et des heures… et le matin, il se lève vers 11 heures », glisse un surveillant. Le « responsable des bâtiments centraux » Mario Guzzo confie au journal que ce nouveau détenu « quasi modèle » il y a deux mois n’est plus aussi poli qu’à son arrivée. Il y a quelques semaines, « quand il a voulu s’opposer à une fouille corporelle, le ton est monté avec un agent et cela a été très tendu », relate le surveillant gradé.