Départs d’incendie dans 3 églises : un Marocain récidiviste jugé à Rodez
Le pyromane présumé devait être jugé cette semaine à Rodez, mais un supplément d’information a été requis.
Après quarante-huit de garde à vue, l’homme de 22 ans interpellé lundi pour avoir causé des départs de feu dans deux églises à Millau (avant d’allumer des papiers dans une troisième, sans conséquence) a été présenté en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Rodez, mercredi après-midi.
Cette procédure est réservée aux faits simples et clairs, pour lesquels une enquête poussée n’est pas nécessaire. Mais l’audience n’est pas allée à son terme, le tribunal finissant par demander un supplément d’information, après que la défense –comme d’habitude- eut mis en cause l’expertise psychiatrique du prévenu.
Dès le début de l’audience, ce dernier s’est révélé incapable de prononcer un mot, face au juge Denis Goumont. Tout juste a-t-il expliqué « être énervé, ce jour-là », en reconnaissant les faits qui lui sont reprochés. Le magistrat a ensuite relevé qu’il était retourné chez lui se changer, entre la deuxième et la troisième église visitée. « Vous avez dit que vous ne vouliez pas être reconnu. Pour quelle raison ? » Pas de réponse.
Le tribunal l’a entendu et a décidé de demander un supplément d’information. Le prévenu sera jugé le 12 octobre prochain.
En fin d’après-midi, lors d’une entrevue avec la presse, le procureur de la République, a tenu à « saluer la réactivité de la police » millavoise dans cette affaire. Dès les premiers signalements, l’ensemble des fonctionnaires ont été mobilisés autour des églises de la ville. « Le travail effectué en amont, dans le cadre du plan Vigipirate, et notamment avec les responsables des lieux de cultes, nous a permis d’être très efficaces », a expliqué Noël Torrès, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP).
Le suspect avait été interpellé alors qu’il sortait de l’église Saint-François, lundi vers 17 h. Vers 14 h 30, il avait tenté de mettre le feu à un retable consacré à Saint-Antoine, dans l’église Notre-Dame-de-l’Espinasse. Deux personnes avaient éteint les flammes avec de l’eau bénite. Un premier incendie – le plus grave – avait été déclenché vers 13 h au Sacré-Cœur, où un autre retable de Saint-Antoine a été partiellement détruit. Le jeune homme de 22 ans, de nationalité marocaine, était déjà connu de la justice pour des départs de feux volontaires commis à Paris et à Millau.