Aucun véritable bilan sur la situation de la criminalité n’avait été publié depuis 18 mois par le gouvernement. Dès son arrivée, Manuel Valls a fait modifier les outils statistiques utilisés jusque-là avec deux objectifs en tête : retarder la publication de son premier bilan qui s’annonçait mauvais et parvenir à faire artificiellement baisser les statistiques ou en rendant impossible toute comparaison avec les années passées en une « rupture statistique ».
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), l’organisme en charge de récolter et de diffuser les statistiques précise sur son site :
« Compte tenu de la rupture statistique intervenue en 2012 sur certains index de l’état 4001 en zone gendarmerie, exposée notamment dans le Bulletin annuel pour l’année 2012, les tableaux de bord pour la période 2007 – 2012 portent uniquement sur les statistiques de la police nationale. »
Dans un autre document1, l’institut précise plus clairement :
« L’ONDRP attribue les fortes variations observées en 2012 à une rupture de continuité statistique. En 2012, l’Observatoire considère que les gendarmes n’ont pas enregistré les nombres de faits constatés, de faits élucidés et de personnes mises en cause dans des conditions comparables à celles de 2011 et des années antérieures. »
Malgré cela, les chiffres publiés ce jeudi confirment la terrible situation des Français confrontés à une insécurité record. À l’image de Nicolas Sárközy se flattant à chaque parution de statistiques de « bons chiffres » malgré le maintien de la criminalité à des niveaux extrêmement élevés, Manuel Valls a accompagné la publication des statistiques de ses habituels mensonges. « Les résultats sont bien là » a-t-il affirmé.
Les résultats ? Ceux de la politique laxiste de la justice et de l’emploi politique des forces de police contre les Français plutôt que contre les criminels sont en effet bien là : en 2013, les cambriolages en zone police ont augmenté de 6,4% et de 4,7% en zone de gendarmerie. Une hausse qui s’ajoute à l’explosion des cambriolages en 2012.
Les violences aux personnes poursuivent une hausse continue : +0,9 % en zone police et +5,7 % en zone gendarmerie ; c’est le cas aussi des vols sans violence (+4 %).
À demi-mot, mais sans y apporter une quelconque réponse, Manuel Valls a reconnu qu’il s’agissait là d’une des innombrables conséquences de l’invasion. Aux maux infligés par les populations étrangères déjà installées, s’est ajouté le fléau de nouvelles vagues. L’explosion de la criminalité est, de l’aveu même du ministre de l’Intérieur « liée à des réseaux qui viennent de l’est de l’Europe et des Balkans, qui écument notre pays en s’installant parfois durablement en France ».
Ces populations criminelles non-européennes n’ont pas attendu la pleine ouverture des frontières pour fondre sur l’Europe de l’ouest. Les homicides volontaires baissent en zone police (-4,2 %), mais explosent littéralement en zone gendarmerie (+14,9 %). Les vols à main armée continuent à baisser (-0,3 % et – 6 %).
L’annonce de ce très mauvais bilan de la criminalité a coïncidé avec un mouvement social chez les policiers – les gendarmes n’ont pas le droit de manifester – partout en France. Des centaines de manifestants ont été comptabilisés à Marseille, Nantes, Bordeaux, Créteil notamment. Au total plusieurs milliers de policiers ont exprimé leur « ras-le-bol généralisé », à l’appel des syndicats Unité SGP Police FO (de gauche), auquel s’était joint Alliance (de droite) notamment, les deux premiers syndicats chez les gardiens de la paix.
Aux problèmes déjà existant et ceux liés au passage des libéraux-conservateurs au pouvoir, se sont ajoutés les innombrables sujets de mécontentement nés de la politique de Manuel Valls. Pêle-mêle, les policiers dénoncent les politiques du chiffre toujours en vigueur malgré les promesses du gouvernement, le manque d’effectifs et de moyens, le port du matricule obligatoire ou encore le gel des salaires depuis 2010.
Dénonçant la complaisance du gouvernement envers les mafias dans les banlieues au regard de la répression violente des automobilistes, le secrétaire régional Midi-Pyrénées d’Unité SGP Police a ainsi dénoncé le fait qu’avec Manuel Valls « il est beaucoup plus grave de brûler un feux rouge que de blesser un policier », dont 10 000 sont blessés chaque année.
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1 Tableaux de bord annuels sur les Hommes mis en cause, les Hommes mineurs mis en cause et la part des hommes mineurs au sein des hommes mis en cause de 2008 à 2013 en France métropolitaine (Police nationale), Les Tableaux de bord de l’ONDRP, janvier 2014.