États-Unis : scandaleux revirement du FBI qui blanchit à nouveau Hillary Clinton
Revirement inattendu à 48 heures du scrutin présidentiel, dans l’affaire des courriels de la candidate démocrate à la Maison Blanche. James Comey, directeur du FBI, a informé le Congrès dimanche 6 novembre que l’examen de nouveaux courriels d’Hillary Clinton n’avait pas modifié les conclusions formulées en juillet, qui recommandaient le classement de l’affaire. L’équipe du FBI a « passé en revue toutes les communications de ou à destination de Hillary Clinton pendant qu’elle était secrétaire d’État. Sur la base de cette enquête, nous n’avons pas changé les conclusions que nous avions exprimées en juillet en ce qui concerne Mme Clinton », souligne la lettre du directeur de la police fédérale américaine.
Il y a, en réalité, plusieurs « affaires » dans l’affaire. On est en présence d’un mélange de négligence sur les questions de sécurité nationale de la part d’Hillary Clinton, d’arrogance de sa part (équivalente aux « révélations » d’Hollande à des journalistes sur les opérations illégales qu’il aurait ordonné), mais aussi d’obstruction à la justice et de corruption aggravée.
En effet, Hillary Clinton utilise de 2009 à 2013 dans ses fonctions officielles une messagerie qu’elle a fait installer sur un serveur privé, et ce en parfaite violation du « Federal Records Act » qui impose une copie pour archivage des communications officielles des élus et hauts fonctionnaires pour des activités liées à leur mandat (obligation liée la loi sur la liberté d’information ou « Freedom of Information Act »). Au cours de divers actes de maintenance ou de migration de ce serveur privé, le FBI estime que 5 pays au moins ont piraté des données sur le matériel en question !
Hillary Clinton, qui avait démissionné de sa fonction de ministre des Affaires étrangères en février 2013 est alors rattrapée par ce qu’elle qualifie « d’imprudence » mais que l’on peut considérer comme une faute professionnelle grave. Et il semble bien qu’elle en soit consciente puisque son équipe demande à un prestataire l’effacement des archives de ses courriels qui contiennent toujours des informations confidentielles.
Le FBI mène l’enquête mais il décide de l’interrompre au printemps 2016 et en juillet déjà, le directeur du FBI, James Comey, annonce que l’enquête est close malgré « l’extrême négligence d’Hillary Clinton ». Suite à de nombreuses révélations qui continuent tout au long de la campagne en 2016, notamment par Wikileaks, James Comey doit faire face à une véritable révolte au sein du FBI et avait annoncé, spectaculairement, que l’enquête était reprise.
On le voit, quelles que soient les conclusions de la police fédérale, la négligence d’Hillary Clinton concernant l’usage d’un serveur privé est avérée. Si l’analyse des 33 000 courriels soi-disant « détruits » et retrouvés montre qu’un seul porte sur la sécurité des États-Unis, le délit d’obstruction à la justice, crime fédéral, est avéré. Et Wikileaks cite de nombreux courriels concernant les activités d’Hillary Clinton en tant que Secrétaire d’État…
On est donc là, malgré le nouveau revirement du FBI, face à des éléments susceptibles de venir au soutien d’une procédure « d’impeachment », c’est-à-dire de destitution, si Hillary Clinton venait finalement à être élue…