Le territoire autonome du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) fait souvent la « une » des médias occidentaux en raison de la prétendue oppression dont seraient victimes les Ouïghours musulmans. Mais les catholiques subissent aussi de plein fouet la persécution communiste : persécutions des paroisses clandestines, persécutions des nombreux fidèles héroïques arrêtés pour le crime d’être des catholiques fidèles à Rome et refusant d’être, en matière religieuse, dirigés par le Parti communiste.
Alors que c’est François, le prétendu pape, qui les a exhortés à accepter cette tutelle du parti, sans que pour autant s’ouvrent les prisons et que soient fermés les camps du laogaï. Le 23 septembre 2018, un article du Figaro était ainsi titré : « Vers un rapprochement historique entre le Vatican et la Chine » ; il était sous-titré : « Un accord pour reconnaître et nommer des évêques chinois se profile ».
Depuis lors cet accord s’est soldé par un total mépris de ses dispositions par le gouvernement chinois et c’est tout simplement désormais le parti qui nomme des évêques fidèlement communistes ! Cet accord de dupes, une trahison dénoncée en son temps par le cardinal Zen, n’est pas à la gloire de l’étrange pape François qui attend toujours le voyage triomphal en Chine rouge que ses diplomates lui avaient fait miroiter…
Résultat du caprice papal : la persécution silencieuse – y compris dans le silence de Rome – des catholiques chinois dont la revue d’actualité en ligne de la Fraternité Saint Pie X donne un exemple le 5 mars dernier :
Yining est une cité de plus de trois-cent-mille habitants située aux confins de la province du Xinjiang, à la frontière avec le Kazakhstan, sur le chemin de l’antique Route de la soie.
Pékin se trouve à trois mille kilomètres plus à l’est, mais n’allez pas croire que l’emprise communiste y soit moins forte : comme partout en Chine, les chrétiens y sont persécutés.
A Yining, les catholiques comptent environ deux mille fidèles : ce sont les descendants des Chinois exilés par la dynastie mandchoue des Qing (XVIIe-XXe siècles), ou lors de la Révolution culturelle.
Le petit troupeau avait obtenu un permis de construire pour une église en 1993, au moment où une légère détente religieuse se faisait sentir dans l’empire du Milieu, sous le « règne » de Deng Xiaoping (1978-1997). (…)
(…) En 2018, l’antenne locale du SARA – le Bureau des affaires religieuses – a fait ôter quatre bas-reliefs ornant la façade du lieu de culte, deux statues représentant les apôtres saint Pierre et saint Paul, la croix ornant le tympan, le clocher, et les deux coupoles, au nom de la sinisation de l’Eglise entreprise par le nouveau maître de Pékin, Xi Jinping.
Tout s’accélère au début de 2021, l’année du Bœuf devant être fatale pour l’église du Sacré-Cœur : ainsi, le 19 février dernier, les fidèles de Yining ont été convoqués afin de procéder à une grande opération nettoyage de l’édifice, préalable à sa démolition.
Ironie du sort, les mandarins communistes œuvrant à la démolition sont les mêmes qui, en l’an 2000, avaient assisté à la bénédiction de l’église construite avec leur autorisation… Et qui devraient empocher les larges bénéfices de la revente du terrain, en bon fidèles du Grand Timonier, une main sur le petit livre rouge, l’autre sur le portefeuille.
Les fidèles de Yining sont désormais sans église, comme dans deux autres paroisses du Xinjiang – Hami et Kuitun – qui ont subi le même sort ces dernières années, témoins lointains et oubliés d’une persécution silencieuse.
Rome n’est plus dans Rome…