COMMENT savoir si nous sommes en période électorale ? C’est très facile, il suffit de constater les sollicitations dont sont — ou non — l’objet les associations de Pieds-Noirs. Pour complaire aux Algériens et se marquer à gauche, Macron avait dénoncé, lors de la campagne présidentielle de 2017, la colonisation française, « crime contre l’humanité », puis le supposé “massacre” d’Algériens à Paris, « crime inexcusable », soixante ans plus tôt, puis reconnu les “crimes” commis par l’armée française, à l’encontre de Maurice Audin et d’Ali Boumendjel, en oubliant bien sûr les abominables exactions du FLN. Et voici que le quasi-candidat vient de s’autoriser, avec un culot et un cynisme dont il a le secret, lors d’une rencontre à l’Élysée ce 26 janvier, à commettre « une parole de reconnaissance » à l’adresse des Pieds-Noirs. Recevant des associations de rapatriés français, le président de la République a enfin reconnu le “massacre” de “dizaines” de manifestants français, opposés à l’abandon de l’Algérie française, par des militaires, le 26 mars 1962 à Alger.
Cet épisode tragique, la « fusillade de la rue d’Isly », qui n’avait jamais été reconnu par la France, est « impardonnable pour la République », a déclaré le chef de l’Etat. Dans son vagabondage mémoriel, il a également exhorté à reconnaître et à « regarder en face » le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui toucha « des centaines d’Européens, essentiellement des Français ». Macron a annoncé vouloir « reconnaître la singularité de chacune d’entre elles, harkis, rapatriés, appelés, militaires, politiques, etc., pour construire une mémoire apaisée, partagée. » On ignore si parmi ces “singularités” figureront Robert Brasillach et ceux qui furent massacrés à la Libération, et si le colonel Bastien-Thiry sera de ces « porteurs de douleurs que l’on n’a pas reconnus ». Mais ne rêvons pas… En attendant, campagne électorale oblige, Eric Zemmour a, lui aussi, rencontré les Pieds-Noirs. Son commentaire sur Twitter est le suivant : « Rencontre passionnante et émouvante avec l’association Jeune Pied-Noir. Face à Emmanuel Macron qui considère la colonisation comme “un crime contre l’humanité”, je suis leur plus grand défenseur ». Commentaire judicieux d’un internaute : « Difficile de se proclamer gaulliste et en même temps de faire les yeux doux à la communauté des rapatriés d’Algérie ».
MAIS c’est essentiellement d’une autre Mémoire que Macron veut se servir pour se succéder à lui-même. Alors que l’annonce officielle de sa candidature est imminente et qu’elle devrait, sauf surprise de dernière minute, intervenir dans la première quinzaine de février, et qu’il a déjà fait savoir qu’il ne participerait à aucun débat télévisé ou radiophonique avec d’autres candidats à la présidentielle d’ici le premier tour (comme tout cela est commode !), officiellement parce qu’il entend exercer pleinement et jusqu’au bout sa fonction, et surtout les avantages et privilèges inouïs que cela lui confère, en réalité parce qu’il n’entend pas s’abîmer dans des débats où son image pourrait être écornée et où il pourrait devoir rendre des comptes, le chef de l’Etat a jugé bon de se rendre à nouveau le 25 janvier dernier à Oradour-sur-Glane. Ce n’est pas une première pour lui car Macron avait déjà visité ce village lors du second tour de la présidentielle en avril 2017, alors qu’il était opposé à Marine Le Pen, et il s’était même rendu, la même semaine, au mémorial de la Shoah dans le Marais pour bien montrer qu’il faisait sien l’antifascisme et qu’il entendait se draper dans une Mémoire orientée, voire falsifiée, pour la mettre au service de ses ambitions et de sa carrière. C’était aussi une façon de diaboliser, de délégitimer par l’histoire ses adversaires. En se rendant à Oradour-sur-Glane le 25 janvier, en demandant à son Premier ministre Jean Castex de se rendre à Auschwitz deux jours plus tard, le 27 janvier, « journée internationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité », Macron sait parfaitement ce qu’il fait.
Il s’agit de dire qu’il incarne, lui, la paix, la stabilité, le cercle de la raison, les droits de l’homme, l’Etat de droit, face aux vents mauvais du nationalisme, du racisme, de l’extrémisme voire de l’antisémitisme. Il s’agit pour des raisons purement politiciennes et électoralistes de diaboliser « sa droite », et particulièrement ses possibles concurrents populistes au second tour, Eric Zemmour et Marine Le Pen. Que ces deux derniers ne manquent pas une occasion de condamner le fascisme et le national-socialisme ne change rien à l’affaire. Celui qui décide, c’est celui qui diabolise, pas celui qui est diabolisé. Et pourtant les deux candidats donnent des gages, Marine Le Pen plus encore puisqu’elle n’a pas eu la chance d’être née juive. En se rendant en Pologne, lors d’une cérémonie larmoyante à souhait (il faut faire beaucoup de cinéma pour espérer être agréé !), elle a dernièrement rendu un hommage appuyé aux juifs du ghetto de Varsovie, saluant, photo à l’appui, leur résistance forcément héroïque, et Eric Zemmour a twitté, quant à lui, le 27 janvier : « Les souvenirs de mon oncle Jacques, rescapé d’Auschwitz, ont profondément marqué mon enfance. 77 ans après la libération du camp, je pense à lui et à toutes les victimes », c’est beau comme l’antique ! L’ex-présidente du Rassemblement n’a pas voulu être en reste puisqu’elle a twitté ce même 27 janvier : « La France et les Français font œuvre de mémoire de la Shoah, pire atrocité de l’histoire humaine (sic !), commise par le régime nazi et leurs complices à travers les pays européens occupés et les gouvernements collaborationnistes », rien ne manque dans ce tweet misérable qui marque une écœurante soumission à la doxa, pas même l’attaque directe contre le Maréchal Pétain à travers l’expression de « gouvernements collaborationnistes », et dire qu’il en est encore pour oser nous dire que Marine Le Pen est une femme courageuse, il est interdit de pouffer !
EN TOUT CAS, on peut être sûr que, quel que soit le président élu, le révisionnisme sera toujours persécuté. Puisque dans ce domaine, comme dans tant d’autres, tout va toujours plus mal. Ainsi, que Vincent Reynouard soit exilé et pourchassé au Royaume-Uni ne suffit manifestement pas aux gardiens de la Mémoire puisque le tribunal judiciaire de Paris vient d’ordonner ces jours-ci le blocage immédiat de Shoarnaque et du Blogue-sc (Sans Concession), les deux sites Internet de Vincent Reynouard, chez les principaux fournisseurs d’accès français.
Faut-il que les analyses et démonstrations du chercheur soient jugées dérangeantes pour que, toutes affaires cessantes, alors qu’il ne représente rien sur le plan social et politique, qu’il est de surcroît exilé et en clandestinité, qu’il est globalement inconnu du grand public, on ordonne par voie judiciaire le blocage de ses très modestes sites et qu’on agisse à son égard comme le fait le menteur inquiet ? N’est-il pas profondément révélateur qu’on veuille écraser une humble mouche avec un marteau, qu’on ne souffre pas le simple chuchotement d’une pensée dissidente, qu’on pourchasse, et avec quel acharnement, un penseur libre, courageux et marginal échoué quelque part au fin fond de la Grande-Bretagne ? Voilà assurément qui devrait donner matière à réflexion.
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Rivarol
Source : Éditorial de Rivarol n°3504 du 02/02/2022
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