Il y a un problème, soit ce sont les Juifs qui traînent avec eux toujours les mêmes travers, soit ce sont les antisémites qui se révèlent lourdement répétitifs dans les accusations qu’ils colportent à leur sujet à travers les âges. Il y a douze siècles, on ne saura jamais exactement quand, on pense entre 823 et 828, saint Agobard (769 – 840), évêque de Lyon, qui contribua à faire de sa cité épiscopale l’un des centres de la Renaissance carolingienne, adressait à Louis le Pieux une lettre en latin au titre sans la moindre équivoque et qui en fera sursauter plus d’un :
AD EUMDEM IMPERATOREM, DE INSOLENTIA JUDAEORUM
soit
LETTRE A LOUIS LE PIEUX SUR L’INSOLENCE DES JUIFS
Le 10 mai, c’est la commémoration de l’Abolition de l’esclavage, personne n’y échappera, dans les communes, nous aurons droit dans les mairies, les médiathèques, les gymnases à des expositions sur le sujet. Nombre de ces lieux publics portent d’ailleurs des noms tout à fait propitiatoires et tellement liés à l’histoire de France tels que: Rosa Park, Martin Luther King et bien sûr, Nelson Mandela. Aucun lieu ne porte en revanche le nom de saint Agobard et pas une seule exposition ne présentera sa lettre à Louis le Pieux.
Cette lettre est pourtant considérée par les spécialistes comme le premier témoignage disponible relatif à l’enlèvement d’enfants par des Juifs dans le cadre du trafic à destination de l’Espagne arabo-musulmane, elle fait allusion à des abominations, il s’agissait sans doute de castration. Le rôle des Juifs dans la traite des esclaves chrétiens semble avoir été à son apogée aux IXe et Xe siècles.
Ariel Toaff nous explique qu’à cette époque, les Juifs sillonnaient les villes de la vallée du Rhône, Verdun, Lyon, Arles et Narbonne, en plus d’Aquisgrana [Aix-la-Chapelle], capitale de l’empire au temps de Louis le Pieux [Louis Ier], et, en Allemagne, les centres de la vallée du Rhin, Worms, Magonza et Magdeburg; en Bavière, de Ratisbonne, et en Bohême, de Prague. Ils étaient présents sur les principaux marchés aux esclaves en proposant à la vente des femmes, des hommes, et des enfants qu’ils avaient arrachés à leurs foyers. De l’Europe christianisée, cette chair humaine était souvent exportée en Espagne alors terre d’islam. La castration, surtout celle des enfants, faisait monter les prix et était une pratique des plus lucratives.
On objectera qu’aujourd’hui, il n’est plus question de trafic d’enfants castrés, mais Toaff pense que ce fait historique est à l’origine des histoires de meurtre rituel qui continuent de circuler de nos jours sous la forme modernisée – si on peut dire – des buveurs de sang de bébé vivant pour rester éternellement jeune, grosse ambition de certains acteurs à Hollywood.
Quoi qu’il en soit Ariel Toaff passe sous silence le titre de la lettre – alors qu’il sait pertinemment qu’une meilleure traduction d’Insolencia serait tout simplement chutzpah – et il ne cite que les passages de la lettre qui concernent l’esclavage, c’est déjà pas mal, mais la lettre vaut la peine d’être reproduite en intégralité, son ton fumant ne baisse pas d’intensité une seconde.
Par exemple, tous ceux qui pensent que « La démocratie partout et toujours, n’est jamais que le paravent de la dictature juive. » (Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre (1937), éd. Denoël, 1937, p. 51) vont devoir réviser leur copie: la proximité et la connivence des Juifs avec le pouvoir sont déjà dénoncées telles quelles dans la lettre – à une époque pourtant pas particulièrement démocratique.
Dans 1917: le Rond-point Poincaré nous avions bien vu, en citant quelques extraits de ses mémoires, à quel point Raymond Poincaré pouvait facilement contacter Rothschild et les membres du consistoire tandis que la laïcité de la République lui interdisait de rencontrer des évêques. Mais même ce caractère antichrétien, au détriment de l’Église de la connivence entre le pouvoir et les Juifs est déjà palpable dans la lettre d’Agobard.
Tout ce qu’on peut dire, à la rigueur, c’est que dans le passé, il arrivait aux empereurs et aux Rois de prendre des mesures qu’on qualifierait aujourd’hui d’antisémite, ce qu’une démocratie ne fait jamais.
Mais, autre surprise de taille dans cette lettre, ces mesures antisémites ne semblent pas avoir jamais concerné l’abattage rituel: saint Agobard se plaint dans sa lettre de la viande casher!
Il explique que pour être casher, il ne suffit pas que l’animal ait été abattu selon un certain rituel, il faut en outre qu’à son ouverture, le cadavre de l’animal présente un certain nombre de caractéristiques : s’il ne les présente pas, la carcasse est refourguée à la vente pour les chrétiens, autrement dit, ce qui n’est pas bon pour les Juifs peut bien être consommé par les chrétiens.
Est-ce que les choses sont différentes aujourd’hui? Pas sûr du tout, il est au contraire tout à fait plausible que la carcasse déclarée non casher soit toujours remise dans le circuit de vente générale, ainsi, les gentils se retrouvent à consommer la viande d’un animal abattu selon des rites qu’ils n’approuvent pas, ni en termes de souffrance animale, ni en termes d’hygiène.
Si en deux mille ans d’histoire, on n’a jamais réussi à interdire la viande casher, quelles sont les chances aujourd’hui d’interdire le halal?
Voici donc cette lettre dans son intégralité, en français et en latin, en gras les passages concernant l’esclavage et l’abattage rituel. Petit clin d’oeil à l’abbé Rioult, quel prélat oserait aujourd’hui s’exprimer comme saint d’Agobard.
Source : Agobard : LETTRE A LOUIS LE PIEUX SUR L’INSOLENCE DES JUIFS (remacle.org)
AGOBARD DE LYON
LETTRE A LOUIS LE PIEUX SUR L’INSOLENCE DES JUIFS
« Au très chrétien et très pieux vainqueur et triomphateur, Louis, empereur très heureux et toujours auguste, Agobard, le plus humble de ses serviteurs.
« C’est le Dieu tout-puissant qui, dans sa prescience, vous a prédestiné, avant la naissance des siècles, à régner en nos temps calamiteux ; c’est lui qui vous a doué d’une sagesse et d’un amour de la religion qui vous élèvent au-dessus des autres mortels, vos contemporains ; il n’est donc pas douteux qu’il vous a préparé pour que vous portiez remède aux maux de notre époque, dont on peut dire tout ce que l’apôtre marque de celle de l’Antéchrist. C’est pourquoi je supplie votre longanimité d’écouter d’une oreille patiente les choses sur lesquelles j’ai cru d’une importance capitale et pour ainsi dire unique d’appeler la pieuse sollicitude de votre gouvernement. Si j’avais pu vous faire cet exposé sans vous nommer les auteurs du mal, je l’aurais fait volontiers ; mais cela n’étant pas possible, je me confie à votre bonté dans la responsabilité que j’assume de vous faire connaître ce qu’il m’a semblé pernicieux de vous cacher.
« Précédés par Evrard, magistrat des juifs, sont venus ici Guerric et Frédéric, vos commissaires impériaux sans doute, mais moins pour exécuter vos ordres que les ordres de quelque autre. Ils se sont montrés aussi terribles envers les chrétiens que doux envers les juifs ; je parle surtout de Lyon, où ils ont donné comme un spécimen des anciennes persécutions contre l’Eglise, semant parmi nous la désolation, les gémissements et les larmes. Comme cette persécution a été dirigée principalement contre moi, il ne me sied pas de la dévoiler dans son entier; je ne le ferais qu’autant que votre sollicitude voudrait tout savoir. Mais je reprendrai, quoiqu’en peu de mots, le récit de ce qui s’est fait contre l’Église de Jésus-Christ.
« Tout d’abord les juifs commencèrent par venir me présenter un diplôme portant votre nom ; ils en présentèrent un autre au vice-gouverneur (vicomte) du comté de Lyon, ordonnant à celui-ci de prêter main-forte aux juifs contre moi. Quand même ces diplômes étaient dressés en votre nom, quand même ils étaient scellés de votre anneau, nous ne pouvons en aucune sorte croire qu’ils soient émanés tels de votre jugement et autorité. Les juifs s’en prévalurent aussitôt avec l’insolence la plus odieuse, menaçant de faire tomber sur moi tous les châtiments par les commissaires dont ils annonçaient avoir obtenu l’envoi pour tirer vengeance des chrétiens.
« Après les juifs, Evrard, leur magistrat, vint aussi me trouver, me répétant les mêmes paroles, et m’affirmant que Votre Majesté était dans une grande irritation contre moi à cause des juifs.
« Enfin, les commissaires susdits arrivèrent à Lyon, ayant dans leurs mains les lettres qui les accréditaient de votre part, et des capitulaires ou instructions dont il ne nous est pas possible d’admettre que la teneur exprime vos ordres.
« La joie des juifs ne connut plus de bornes; égale fut la consternation des chrétiens, non seulement de ceux qui s’enfuirent, qui se cachèrent, ou qui furent emprisonnés, mais de tous ceux qui ne furent que les témoins du scandale, lorsque surtout les juifs, se voyant ainsi soutenus, ne craignirent pas de prêcher outrageusement aux chrétiens ce qu’il fallait croire et professer, blasphémant ainsi en leur présence Jésus-Christ, notre Dieu, Seigneur et Sauveur. Ce qui achevait de leur donner de la force et de l’audace, ce furent certaines paroles de vos commissaires, adroitement murmurées aux oreilles de plusieurs, savoir que les juifs sont loin de vous être abominables, comme on le pense communément, qu’au contraire ils sont très chers à vos yeux : du reste, ajoutaient leurs défenseurs, ils sont tenus par vous en bien des points pour meilleurs que les chrétiens.
« Au moment où les commissaires impériaux étaient arrivés à Lyon, j’en étais absent et fort éloigné, car j’étais à Nantua, occupé à arranger une difficulté survenue entre les religieux de ce monastère. Je fis partir, aussitôt que je fus informé, des messagers avec des lettres où je disais aux commissaires de prescrire tout ce qu’ils voudraient, d’agir selon qu’il leur était enjoint, que nous étions prêts à obéir. Mais cela ne nous valut aucune indulgence ; il y eut de telles menaces contre plusieurs de mes prêtres, nominalement désignés qu’ils furent obligés de dérober leur présence. Or voici ce qui nous a attiré cette persécution de la part des fauteurs des juifs : c’est parce que nous avons prêché aux fidèles de ne pas vendre aux juifs des esclaves chrétiens, de ne pas souffrir non plus que les juifs vendissent des esclaves chrétiens aux Sarrasins d’Espagne. Notre crime est encore de ne pas permettre qu’ils aient dans leurs maisons des mercenaires de notre religion, de peur que les femmes chrétiennes ne célèbrent avec eux le sabbat, qu’elles ne travaillent pour eux le dimanche, et qu’en temps de carême elles ne mangent avec eux. Enfin notre crime est de défendre à nos fidèles d’acheter des juifs les viandes des animaux tués et écorchés par ceux-ci, de les revendre aux autres fidèles, de boire de leur vin, etc. C’est un usage des juifs, quand ils tuent un animal pour s’en nourrir, ils ne l’égorgent pas, mais ils lui font trois incisions, et quand ils l’ouvrent, si le foie apparaît avec quelque lésion, si le poumon est attaché au côté, s’il est rempli d’air, si le fiel ne se rencontre pas, etc., ils rejettent cette viande comme immonde, et, d’un mot insultant, ils l’appellent de la viande chrétienne. De même, pour leur vin, s’il arrive qu’il s’écoule et s’épanche dans des endroits sordides, vite ils le ramassent de terre, le recueillent dans des vases, le déclarent impur, et se gardent bien d’en user; ils le réservent pour le vendre aux chrétiens. Nous n’avons pas voulu favoriser ces pratiques outrageantes pour le christianisme.
« Personne n’ignore qu’ils en ont une infinité d’autres. Saint Jérôme, qui les connaissait à fond, nous apprend que, tous les jours et dans toutes leurs prières, ils maudissent Notre-Seigneur Jésus-Christ ainsi que les chrétiens sous le nom de Nazaréens. Les juifs eux-mêmes n’en font pas de mystère. C’est pourquoi dans mes sermons au peuple, il m’est arrivé de prêcher de la sorte : Si quelqu’un est un bon et fidèle serviteur, et qu’il sache son maître insulté, calomnié, outragé par un homme, ce serviteur ne se fera pas l’ami de cet homme et n’ira pas s’asseoir à sa table. Et, s’il le faisait, son maître ne le regarderait pas comme un bon et fidèle serviteur. Or, nous savons que les juifs blasphèment et maudissent Notre-Seigneur Jésus-Christ et ses disciples ; nous ne devons donc pas nous unir à eux par la participation à leurs mets et à leurs breuvages, de la manière dont les anciens Pères nous l’ont marqué et prescrit par leurs exemples et par leurs paroles. Toutefois, puisqu’ils vivent au milieu de nous et que nous devons ne pas être méchants à leur égard ni leur porter dommage dans leur vie, dans leur santé, ou dans leurs richesses, tenons-nous en à la mesure clairement définie par l’Eglise : humains pour les juifs, mais sur nos gardes, voilà ce que nous devons être. — J’ai ainsi prêché aux fidèles, et c’est encore ce que les juifs ne m’ont pas pardonné.
« Ce sont là, ô très pieux Seigneur, quelques traits seulement sur les tribulations et les dangers que subit une population chrétienne par le fait des juifs et de leurs fauteurs, et je ne sais pas même s’ils pourront parvenir à votre connaissance. Combien pourtant il serait nécessaire que vous fussiez informé de certaines autres particularités très préjudiciables à notre foi! Les juifs, habiles à mentir à nos chrétiens qui sont simples, se glorifient d’être fort aimés de vous à cause de leurs patriarches; ils se vantent de paraître avec grand honneur en votre présence, ayant libres leurs entrées et leurs sorties ; ils disent que des personnes très excellentes réclament leurs prières et leurs bénédictions, faisant l’aveu qu’elles voudraient bien avoir un auteur de leur loi comme l’auteur de la loi judaïque; ils disent que vos conseillers sont fort excités contre moi à cause de toutes les prohibitions que je fais aux chrétiens d’acheter leur vin, etc.; que dans les lois il n’y en a aucune qui ordonne aux chrétiens de s’abstenir de leurs boissons et de leurs viandes. En affirmant tout cela, ils montrent des sommes d’argent qu’ils se targuent d’avoir reçues de vos conseillers précisément pour achat de leur vin; ils montrent des diplômes donnés en votre nom, scellés avec des sceaux en or, et contenant des paroles qui assurément ne peuvent être authentiques ; ils montrent des vêtements magnifiques que des dames de votre famille ou de votre palais leur auraient envoyés comme présents pour leurs épouses. Puis ils rappellent avec emphase la gloire de leurs ancêtres ; ils parlent des synagogues nouvelles que, contrairement à la loi, on leur permet de bâtir. Enfin la séduction est arrivée à ce point que nos chrétiens ignorants disent que les juifs leur prêchent une meilleure doctrine que les prêtres. Ce qui a porté le mal à son comble, c’est la mesure ordonnée par les commissaires impériaux de changer le jour du marché, qui se faisait le samedi et qui a été transféré à d’autres jours pour ne pas gêner la célébration du sabbat judaïque. La raison qui a été donnée de ce changement, c’est la proximité du dimanche. Mais cette proximité au contraire convenait à merveille aux chrétiens, car ceux qui habitent la ville, après avoir acheté au marché du samedi les provisions nécessaires, sont entièrement libres de vaquer le lendemain aux solennités des messes et aux prédications; et ceux qui habitent loin de la ville, s’y rendant le samedi à l’occasion du marché, peuvent assister aux offices du soir et du lendemain matin, après quoi ils retournent avec édification chez eux. Mais cela n’allait pas aux juifs, et voilà pourquoi on l’a changé. »
« Nous vous dirons ce que les Eglises des Gaules, c’est-à-dire ceux qui les ont gouvernées, rois et évêques, ont pensé, statué, transmis à la postérité touchant la séparation des deux religions, la chrétienne et la juive, et combien cela est conforme à l’autorité des Ecritures et à la conduite des apôtres. Il vous sera démontré quels détestables ennemis de la vérité sont les juifs et combien pires que tous les autres mécréants, à cause des sentiments indignes qu’ils ont de la Divinité et des choses célestes. »
« Au moment où je venais de dicter ces pages, il nous est arrivé, fuyant du fond de l’Espagne, c’est-à-dire de Cordoue, un homme qui disait avoir été furtivement enlevé par un juif, à Lyon, il y a vingt ans, n’étant encore qu’un petit enfant, et vendu comme esclave. Il s’est enfui d’Espagne, cette année même, avec un autre chrétien, qui avait été pareillement dérobé, à Arles, par un juif, il y a six ans. Sur cela nous avons cherché des personnes qui connussent cet ancien habitant de Lyon; nous en avons trouvé et il nous a été affirmé que bien d’autres chrétiens ont été ou volés ou achetés par le même juif pour être revendus. On nous a aussi parlé d’un autre juif qui, cette année mémo, a enlevé et vendu un enfant. Enfin, on vient de découvrir que plusieurs chrétiens ont été livrés par d’autres chrétiens à des juifs, et que ceux-ci exercent sur ces esclaves des actions infâmes qu’on aurait honte d’écrire. »
AGOBARDUS
AD EUMDEM IMPERATOREM, DE INSOLENTIA JUDAEORUM.
Christianissimo, et vere piissimo, et in Christo victori ac triumphatori Ludovico imperatori felicissimo, semper Augusto Agobardus abjectissimus omnium servorum vestrorum.
Cum Deus omnipotens, qui vos ante tempora praescivit et praeordinavit rectorem pium futurum temporibus valde necessariis, sublimaverit prudentiam vestram et studium religionis supra caeteros vestri temporis mortales; dubium non est praeparatum vos ad remedium temporibus periculosis, de quibus apostolus loquitur : In novissimis diebus instabunt tempora periculosa, et erunt homines se ipsos amantes, cupidi, elati, et caetera , et habentes quidem speciem pietatis, virtutem autem ejus abnegantes; de quibus nihil est exspectandum quod jam non videatur, nisi solutio Satanae, et publica calcatio sanctae civitatis mensibus quadraginta duobus, quae futura est per caput omnium iniquorum Antichristum. Cum haec igitur ita se habeant, obsecro tranquillissimam longanimitatem vestram, ut praebeatis patientissimam aurem vestram verbis quibus ego infimus servorum vestrorum nimis necessarium puto admonendam sanctissimam sollicitudinem vestram de re tam necessaria, quae aut sola, aut praecipua est, cui prae caeteris succurrere debeat gubernatio vestra; cujus narrationem si prosequi potuissem tacitis nominibus auctorum, vellem omnino. Sed quia fieri non potest, committo me bonitati et patientiae vestrae, dando me periculis, et innotescens vobis quae tacere perniciosum est.
Venerunt Gerricus et Fredericus, quos praecurrit Evrardus missi quidem vestri non tamen per omnia vestra agentes, sed ex parte alterius; et ostenderunt se Christianis terribiles et Judaeis mites, maxime Lugduni, ubi partem persecutionis adversus Ecclesiam depinxerunt, quam multis gemitibus, suspiriis et lacrymis stimulaverunt. Quae persecutio, quia praecipue adversum me acta est, tota a me prodenda non est, nisi forte clementissima sollicitudo vestra scire voluerit. Tamen in quantum Ecclesiae Christi noxia est, si vestra patitur mansuetudo, breviter intimare exordiar.
Venientes itaque primum Judaei, dederunt mihi indiculum ex nomine vestro, et alterum ei qui pagum Lugdunensem vice comitis regit, praecipientem illi ut auxilium ferret Judaeis adversum me.
Quos indiculos, licet ex sacro nomine vestro recitarentur, et vestro annulo essent signati, nullatenus tamen credimus ex judicio vestro tales prodisse. Coeperunt autem efferri quadam odibili insolentia Judaei, comminantes omnibus injuriis nos afficiendos per missos quos adepti fuerant ad exsolvendam vindictam de Christianis.
Post eos venit Evrardus, eadem iterans, et dicens majestatem vestram commotam esse valde adversum me propter Judaeos.
Deinde venerunt et praedicti missi, habentes in manibus tractoriam stipendialem, et capitularia sanctionum, quae non putamus vestra jussione existere talia.
His causis laetificati sunt Judaei ultra modum, et contristati Christiani, non solum illi qui fugerunt, aut qui absconditi sunt, vel qui districti, sed et caeteri qui viderunt, vel audierunt; maxime ideo, quia sententia Judaeorum ita confirmata est, ut auderent irreverenter praedicare Christianis quid potius credendum esset ac tenendum; blasphemantes coram eis Dominum Deum ac Salvatorem nostrum Jesum Christum.
III. Roboratur quoque haec perversitas ex verbis missorum, quibus susurrabant quorumdam auribus, dicentes quod Judaei non abominabiles, ut plerique putant, sed chari essent in oculis vestris, et hominibus eorum dicentibus ex parte meliores eos habitos quam Christianos.
Et ego quidem indignus servus vester non eram Lugduni; sed aberam longe, causa Nantuadensium monachorum, qui quadam dissimultate inter se laborabant. Tamen direxi missos nostros et litterulas ad illos, ut praeciperent quidquid vellent, aut eis injunctum esset, et nos obediremus. Sed nihil veniae adepti sumus; ita ut etiam aliqui ex sacerdotibus nostris, quibus nominatim minabantur, non auderent praesentiam suam eis exhibere. Haec passi sumus a fautoribus Judaeorum, non ob aliud nisi quia praedicavimus Christianis, ut mancipia eis Christiana non venderent, ut ipsos Judaeos Christianos vendere ad Hispanias non permitterent, nec mercenarios domesticos habere, ne feminae Christianae cum eis sabbatizarent, et ne diebus Dominicis operarentur, ne diebus Quadragesimae cum eis pranderent, et mercenarii eorum iisdem diebus carnes manducarent, ne quilibet Christianus carnes a Judaeis immolatas et deglubatas emeret, et aliis Christianis venderet, ne vinum illorum biberent, et alia hujusmodi. Est enim Judaeorum usus, ut quando quolibet pecus ad esum mactant, ut subactum idem pecus tribus incisionibus non fuerit jugulatum; si apertis interaneis jecur laesum apparuerit, si pulmo lateri adhaeserit, vel eum insufflatio penetraverit, si fel inventum non fuerit, et alia hujusmodi; haec tanquam immunda a Judaeis repudiata, Christianis venduntur, et insultario vocabulo Christiana pecora appellantur.
De vino vero, quod et ipsi immundum fatentur, et non eo utuntur nisi ad vendendum Christianis, si contigerit ut in terram defluat quolibet loco licet sordido, festinantes hauriunt iterum de terra, et ad conservandum in vasa remittunt. Qualiter vero et alia improbanda circa illud agant, non solum de Christianis, sed et de Judaeis multi sunt testes. Quod autem Dominum nostrum Jesum Christum et Christianos in omnibus orationibus suis sub Nazarenorum nomine quotidie maledicant, non solum beatus Hieronymus, qui se scribit novisse illos intrinsecus et in cute, testis est, sed et de ipsis Judaeis plerique testantur. In hac re sumens exempli gratiam, dixi Christianis hoc modo: Si aliquis homo seniori suo vel domino fidelis et amator existat, et quempiam hominum senserit illi esse inimicum, detractorem, conviciatorem, et comminatorem, non vult ei esse amicus, nec socius mensae, nec particeps ciborum. Quod si fuerit, et hoc senior ipsius vel dominus deprehenderit, nec fidelem sibi eum esse existimat. Et ideo cum procul dubio noverimus blasphematores et, ut ita dicam, maledictores esse Judaeos Domini Dei Christi et fidelium ejus Christianorum, non debemus eis conjungi participatione ciborum et potuum, juxta modum duntaxat a sanctis Patribus et exemplis datum et verbis praeceptum. Caeterum, quia inter nos vivunt, et maligni eis esse non debemus, nec vitae aut sanitati vel divitiis eorum contrarii; observemus modum ab Ecclesia ordinatum, non utique obscurum, sed manifeste expositum, qualiter erga eos cauti vel humani esse debeamus.
Haec, piissime domine, de multis pauca dixi de perfidia Judaeorum, de admonitione nostra, de laesione Christianitatis, quae fit per fautores Judaeorum, nesciens utrum pervenire possit ad vestram notitiam. Tamen summopere necesse est ut sciat piissima sollicitudo vestra, quomodo nocetur fides Christiana a Judaeis in aliquibus. Dum enim gloriantur, mentientes simplicibus Christianis, quod chari sint vobis propter patriarchas; quod honorabiliter ingrediantur in conspectu vestro, et egrediantur; quod excellentissimae personae cupiant eorum orationes et benedictiones, et fateantur talem se legis auctorem habere velle, qualem ipsi habent; dum dicunt consiliatores vestros commotos adversum nos eorum causa, eo quod prohibeamus Christianos vinum eorum bibere; dum hoc affirmare nitentes, plurimas argenti libras ob emptionem vini se ab eis accepisse jactant; et decursis canonibus non inveniri quare Christiani debeant abstinere a cibis eorum et potibus; dum ostendunt praecepta ex nomine vestro, aureis sigillis signata, et continentia verba, ut putamus, non vera; dum ostendunt vestes muliebres, quasi a consanguineis vestris vel matronis palatinorum uxoribus eorum directas; dum exponunt gloriam parentum suorum; dum eis contra legem permittitur novas synagogas exstruere; ad hoc pervenitur, ut dicant imperiti Christiani melius eis praedicare Judaeos quam presbyteros nostros; maxime cum et supradicti missi, ne sabbatismus eorum impediretur, mercata, quae in sabbatis solebant fieri, transmutari praeceperint, et quibus diebus deinceps frequentari debeant, in illorum opinione posuerint, dicentes hoc Christianorum utilitati propter diei Dominici vacationem congruere; cum Judaeis magis probetur inutile: quia et hi qui prope sunt, sabbato ementes victus necessaria, liberius die Dominico missarum solemnitatibus et praedicationibus vacant; et si qui de longe veniunt, ex occasione mercati tam vespertinis quam matutinis occurrentes officiis, missarum solemnitate peracta, cum aedificatione revertuntur ad propria. Nunc igitur, si placet benignissimae mansuetudini vestrae audire, dicamus quid Ecclesiae Galliarum, et rectores earum, tam reges quam episcopi de discretione utriusque religionis, ecclesiasticae videlicet et Judaicae, tenuerint, tenendumque tradiderint, et scriptum posteris reliquerint, et quomodo consonum sit auctoritati vel actibus apostolicis, et a Veteri Testamento originem trahens. Ex quibus demonstratur quam detestabiles habendi sint inimici veritatis, et quomodo pejores sint omnibus incredulis, Scripturis divinis hoc docentibus, et quam indigniora omnibus infidelibus de Deo sentiant, et rebus coelestibus. Quae omnia cum confratribus contulimus, et amplissimae Eccellentiae vestrae praesentanda direximus.
Et cum praecedens schedula dictata fuisset, supervenit quidam homo fugiens ab Hispaniis de Cordoba, qui se dicebat furatum fuisse a quodam Judaeo Lugduno ante annos viginti quatuor, parvum adhuc puerum, et venditum, fugisse autem anno praesenti cum alio qui similiter furatus fuerat Arelate ab alio Judaeo ante annos sex. Cumque hujus, qui Lugdunensis fuerat, notos quaereremus, et inveniremus, dictum est a quibusdam et alios ab eodem Judaeo furatos, alios vero emptos ac venditos; ab alio quoque Judaeo anno praesenti alium puerum furatum et venditum: qua hora inventum est plures Christianos a Christianis vendi et comparari a Judaeis, perpetrarique ab eis multa infanda quae turpia sunt ad scribendum.
Lecture très édifiante, lettre absolument éclairante, tant pour cette époque que pour la nôtre.
Dans les années 820-830, s’agissait-il déjà de Juifs d’origine khazare ? Cette information serait précieuse.
Sur l’abattage des animaux pour la consommation, ne faut-il pas regretter que les Chrétiens aient abandonné toute règle concernant la façon de les tuer, et la qualité de la viande ? Saigner un animal était une pratique courante chez les Chrétiens, et n’a jamais été vue comme la cause d’une plus grande souffrance que l’électrocution ou l’assommage. Faudrait-il aujourd’hui interdire de saigner un animal par sensiblerie à la vue du sang ?
Il me paraît nécessaire que les Chrétiens cessent de considérer les athées revendiqués comme plus proches d’eux qu’un Musulman croyant. L’abattage rituel musulman consiste simplement à saigner un animal en disant « Au nom de Dieu ». Un Chrétien conséquent ne peut pas non plus tuer un animal sans penser que c’est Dieu qui lui permet d’ôter ainsi une vie et donc sans un respect profond pour l’animal. Un athée ne verra quant à lui dans l’animal que de la viande sur pattes, sans égards par rapport à Celui qui en fait une subsistance pour l’Homme. Pourquoi approuver la consommation de cette dernière viande plutôt que celle du Musulman ? Et si l’on se veut véritablement Chrétien, pourquoi ne pas poser ses propres critères d’abattage plutôt que d’acheter la viande en barquettes au supermarché ?
Hors rituels juifs et musulmans, la viande est aussi saignée. Sinon, comment proposer du boudin noir ?
Mais l’animal est d’abord étourdi (à l’ancienne : cochon assommé dans l’enclos ou bien tué à l’arme à feu dans la matanza en Espagne) ou tué autrement : électrocution, ou mort cérébrale au moyen d’un piston dans les abattoirs.
Ainsi est « la viande en barquettes au supermarché »… « supermarché » qui vend aussi des produits dits « halal » et généralement passés par un des trois gros circuits contrôlés par des financiers.
Est-ce respecter un animal au titre du créationnisme, comme un bœuf, que de le laisser se vider de son sang à vif durant plusieurs minutes en se débattant voire en se faisant dessus ce qui pourra souiller ensuite la viande durant la découpe (d’où la démultiplication des problèmes de bactéries alimentaires) ?
Pour moi, ça ne relève que de l’ignorance entretenue par ceux qui vivent de ça, voire du fanatisme, de refuser l’utilisation des installations disponibles pour le tuer net, avant de le saigner comme tout animal de boucherie.
Etrange que le Vatican ne se soit pas encore excusé pour cette lettre!