Les autorités iraniennes ont pour la première fois fait état de la mort de plus 300 personnes dans les troubles qui ont suivi le décès d’une Kurde iranienne de 22 ans après son arrestation par la police mi-septembre pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Sa mort le 16 septembre a déclenché une vague de manifestations, d’abord en province puis à Téhéran. Des milliers d’Iraniens et une quarantaine d’étrangers ont été arrêtés et plus de 2 000 personnes ont été inculpées.
Cette éruption émeutière ponctuelle prend le relais des protestations permanentes qui se tiennent depuis plusieurs mois dans la moitié ouest de l’Iran, auxquelles les autorités réagissent plus ou moins fortement. Mais depuis mi-novembre leur caractère vient de changer soudainement, des bandes armées s’étant mises à avoir recours au terrorisme dans plusieurs villes frontalières avec l’Irak, tentant d’en prendre le contrôle par les armes.
En réaction, l’Iran a envoyé ses troupes du CGRI (Corps des Gardiens de la Révolution Islamique) pour réprimer les attaques terroristes et rétablir la sécurité frontalière. Le CGRI a commencé par bloquer toutes les entrées et sorties des villes et a commencé à mener le même type d’opération qu’en Syrie (du genre des petites opérations menées à Daraa, dans le sud-ouest syrien). De plus, les télécommunications ont été plus ou moins coupées dans les villes habitées par des Kurdes et des Azerbaïdjanais. Cela a permis de limiter les interactions avec ceux qui dirigent les troubles.
L’intervention militaire dans le nord-ouest du pays a permis de faire baisser les tensions, mais à certains endroits, les terroristes poursuivent leurs attaques contre les infrastructures gouvernementales ainsi que contre les biens des civils.
Malgré le déploiement du CGRI et ses premières interventions armées, les autorités iraniennes n’osent pas réprimer les manifestations plus pacifiques. L’armée iranienne n’a envoyé dans les villes plus calmes que des militaires sans armes lourdes et avec pour consigne de n’ouvrir le feu qu’en cas d’extrême nécessité.
Téhéran accuse les Kurdes de transférer des armes depuis l’Irak.
La situation en Iran parait extrêmement instable. Les dirigeants du pays n’ont pas pris de mesures décisives pour réprimer les manifestations par la force, se limitant à stabiliser les villes les plus sujettes aux troubles et se limitant à menacer les instigateurs des rébellions.
Car les terroristes et émeutiers reçoivent un soutien informationnel, financier et militaire depuis les territoires contrôlés par les Kurdes en Irak. Mais des bruits circulent sur la préparation d’une opération terrestre iranienne dans les territoires contrôlés par les Kurdes en Irak. Le gouvernement iranien a adressé un ultimatum aux dirigeants irakiens et un délai de dix jours pour régler la situation avec les Kurdes.
Jusqu’à présent, l’armée iranienne se limite à l’utilisation massive de missiles balistiques Fateh et de drones kamikazes Shahed-131 et Shahed-136 contre les bases kurdes. Le CGRI a déclaré que les attaques contre les groupes séparatistes anti-iraniens dans le nord de l’Irak se poursuivraient jusqu’à ce que la menace qui pèse sur l’Iran soit éliminée.
Plus globalement, dans cette région du monde, les clans, tribus et groupes kurdes sont instrumentalisés par les États-Unis pour déstabiliser les pays qu’ils classent dans « l’Axe du mal ».
Les terroristes et bandes armées kurdes reçoivent un soutien politique, financier et militaire et sont jetés contre la Syrie, l’Iran, l’Irak ou la Turquie, jaloux de leur souveraineté et opposés au remodelage géopolitique du Proche-Orient voulu par les néo-conservateurs du Département d’État. En contrepartie les « autorités » des territoires rebelles kurdes permettent aux États-Unis de s’approprier les ressources dont le pétrole.
La République de Mahabad
Les Kurdes devraient se souvenir de l’expérience de leurs anciens et du sort de la République de Mahabad dans les années de l’après Seconde Guerre mondiale. Celle-ci fut proclamée le par Qazi Muhammad à la suite du retrait de l’armée iranienne due à l’invasion anglo-soviétique de l’Iran. Les Soviétiques se montrent plutôt sceptiques mais acceptent d’aider la nouvelle république.
Mais l’expérience ne sera pas de longue durée, car la République de Mahabad n’est pas en mesure de résister à l’attaque des troupes iraniennes, encouragées et armées par les États-Unis, le … Le leader de ces Kurdes, Qazi Muhammad, qui renonce à s’enfuir, sera jugé et pendu en 1947, tout comme plusieurs autres responsables kurdes.
Les États-Unis n’ont pas d’alliés ou d’amis mais seulement des intérêts et des projets.
Excellente analyse, mais qui irait évidemment plus loin si la répression de toute vérité qui dérange le « politiquement correct » ne vous obligeait pas à taire les véritables causes et les véritables décideurs.
Peut-être dans l’espoir que vos lecteurs soient assez formés politiquement pour lire « entre les lignes » ?
Car mettre en accusation les Etats Unis n’implique-t-il pas de préciser que plus encore que les citoyens des pays visés par l’impérialisme US, les citoyens Nord-Américains, pris en otage par l’oligarchie financière « qui n’existe pas ? » et qui s’est emparés de la Réserve Fédérale et contrôle le commerce mondial par la maitrise du Dollar, sont les premières victimes et en aucun cas les décideurs de la politique de cette oligarchie planétaire ?
Oligarchie qui n’existe pas… sinon pour ceux qui ont tout compris !
C’est exactement ça…