Jean Vincent de Vaugelas est né le 2 janvier 1913 à Paris.
Il passe par une école de l’armée de l’air et devient aviateur. Il est promu sous-lieutenant de réserve en 1939, il ne joue qu’un rôle administratif durant la campagne de France.
Il sert en tant que commissaire des Chantiers de jeunesse de Vichy mais doit démissionner pour cause de «manque d’adaptation à l’état d’esprit de l’organisation ». Marié et père d’un enfant, il est le gendre de Raymond Sevene, directeur-administrateur de Rhône-Poulenc.
Il rejoint la Milice Française dès sa création, et entraine avec lui ses deux frères. Chef né, Vaugelas gravit très vite les échelons de la hiérarchie milicienne. Il est d’abord Chef régional à Marseille puis directeur de l’école des cadres d’Uriage en octobre 1943.
En février 1944, il joue un rôle plus actif en étant à la tête du détachement des franc-gardes participant aux opérations de maintien de l’ordre en Haute-Savoie contre le maquis des Glières. En tant que monarchiste, Jean de Vaugelas n’est guère pro-allemand. Rigide en matière de discipline, c’est un officier avec de la prestance et de l’insolence, énervant parfois Joseph Darnand et les autres responsables miliciens. Ce qui ne l’empêche pas d’être entièrement dévoué à la cause de la Milice.
Après le succès mitigé des forces miliciennes et policières sur le plateau des Glières, il est nommé directeur du maintien de l’ordre pour la région administrative de Limoges, le 8 avril 1944. Ce qui lui confère l’autorité sur toutes les forces de l’ordre, à savoir outre la Milice, la Garde mobile, les GMR et la gendarmerie. Il amène avec lui deux cents francs-gardes, ainsi que Victor de Bourmont et Émile Raybaud. Il commande au total six milles hommes, mais seuls les miliciens sont réellement prêts à combattre efficacement la résistance. Ils ne peuvent que contenir le maquis, celui-ci étant supérieur en nombre. Le 8 juillet 1944, Vaugelas est cité à l’ordre de la nation, citation parue au Journal Officiel.
« Le gouvernement cite à l’ordre de la nation
« M. de Vaugelas (Jean), commandant de la Franc-Garde permanente de la Milice Française, pour les motifs suivants : chef milicien de grande classe. A exercé le commandement de l’ensemble des unités de la Milice Française engagée dans les opérations exécutées en Haute-Savoie contre les hors-la-loi. D’une ardeur inlassable et d’un courage exemplaire, a fait l’admiration de ses chefs, de ses camarades et de ses hommes. A su donner à sa troupe, au moment de l’assaut final mené contre les rebelles retranchés sur le plateau des Glières, l’impulsion qui a permis d’obtenir le succès complet de l’attaque Chargé, par la suite, de la direction des opérations du maintien de l’ordre dans la région de Limoges, a fait preuve de talents éminents de chef et d’organisateur et a mené à bien la mission très délicate qui lui a été confiée».
Il arrive par avion à Limoges, à la mi-août, pour organiser le départ des miliciens et de leurs familles. Le convoi quitte Limoges le 16 août 1944, et arrivent à Guéret le 23, non sans encombres. Quelques jours après ils gagnent Dijon, puis plus tard l’Allemagne.
Intégré à la Waffen-SS au grade d’Hauptsturmführer en novembre 1944, avec plus de mille huit cents miliciens repliés en Allemagne. Jean de Vaugelas est nommé au poste de chef d’état-major et du bureau I/A (opérations) de la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS « Charlemagne », poste le plus important au sein d’une division après celui de commandeur. Il est promus Sturmbannführer peu avant la montée au front, il est capturé lors de l’encerclement du régiment de réserve dans la plaine de Belgard, le 5 mars 1945 à l’aube. Bien que maltraité, il ne fut pas mis à mort malgré le fait qu’il soit officier de la Waffen-SS.
Emprisonné en camp de Posen, avec d’autres officiers Waffen français. La cours de justice de la Haute-Vienne le condamne à mort par contumace en 1945.
Il parvient à s’évader du train le rapatriant de Pologne vers la France. Réfugié en Italie, il réussit à embarquer pour l’Argentine, en 1948. Jean Bassompierre, qu’il retrouve en Italie, lui donne ses propres faux papiers. Il monte en Argentine une affaire florissante dans le domaine viticole, nommée « Les Caves franco-argentines».
Le 2 mai 1950, il est victime d’un accident de voiture près de Mendoza, et décède peu après de ses blessures, à l’hôpital. Certains diront qu’il s’agissait d’un assassinat camouflé de la part des services secrets français … Mais sa femme, qui a eu l’occasion de parler à son mari sur son lit de mort, n’a jamais cru à cette thèse.