L’expression de « justice sociale » est d’origine catholique, elle n’a rien à voir avec une quelconque lutte entre les pauvres et les riches – ceci, pour déconstruire l’argumentaire des apôtres zélés de la « déconstruction sociale » (sic) -, c’est en réalité tout le contraire ! Dans cette conception – un peu comme l’ordre cosmique selon la conception fasciste -, on retrouve chaque chose sa place, dans une juste hiérarchie, pour le bonheur de tous, ainsi que pour la justice de Dieu dans la Cité. Enfin, ce sujet va de paire avec celui de l’Ethnarchie catholique.
« L’expression « justice sociale » a été victime de sa propre pertinence par une utilisation abusive des clans politiques et notamment des partis socialistes, alors que son invention même trouve sa source dans la lutte de l’Église contre les idéologies socialiste et libérale du XIXe siècle. Le concept même de justice sociale a évolué dans l’Église pour trouver sa place dans le magistère et cette thèse nous fait découvrir cette progression par l’analyse de la pensée de deux fondateurs de ce principe : le jésuite Luigi Taparelli (1793-1862), inventeur du concept et fondateur de la Civilta cattolica et le père Antonio Rosmini (1797-1855), d’abord condamné par l’Église puis béatifié en 2007. Taparelli a développé une pensée qui sera à l’origine de l’encyclique Rerum novarum (1891), pensée thomiste, fortement ancrée dans le réel et qui fut à l’origine du principe de subsidiarité tandis que Rosmini mit l’accent sur la personne humaine, son individualité, telle qu’elle sera reconnue lors de Vatican II. Jean Paulin Mbida nous offre une double découverte de la justice sociale par deux auteurs qui ont déterminé effectivement la Doctrine sociale de l’Église comme nouvelle discipline par laquelle l’Église dialogue avec la modernité et relève les défis que celle-ci lui lance. »
Que la gloire soit rendue à Luigi Taparelli.
Source : Intégralisme organique
La justice sociale : un concept catholique, Édition Pierre Téqui, Collection : Croire et savoir, 432 pages, 27 septembre 2017.
Le problème est que l’Eglise n’a jamais détaillé son concept de « justice sociale » au plan de la science économique. De deux choses l’une : soit elle pense que la propriété et le libre-contrat fondent la justice sociale, et c’est la position libérale ; soit elle pense que le collectivisme et le dirigisme fondent la justice sociale, et c’est la position socialiste. Soit elle croit au social-libéralisme actuel, c’est-à-dire à un libre-marché encadré par certaines limites légales. Mais, en tout état de cause, on ne peut pas oublier que c’est précisément la propriété qui fonde la justice sociale depuis les origines de l’humanité.
Très juste ce que vous dites, je vous avoue que je n’ai jamais bien compris moi non plus ce que cette doctrine sociale de l’Eglise voulait dire.