Une fuite de documents du gouvernement britannique, publiés par le médiat The Grayzone, révèle l’existence d’un projet « Alchimie » impliquant les plus hautes autorités militaires britanniques dans le conflit russo-ukrainien, pour prolonger et intensifier les hostilités dès 2022, dans le prolongement des pressions de Boris Jonhson pour empêcher l’aboutissement des négociations du gouvernement Zelensky avec la Russie à Istanbul.
Les courriels et les documents internes publiés révèlent des détails sur la formation, les objectifs et les actions d’un groupe d’officiers et « vétérans » britanniques, appelé « Alchemy », placé sous la direction du ministère britannique de la Défense au lendemain de l’offensive des troupes russes en février 2022. Alors que les dirigeants britanniques sabotaient les pourparlers de paix entre Kiev et Moscou, le groupe a proposé une série de « plans pour que l’Ukraine continue à se battre » et pour préparer le public britannique à une baisse du niveau de vie dans le cadre d’une guerre longue contre la Russie.
Le groupe Alchimie a été créé sur ordre personnel du lieutenant-général Charlie Stickland (qui s’identifie comme un « avocat de la cause LGBT »), chargé de « la planification, la mise en œuvre et l’intégration d’opérations militaires conjointes et multinationales menées par le Royaume-Uni » en tant que chef du quartier général permanent britannique. Le groupe se compose d’officiers militaires et de renseignement sélectionnés pour leur penchant et leur désir de guerre totale entre l’Occident et la Russie.
La fuite révèle le vrai visage de la politique britannique sur le conflit russo-ukrainien, montrant de quelle manière elle avait pour objectif d’organiser une guerre longue et exhaustive à travers des opérations secrètes. Les « stratèges » du groupe Alchimie ont estimé que plus la guerre par procuration est longue, « plus le président russe Vladimir Poutine est susceptible de tomber, de perdre sa crédibilité chez ses alliés et d’affaiblir sa capacité à combattre l’OTAN ».
Les actions proposés par le groupe Alchimie au gouvernement britannique couvrent tous les domaines de la guerre possibles : des cyberattaques aux « opérations spéciales » et même au terrorisme. La cellule secrète a même préparé un plan en vue de la destruction de médiats indépendants (non-russes) par le biais d’une campagne de harcèlement juridique « agressif » et de censure en ligne afin qu’ils « se sentent forcés de fermer » boutique.
Certaines des recommandations et projets les plus extrêmes ont bien été mises en œuvre, souvent avec des résultats désastreux. Il s’agit notamment de la proposition de frappes sur le pont de Kertch reliant la Crimée au Caucase russe : les frappes (vraisemblablement donc coordonnées par les Britanniques) ont bien provoqué une escalade qui a conduit aux répliques punitives russes contre les infrastructures électriques et énergique en Ukraine.
Le groupe Alchimie a également envisagé la mise sur pied d’une armée secrète de combattants en Ukraine, sur le modèle « Gladio », afin de perpétrer des assassinats, des sabotages et des missions terroristes derrière les lignes ennemies. On ne sait que peu de choses des réalisations concrète du plan britannique sur ce point, mais on se souvient des assassinats par moyens explosifs de Daria Douguina, Vladen Tatarsky ainsi que de nombreux autres attentats, réussis ou échoués, dans le Donbass ou en Russie même.
Ces fuites confirment une volonté occidentale d’implication directe dans le conflit russo-ukrainien – au moins hors de la ligne de front terrestre –, avec un succès plus que mitigé : Vladimir Poutine, réélu, reste populaire en Russie et au-delà, tandis que l’armée ukrainienne entérine des pertes territoriales de jour en jour, malgré son réarmement constant par l’Occident.
Tous les discours et « croisades » des Occidentaux contre le terrorisme – notion plus que floue et insaisissable selon les lieux et les époques – relèvent de l’hypocrite poudre aux yeux jetée à la face des peuples et opinions publiques. Les pouvoirs et oligarchies occidentales ne rechignent pas à utiliser et encourager de telles méthodes, qu’il qualifient habituellement de « terroristes », quand ça sert leurs projets de domination et leurs intérêts.