Une équipe de la BBC a réalisé un entretien avec un jeune Syrien de 13 ans et sa mère. Ils ont quitté leur pays après le déclenchement de la guerre en mars 2011 et demeurent actuellement dans le sud de la Turquie. Avant l’entretien, il s’habille en combattant de l’État islamique (ÉI) et demande que le journaliste l’appelle Abou Hattab. Il aurait été formé au sein du Mouvement islamique au Levant (Harakat Sham al-Islam). Ce groupe a été fondé par des Marocains après leur libération de Guantanamo et a notamment participé à la bataille de Lattaquié en Syrie en 2013. Il a depuis fusionné avec le Front des défenseurs de la religion (Jabhat Ansar al-Deen). Il affirme qu’il rejoindra l’ÉI dans quelques semaines.
« J’aime l’État islamique parce qu’il diffuse la charia et tue les infidèles, les non-sunnites et ceux qui ont abandonné l’islam. Les personnes tuées par l’État islamique sont des agents américains. Nous devons les décapiter, comme Allah le dit dans le Coran. »
« Je ne veux pas y aller [combattre en Syrie] avec des amis ou pour m’amuser. Allah nous ordonne de travailler et de combattre pour la vie d’après – pour le paradis. Avant, j’allais me promener au parc ou sur le bord de mer. Mais j’ai réalisé que j’avais tort – et j’ai pris le bon chemin. »
« La Grande-Bretagne devrait être attaquée parce qu’elle est membre de l’OTAN et qu’elle est contre l’État islamique, mais nous ne voulons tuer que ceux qui la servent. S’ils me disent d’attaquer la Turquie et me donnent un ordre saint, je le ferais. Bientôt l’Ouest sera puni ».
répond-il aux différentes questions du journaliste de la BBC.
« Je ne l’ai jamais encouragé à rejoindre l’État islamique. Je soutiens certaines de leurs positions, mais pas toutes. Mais je pense qu’ils sont venus pour aider le peuple syrien – contrairement aux pouvoirs diaboliques du monde entier. Je ne peux pas l’arrêter s’il veut combattre. La guerre fait grandir les enfants rapidement. Je veux qu’il devienne un futur chef, un émir. »
précise sa mère, qui se fait appeler Fatima.
« Je ne serais pas triste s’il tuait des Occidentaux. J’ai honte que mes autres fils travaillent pacifiquement pour des entreprises de la société civile – ils doivent prendre les armes »
ajoute-t-elle. Et si son fils mourait pour l’ÉI ?
« Je serais heureuse »
Selon un autre témoin, dont le frère combattrait en Syrie, le Front al-Nosra paye les mineurs qui rejoignent ses rangs l’équivalent d’environ 500 francs par mois.