La bataille d’Alger a opposé, en 1957 à Alger (département d’Alger ou zone autonome d’Alger), durant la guerre d’Algérie, la 10e division parachutiste de l’Armée française aux indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN). À la suite des nombreux attentats perpétrés contre la population par le FLN, le pouvoir civil délègue alors tous pouvoirs au général Massu pour démanteler l’organisation du FLN et ainsi mettre fin aux attentats, de janvier à octobre 1957.

Dès 1956, la violence s’accentue en Algérie et à Alger en particulier, Robert Lacoste, ministre résident et gouverneur général de l’Algérie, utilise les pouvoirs spéciaux adoptés à l’Assemblée nationale en mars 1956. Il ordonne au général Jacques Massu, commandant de la 10e division parachutiste, de pacifier Alger.
Le 8 janvier 1957, Massu entre dans la ville avec 8 000 paras et proclame la loi martiale. Le FLN réplique par des attentats et une grève générale qui débute le 28 janvier. En réaction, l’armée divise la ville en secteurs et ceinture les quartiers musulmans.
Elle exerce une sévère répression et procède à des arrestations massives, internant les détenus dans des centres où les interrogatoires permettent d’obtenir des informations au besoin par des pressions physiques et psychologiques nécessitées par l’urgence du moment.
Cette stratégie permet effectivement de démanteler l’organisation de la Zone autonome d’Alger, forçant ses dirigeants à quitter Alger et entraînant l’arrestation de certains membres clés, Larbi Ben M’hidi et Yacef Saadi, ainsi que l’élimination d’Ali la Pointe.
La bataille est remportée par l’Armée française qui a éradiqué les attentats et la guérilla urbaine du FLN, l’ordre est rétabli.

Les Français d’Algérie qui ont subi durant trois mois les attentats du FLN n’oublient pas le général Massu qui a gagné la « bataille d’Alger », et le soutiennent lors de la crise de mai 1958, appelée également putsch d’Alger, lorsqu’il crée le Comité de salut public, puis une seconde fois lorsque, après avoir critiqué la politique algérienne du général de Gaulle, il est muté en métropole, ce qui provoque la semaine des barricades.
Seule victoire d’une armée conventionnelle contre le terrorisme, enseignée à West Point, elle est ignorée en France et n’est inscrite sur aucun drapeau des régiments y ayant participé. Elle a pourtant permis d’éradiquer le terrorisme endémique du FLN à l’époque et cette expérience va servir de modèle pour les régimes d’Amérique latine et éviter qu’elle ne se transforme en un immense goulag, comme certains pays du Sud-Est asiatique.
Président de l’association défendant la « mémoire » de ce qui fut l’Algérie Française, je ne répéterai jamais assez que, si la nostalgie n’est qu’une infirmité de vieillards, les références au passé sont en revanche indispensables pour en tirer les enseignements utiles aux combats d’aujourd’hui !
La première leçon concernant cette « Bataille d’Alger » – et leçon qui pourrait s’avérer utile plus tôt qu’on le suppose ! – est que celui qui gagne est celui qui, dans le choix des moyens, est décidé à aller plus loin que l’ennemi, sans autre critère que l’efficacité et sans autre limite que la victoire… et la victoire à n’importe quel prix : plus dur… plus impitoyable… plus meurtrier que l’adversaire !
Mais, ce n’est plus d’une victoire que s’inspire la seconde leçon, puisqu’elle tire les enseignements des raisons profondes de la perte de l’Algérie, et notamment de la raison essentielle et tristement répétitive concernant nos Etats Majors… lesquels, comme trop souvent dans notre Histoire, avaient une fois de plus UNE GUERRE DE RETARD !
Gagnants dans les villes autant que dans les djebels en termes d’affrontements armés, nos Etats Majors ne soupçonnaient même pas la nécessité de répondre à l’adversaire sur ce terrain qu’est la conquête des opinions publiques !
Ils n’avaient pas compris qu’un minuscule appareil répandu dans toutes les unités militaires, le poste à transistors, allait se révéler plus efficace que leurs chars, avions parachutes et pistolets mitrailleurs !
Dans chaque chambrée, dans le moindre petit fortin, voire dans les camions pendant les transports de troupe, les transistors étaient en action, culpabilisant les soldats, vantant le pacifisme et même la désertion et menaçant les musulmans ralliés à notre cause… la hiérarchie militaire restant sans réaction et ne se souciant même pas de motiver ses propres troupes ni le les armer moralement contre ce déversement de propagande !
Le rapport avec notre époque ? C’est de toute évidence le même retard… un retard aux conséquences aussi catastrophiques en termes de contrôle de l’opinion publique dénoncé – entre autres ! – par Philippe de Villiers, tentant de faire comprendre, à des élites de droite déconnectées de la réalité, combien il est illusoire d’imaginer imposer – ou simplement défendre ? – nos valeurs civilisationnelles en nous laissant imposer le vocabulaire de nos ennemis !
C’est ce qui m’a amené à publier une guide de combat psychologique destiné à nos militants… Mais qui l’a lu ? Qui le lira ?
« DESINTOX » LETTRE OUVERTE AUX CHIENS DE PAVLOV,
éditions de l’Aencre. Jean-Paul Le Perlier.