Farid Boudjera, 23 condamnations, de nouveau condamné pour violences…
Farid Boudjera veut changer de prison pour se rapprocher de sa famille. Il a presque réussi. Dans le box des prévenus, entourés de quatre gendarmes costauds, Farid Boudjera écoute le juge. Nerveux, il hoche de la tête lorsqu’il est d’accord et écarquille les yeux quand il ne l’est pas. À 37 ans, il en a déjà passé quatorze en prison, émaillés d’incidents. Mais depuis neuf mois que cet homme aux vingt-trois condamnations est au centre de détention de Châteaudun, la situation s’est tendue.
Il a déjà passé cinq mois au quartier disciplinaire. Ses relations avec des surveillants sont exécrables. Il compte vingt-six procédures disciplinaires rien qu’à Châteaudun : « Ils me poussent à bout. Ce sont eux qui me rendent mauvais », soutient Farid Boudjera qui veut se rapprocher de sa famille, à Marseille. Il dit avoir tout fait pour, mais que rien n’avance. Il affirme aussi avoir été tabassé par des surveillants. Il a reçu une ITT de cinq jours et un certificat médical fait état de « sang dans le conduit auditif ». Il a porté plainte.
Mais pour l’heure, c’est lui qui est jugé pour outrages, violences, menaces de morts, rebellions, et d’avoir craché sur l’un d’eux.
Une vidéo des caméras de la prison a filmé une scène où les gardiens tentent de le maîtriser après une altercation avec l’un d’eux.
Le procureur réclame deux ans ferme à purger à Châteaudun : « On ne peut pas transférer un détenu qui a été violent pour parvenir à ses fins. Ce serait un très mauvais message adressé aux autres détenus ».
Le président en décide autrement et ne souhaite pas que la situation empire à Châteaudun. Farid Boudjera est condamné à un an de prison supplémentaire, au centre de détention de Saran.