6 ans après les Russes (avec la « munition rodeuse » Koubla présenté en 2018) et 4 ans après les Iraniens (avec le « drone martyr » Shaed 136), la France a développé son premier drone suicide ou « munition téléopérée », appelé « Colibri ». Il a été dévoilé le 16 octobre.
Le drone kamikaze, drone suicide ou encore drone d’attaque, est un drone de combat aérien contenant une charge explosive. Il est conçu pour évoluer au-dessus du champ de bataille et détruire des cibles en plongeant sur elles lors de missions de recherche d’opportunité, c’est-à-dire à la fois de reconnaissance et de combat.
Le ministre des Armées a donc annoncé mercredi 16 octobre le « succès des essais de la première munition téléopérée française ».« Reconquête de souveraineté sur ce segment clé pour nos armées, en moins de deux ans », s’est félicité Sébastien Lecornu. Une « reconquête de souveraineté » immédiatement douchée puisque le ministre a informé que les 100 premiers exemplaires de cette nouvelle arme 100% française seront destinés à l’Ukraine dès « les prochaines semaines » et l’armée française n’en sera dotée que plus tard…
Plus qu’optimiste, voire même doux rêveur ou incompétent (c’est peu rassurant pour un ministre des Armées), Lecornu a affirmé que ces drones français pourraient être des « game changer » pour l’armée ukrainienne. Espérance douteuse dans un conflit où Russes comme Ukrainiens disposent déjà de nombreuses « munitions téléopérées » très variées (dont quasiment dès le début du conflit, les « Bayraktar » turcs côté ukrainien) ; et où le champ de bataille est saturé de ces engins aux dires des uns comme des autres…
Le Colibri a été conçu et fabriqué par le groupe d’armement franco-allemand KNDS et le droniste français Delair pour moins de 20 000 euros l’unité. Concernant ses caractéristiques annoncées, le drone fait 1,2 mètre d’un bout d’aile à l’autre, il se transporte dans un sac à dos, et en cinq minutes il est prêt à être envoyé. Le Colibri à une portée de 5 km, sa précision est annoncée métrique et son autonomie de 45 minutes. La partie munition se présente sous la forme d’une canette contenant « 500g d’explosif, donc c’est léger et ce n’est pas avec ça que vous allez détruire des chars de combats », commente Gaëtan Powis, journaliste défense pour Air&Cosmos mais plutôt des cibles très légères à légères : personnels, tentes, véhicules légers.
La loi de programmation militaire 2024-2030 indique la volonté du gouvernement d’acquérir 1800 munitions téléopérées pour l’armée française. Si Delair est capable de produire une cinquantaine de drones par mois, le général Pierre Schill, a indiqué lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 16 octobre qu’il n’était pas pertinent d’avoir des « stocks » de ces munitions rôdeuses. « Le risque à constituer des stocks de telles munitions reviendrait à avoir des munitions obsolètes, tellement l’évolution est rapide dans ce domaine », a-t-il justifié.
Drôle de réflexion pour un chef d’état-major d’une Armée de terre qui, de toute façon, manque de tout !
Expédition à l’Ukraine;
En recherche médicale, c’est ce qu’on appelle un essai de phase IV …
Encore une guerre de retard pour la France ?
On en a tellement pleuré qu’il vaut mieux en rire aujourd’hui. La France est un truc qui ne fait plus peur à personne mais qui fait rire le monde entier.