Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a conclu jeudi 9 novembre un pacte avec le parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, indispensable à sa reconduction au pouvoir, en échange d’une loi d’amnistie des responsables du référendum d’indépendance du 1er octobre 2017, un accord qui fait monter la tension dans le pays.
Les élections générales du 23 juillet n’ont pas accordé de majorité absolue, ni à la fausse droite espagnole avec 170 députés, ni à la vraie gauche au pouvoir avec 150 députés, sur 350 aux Cortes. À droite, le Parti populaire a obtenu 137 élus, et Vox 33. À gauche le PSOE a 121 élus et Sumar (extrême-gauche) 31. En d’autres termes, le bloc de droite était à 7 députés de pouvoir gouverner, alors qu’il en manque 26 à la gauche.
Mais d’autres groupes sont présents au parlement, notamment les indépendantistes :
- 7 de l’ERC (gauche indépendantiste catalane),
- 7 de JxCat (nationalistes indépendantistes catalans),
- 6 de l’EH-Bildu (face politique de l’ETA basque),
- 5 du PNV (droite indépendantiste basque)
- 1 député du BNG (indépendantiste galicien).
Et s’y ajoutent des régionalistes :
- 1 député de Coalición Canaria (centre autonomiste)
- et 1 député de l’UNP (droite navarraise).
La seule majorité arithmétique passe par l’addition aux deux forces de gauche, PSOE et Sumar, des votes des députés indépendantistes galiciens, basques et catalans. Pedro Sánchez tente donc de s’atteler tous les votes gauchistes, d’extrême-gauche et séparatistes pour pouvoir gouverner et, bien sûr, dans la négociation les partis béquilles font preuve de maximalisme pour accepter de voter son investiture. Cela a donné lieu à des exigences extrêmes auxquelles Sánchez a consenti : tout d’abord, amnistier Puigdemont et son entourage, accusés surtout de détournement de fonds publics, effacer 17 000 millions d’euros de la dette contractée par la Generalitat de Catalunya (qui s’élève à 75 000 millions).
Pour rester au pouvoir pendant au moins un an, Pedro Sánchez est prêt à céder sur tous ces points aux indépendantistes catalans. Certains, dont le vice-président du gouvernement de l’époque, Oriol Junqueras, plus haut représentant alors du parti de la gauche indépendantiste ERC, ont déjà purgé une partie de leur peine de prison, 3 ans et huit mois, avant d’être graciés par le gouvernement espagnol en 2021 pour leur rôle dans la tentative de liquider l’unité de l’Espagne en 2017. D’autres, dont l’ex-président de la région, Carles Puigdemont, figure de proue de la formation jusqu’au-boutiste Junts, ont fui à l’étranger l’action de la justice espagnole. L’amnistie permettrait à ces deniers de retourner au pays sans passer par la case prison et à des dizaines, voire des centaines de leurs acolytes d’échapper aux poursuites et à eux tous, graciés inclus, d’être à nouveau éligibles…
Beaucoup d’Espagnols n’y voient autre chose qu’un odieux marchandage, une concession de plus faite par l’État espagnol à ceux qui réclament explicitement son démantèlement. Et depuis une semaine ils manifestent devant les sièges du Parti socialiste à Madrid et ailleurs faisant face à la répression violente de la police. Détail symbolique : beaucoup de manifestants utilisent le drapeau rouge et or SANS l’écusson monarchique, pour affirmer leur volonté de rupture avec le « régime de 78 » (transition démocratique post-franquisme). À noter aussi : le PP et Vox se sont déshonorés en condamnant les violences des manifestants lorsque la police du régime est venue les confronter.
¡ PATRIA, JUSTICIA, REVOLUCIÓN !
Parmi les défenseurs de l’unité de l’Espagne dans les rues, les militants de Hacer Nación ou d’España 2000, ainsi que nos camarades de Democracia Nacional, La Falange et Falange Espanola de las Jons ont réussi à attirer plusieurs milliers de personnes. Ils y défendent leur conviction que les solutions aux problèmes des Espagnols ne viendront pas d’un gouvernement livré aux ennemis de l’Espagne, ni d’une opposition qui se conduit en lâche ou en traître lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts du pays : augmentation du coût de la vie, baisse de la qualité des services publics, dette publique atteignant des records, vague migratoire (qui après avoir diminué à Lampedusa est remontée aux Canaries avec l’arrivée de milliers d’Africains sub-sahariens atteignant des records), augmentation de la criminalité, du chômage et de la fiscalité.
Nos camarades affirment plus que jamais la nécessité de consolider l’unité de l’Espagne et de promouvoir une alternative au régime de 78, n’oubliant pas que les partenaires du gouvernement Sanchez, putschistes et terroristes, qui imposent l’amnistie, sont ceux-là mêmes qui ont promu la loi de l’oubli historique pour cacher leurs crimes passés et présents, tandis que la lâche droite se cachait la tête sous son aile.
Et ils rappellent avec José Antonio Primo de Rivera que :
« L’Espagne est irrévocable : les Espagnols peuvent décider des choses subséquentes ; mais sur l’essence même de l’Espagne, ils n’ont rien à décider. L’Espagne n’est pas à nous, comme un bien patrimonial ; notre génération n’est pas propriétaire absolue de l’Espagne ; elle l’a reçu des efforts des générations précédentes, et elle doit la remettre, comme un dépôt sacré, à ceux qui lui succèdent. Si elle profitait du moment de son passage à travers la continuité des siècles pour diviser l’Espagne en morceaux, notre génération commettrait à l’égard des générations suivantes la fraude la plus abusive, la trahison la plus perfide qu’on puisse imaginer. » (José Antonio Primo de Rivera, 19 juillet 1934)
L’accusation de détournement de fonds publics, elle ne tient pas, ce pseudo détournement est représenté par les sommes qui ont été nécessaires pour organiser le référendum gagné par les indépendantistes. Votre article il laisse entendre que PUIGDEMONT s’est mis de l’argent public dans la poche, ce qui est faux. N’en déplaise à José Antonio, paix à son âme, l’Espagne n’a pas toujours été unie, sa vision sur l’unité du pays était empreinte d’un mysticisme irrationnel. Il me semble que c’est au Catalans de pouvoir décider librement de devenir indépendant ou de rester dans le cadre administratif espagnol. Quoi qu’il en soit, le plus important c’est que les espagnols et les catalans conservent des relations amicales.