Après la fin de la terrible guerre en Bosnie-Herzégovine à la fin de 1995, avec un résultat souhaité par les États-Unis qui fait de ce territoire une entité étatique inachevée et surtout un abcès de crise permanent, les Américains, en tant que seule superpuissance à l’époque après l’implosion de l’URSS, pouvaient concentrer davantage leur l’attention sur d’autres points chauds de la planète.
La zone de crise la plus importante pour les États-Unis dans la seconde moitié des années 1990 était la république russe de Tchétchénie majoritairement musulmane(1), ainsi que les territoires de l’ex-Union soviétique frontaliers de la Russie, de la Turquie et de l’Iran. C’est là que les Américains, avec la CIA, ont tenté d’influencer les processus politico-économiques destinés à affaiblir la Fédération de Russie naissante, pour empêcher Moscou de retrouver puissance et influence géopolitiques.
Valeur économique du bassin caspien
Sous l’administration Clinton, dans les années 1990, des tests géophysiques effectués par Halliburton et d’autres grandes compagnies pétrolières américaines et britanniques ont confirmé l’existence de vastes gisements de pétrole brut et de gaz naturel dans le bassin caspien, entre l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie, le Turkménistan et l’Iran. Sous l’URSS, presque toutes ces régions étaient sous le contrôle du Kremlin, mais à partir de 1991, nombre d’entre elles se proclament de nouveaux États indépendants.
La dispersion de précieuses ressources énergétiques sur une vaste zone proche du territoire russe a donné l’idée aux États-Unis de déstabiliser/retourner leurs voisins contre la Russie. Les sociétés pétrolières occidentales telles que British Petroleum et Amoco ont lancer des politiques destinées à l’isolation énergétique de la Russie. Selon les estimations des géophysiciens occidentaux, les réserves de pétrole du bassin caspien s’élèvent à environ 200 milliards de barils, ce qui représente une quantité de réserves de pétrole presque égale à celle de l’Arabie saoudite. Le ministère américain de l’Énergie avait estimé que les réserves de gaz naturel du bassin caspien sont égales à celles de l’Amérique du Nord. La valeur marchande des réserves de pétrole et de gaz pouvaient générer des milliards de dollars. Les décideurs américains de l’État profond se sont tournés vers la zone eurasiatique.
La stratégie énergétique américaine dans le Caucase
La Chambre de commerce américano-azerbaïdjanaise a été fondée en 1995 pour aiguiller l’administration Clinton en faveur d’un engagement américain dans la région caspienne, y compris le Caucase. Cette chambre comprenait des personnalités puissantes comme le directeur exécutif de la société Halliburton, Dick Cheney, qui, en tant que vice-président de l’administration de George W. Bush, entraînera les États-Unis dans des ingérences militaires en Afghanistan et en Irak. La Chambre était dirigée par l’ancien secrétaire d’État et courtier politique du Texas, James Baker III avec aussi Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger et Brent Scowcroft.
Le seul pipeline transportant le pétrole de Bakou vers l’ouest, qui datait de l’ère soviétique, passait par la capitale de la Tchétchénie, Grozny avec une capacité de 100 000 barils par jour, mesurant 146 km de long. Il transportait du pétrole azéri à travers le Daghestan et la Tchétchénie jusqu’au port russe de Novorossiysk, sur la mer Noire. Cet oléoduc constituait le principal obstacle à l’itinéraire alternatif voulu et tracé par les compagnies pétrolières américaines et britanniques, qui voulaient bien entendu éviter le transit par la Russie ou des territoires sous influence russe.
Il n’est donc pas surprenant que le Caucase et la Tchétchénie aient intrigué les dirigeants américains. En 1998, le président Bill Clinton a chargé Richard Morningstar et Matt Bryza de développer une stratégie énergétique américaine dans le Caucase et la mer Caspienne. L’idée du gouvernement américain était de construire des pipelines indépendants de la Russie depuis le lac Caspien jusqu’à l’Europe en passant par la partie sud de la région du Caucase. Bryza et Morningstar ont joué un rôle crucial dans la construction du pipeline Bakou – Tbilissi – Ceyhan (un projet de la Chambre américano-azerbaïdjanaise) qui transportera le pétrole de Bakou, en Azerbaïdjan, via la Géorgie, vers la Turquie et la Méditerranée. Tous deux étaient étroitement associés à Dick Cheney et à Richard Perle(2).
Coopération entre la CIA et Al-Qaïda de Ben Laden
Historiquement, la Tchétchénie abritait des musulmans soufis faisant plutôt de la religion une affaire privée. Cependant, avec le soutien de la CIA, des Tchétchènes et d’autres musulmans de la région ont commencé à être entrainés dans un processus takfiriste et de radicalisation. Des agents de la CIA ont commencé à opérer dès le début des années 1990 en Azerbaïdjan, puis ont étendus leurs opérations Daghestan et en Tchétchénie. La CIA a contribué à transférer en Tchétchénie des moudjahidines d’Afghanistan qui étaient sous le contrôle et le commandement d’Oussama ben Laden. Ces opérations ont élargi la base politique d’Al-Qaïda vers les anciens territoires soviétiques.
Ben Laden a nommé son partenaire djihadiste Ibn al-Khattab comme commandant (émir) des moudjahidines en Tchétchénie et ce dernier s’est joint aux combats du chef rebelle islamiste tchétchène Shamil Basayev. Ibn al-Khattab, né en Arabie saoudite, a combattu aux côtés des moudjahidines en Afghanistan dans les années 1980. Des informations suggèrent son implication dans l’arrivée d’islamistes takfiristes(3) dans la guerre du Haut-Karabakh, alors qu’il aurait personnellement participé à la guerre civile au Tadjikistan. En outre, al-Khattab aurait participé à la guerre en Bosnie-Herzégovine avec d’autres moudjahidines, bien que l’on sache peu de choses à ce sujet.
Dans toutes ces entreprises, soit les islamistes bénéficiaient du soutien direct de la CIA, soit la CIA fermait les yeux sur leurs activités à des fins supérieures. Le gouvernement saoudien, en accord avec l’Amérique, a accordé une aide financière importante à la guerre en Tchétchénie d’al-Khattab contre la Russie, c’est-à-dire à son organisation, la Brigade islamique internationale. Dans les montagnes du Caucase, la Brigade islamique internationale comptait environ 1 500 combattants recrutés en Tchétchénie, au Daghestan, mais aussi en Arabie saoudite et dans d’autres régions musulmanes. Depuis le milieu des années 1990, Ben Laden avait financé des chefs rebelles tchétchènes radicaux comme Basayev et al-Khattab avec des sommes colossales conduisant à marginaliser les autres groupes rebelles tchétchènes.
Engagement des Saoudiens
Des structures officielles et non officielles de l’État saoudien ont publiquement soutenu la guerre en Tchétchénie et ont déclaré la résistance d’une partie des Tchétchènes au gouvernement russe comme un acte légitime et une guerre sainte, un « jihad ». Des donateurs privés saoudiens ont envoyé de l’argent à al-Khattab et à ses camarades tchétchènes. Les djihadistes blessés lors des affrontements de guerre ont été envoyés dans des hôpitaux saoudiens pour y être soignés. Ali Soufan(4), un ancien agent du FBI, a déclaré : « Les États-Unis étaient du côté musulman en Afghanistan, en Bosnie et en Tchétchénie. Et en plus, les forces musulmanes ont fourni des armes, de l’argent, du matériel et tous les moyens nécessaires. »
La CIA a utilisé ses avions pour transporter des Afghans et d’autres moudjahidines vers le Caucase, d’où ils ont été transférés illégalement à travers la frontière géorgienne vers la Tchétchénie. Une autre base de formation et d’équipement des terroristes tchétchènes se trouvait en Turquie, qui était également membre de l’alliance OTAN. À cette époque, les services de renseignement saoudiens et la CIA travaillaient directement ou indirectement avec Ben Laden et d’autres terroristes islamistes.
Oléoduc BTC (Bakou – Tbilissi – Ceyhan)
En 1991, lors des négociations entre la compagnie pétrolière américaine Chevron et le gouvernement du Kazakhstan, les dirigeants de l’Asie centrale ont été approchés par les principaux représentants des compagnies pétrolières américaines et britanniques. Le président américain de l’époque, George HW Bush, a activement soutenu les projets des pétroliers américains concernant l’exploitation, le contrôle des sources de pétrole dans la région caspienne et la construction d’un pipeline qui transporterait le pétrole et le gaz de la Caspienne vers l’Ouest, en contournant la Russie. La même année, Heinie Aderholt, Richard Secord et Ed Dearborn (vétérans des opérations secrètes américaines au Laos et au Nicaragua) arrivent dans la capitale azérie, Bakou, sous le couvert de la compagnie pétrolière MEGA Oil. Bush a apporté son soutien à l’idée d’un projet de pipeline qui transporterait le pétrole de l’Azerbaïdjan à travers le Caucase jusqu’à la Turquie. Le pipeline serait sous le contrôle informel mais réel des États-Unis.
Les avions MEGA Oil ont servi à transporter des djihadistes dans le Caucase pour semer la terreur, la violence et le chaos le long de l’oléoduc russe en Tchétchénie et au Daghestan et mettre le pétrole de l’Azerbaïdjan sous contrôle américain avec la construction de l’oléoduc BTC : Bakou – Tbilissi – Ceyhan. Ce pipeline BTC reliant l’Azerbaïdjan à la Turquie en passant par la Géorgie a finalement été achevé en 2006. Les responsables de MEGA ont organisé également des formations militaires pour les islamistes en Azerbaïdjan.
Le rôle de Gulbuddin Hekmatyar
L’homme politique et chef de guerre afghan ou taliban, Gulbuddin Hekmatyar, collaborait encore à l’époque avec Oussama ben Laden et mobilisait des mercenaires afghans pour lutter contre l’État russe en Tchétchénie et les Arméniens d’Artsakh en rébellion contre l’Azerbaïdjan. Hekmatyar a utilisé ses nouvelles relations et positions pour, au su des États-Unis, expédier de l’héroïne afghane vers les marchés de la drogue voisins et occidentaux. De la drogue transitait par Bakou vers la Tchétchénie, la Russie et l’Amérique du Nord, faisant de l’Azerbaïdjan(5) une plaque tournante du transport de l’héroïne afghane pour la mafia tchétchène.
Le rôle actif des États-Unis dans le takfirisme anti-russe
Les services de renseignement américains sont restés profondément impliqués dans le conflit tchétchène jusqu’à l’attaque terroriste d’Al-Qaeda contre les États-Unis le 11 septembre 2001. Selon Yossef Bodansky, alors directeur du groupe de travail du Congrès américain sur le terrorisme et la guerre non conventionnelle, les États-Unis étaient activement impliqués dans « un autre jihad anti-turc, avec l’intention de soutenir et de renforcer les forces islamistes anti-occidentales les plus venimeuses ».
Bodansky a révélé qu’en décembre 1999, des responsables du gouvernement américain ont participé à une réunion officielle en Azerbaïdjan au cours de laquelle des programmes spéciaux ont été discutés pour former et équiper les moudjahidines du Caucase, de l’Asie du Sud et centrale. En outre, ils ont également approuvé l’aide de la Turquie, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, aux combattants tchétchènes et aux takfiristes étrangers. Il était prévu d’inciter à des émeutes et à de nouveaux conflits à long terme au printemps 2000. Bodansky a affirmé que selon les responsables à Washington le « jihad » dans le Caucase empêcherait la Russie de l’utiliser comme route pétrolière en raison du chaos qui y règnerait.
Les batailles les plus violentes en Tchétchénie ont pris fin au printemps 2000 après les puissantes opérations menées par l’armée russe. Mais la Fédération de Russie a remporté une victoire militaire coûteuse. Le nombre exact de morts et de disparus dans les guerres de Tchétchénie, largement alimentées par la CIA, n’est pas totalement connu, mais les estimations varient entre 25 000 et 50 000 morts ou disparus, pour beaucoup des civils. L’armée russe elle-même a perdu plus de 14 000 soldats lors de la première guerre de Tchétchénie et environ 7 000 lors de la deuxième guerre.
Le takfirisme en Tchétchénie n’a pas réussi à s’implanter et prospérer. La Russie a réussi à l’en chasser(6) et demeure le premier pays au monde à avoir réussi à vaincre le terrorisme takfiriste de façon durable. Et à avoir déjouer les plans macabres des Occidentaux, comme elle l’a fait également à partir de 2015 en apportant une contribution décisive empêchant la chute de Bachar el-Assad qui aurait ouvert une voie béante au califat takfiriste de l’État islamique triomphant.
Notes :
(1) La Tchétchénie-Ingouchie : ancienne république socialiste soviétique autonome, elle s’est proclamée indépendante le 24 mai 1991. Après le renversement de son Soviet suprême par des membres du Congrès national du peuple tchétchène le 6 septembre 1991, elle est divisée entre la république tchétchène d’Itchkérie et la république d’Ingouchie le 1er octobre 1991. Le président tchétchène Djokhar Doudaïev, élu en octobre, déclare l’indépendance de la république tchétchène d’Itchkérie le 1er novembre 1991 tandis que l’Ingouchie choisit de rester dans le giron russe le 1er décembre 1991.
En 1994, la première guerre de Tchétchénie est menée par le président russe Boris Eltsine contre la république tchétchène d’Itchkérie, en réponse à son refus de signer le traité de constitution de la Fédération de Russie. Elle se solde par un échec des Russes à prendre le contrôle de la république et un cessez-le-feu est signé en août 1996. Les troupes russes quittent alors le territoire.
En 1997, l’indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov est élu, mais ne parvient pas à maintenir l’ordre, mis à mal par le développement de mouvements fondamentalistes islamistes dans le pays. Plusieurs attentats non revendiqués se succèdent à Moscou. Président par intérim après la démission d’Eltsine en 1999, Vladimir Poutine accuse la Tchétchénie et déclare vouloir « buter les terroristes tchétchènes jusque dans les chiottes ». Il lance alors une « opération antiterroriste », plus tard connue sous le nom de seconde guerre de Tchétchénie. Les Russes s’emparent de Grozny en 2000 et reprennent le contrôle de la Tchétchénie. Le mufti pro-russe Akhmad Kadyrov (qui avait été auparavant chef des indépendantistes tchétchènes avant de changer de camp) est ensuite élu aux élections présidentielles tchétchènes le 5 octobre 2003 à 80%. Des actes de guérilla de la part des indépendantistes continueront jusqu’en 2009. Akhmad Kadyrov est assassiné en 2004. Son fils Ramzan devient alors Premier ministre à 27 ans, mais est de facto leader du pays. Puis, ayant atteint l’âge minimal légal requis, il devient à 30 ans président de la République de Tchétchénie en 2007 sur proposition de Vladimir Poutine, ratifiée par la quasi-unanimité du parlement tchétchène.
L’ancien « président » de l’Itchkérie, Dokou Oumarov (qui accédait à ce titre en 2006 après la mort d’Abdoul-Khalim Saïdoullaïev, successeur lui-même de Maskhadov), qui menait, jusqu’à sa mort en 2013, des combats de guérilla en Tchétchénie, avait de son côté décrété en 2007 la dissolution de la « république » pour la transformer en émirat du Caucase, dont il s’était proclamé émir…
Fin juin 2015, des rebelles islamistes armés dans le Caucase russe ont prêté allégeance à l’organisation État islamique et ils ont été une source importante de combattants dans les rangs des djihadistes en Syrie et en Irak.
(2) Richard Perle : né en 1941 à New York dans une famille juive et élevé à Los Angeles en Californie, il est un démocrate membre de la commission de la politique de défense de 1987 à 2004, mais pourtant conseiller politique auprès du secrétaire à la défense sous l’administration de Ronald Reagan où il a soutenu l’utilisation des moudjahidines dans la lutte contre les Soviétiques en Afghanistan. C’est un néo-conservateur surtout connu pour sa défense de la guerre d’Irak en 2003, avec Paul Wolfowitz, pour défaire le dirigeant irakien Saddam Hussein.
(3) Les takfiri : du mot arabe « Takfir wal Hijra » sont des islamistes adeptes d’une pratique de violence à l’égard des non-musulmans et des « mauvais musulmans ». Le terme takfir signifie littéralement « accusation d’athéisme » (kufr), et les takfiri sont ceux qui lancent cette accusation. Ils considèrent les non-musulmans et les musulmans ne partageant pas leur point de vue comme étant des apostats, donc des cibles légitimes pour leurs attaques.
(4) Ali Soufan : né en 1971 à Beyrouth, est un ancien agent du FBI (entre en poste en 1997 au sein de la section antiterroriste). Il s’est spécialisé sur les réseaux djihadistes à la suite de la fatwa de Ben Laden en 1998 qui annonce la création du « Front islamique mondial pour le jihad contre les juifs et les croisés ». Il enquête ensuite sur les attentats contre des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998 puis contre le navire de guerre USS Cole au Yémen en 20002. Dans le cadre de ces enquêtes, Ali Soufan demandera en novembre 2000 à la CIA des renseignements et informations sur l’attentat suicide contre l’USS Cole. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, il obtient finalement de la CIA les informations qu’il demandait et constatera des liens entre les attentats sur lesquels il a enquêté et ceux du 11 septembre 20011. Il démissionne du FBI en 2005, notamment en opposition à la torture utilisée dans le camp de Guantanamo.
(5) L’Azerbaïdjan : le pays a été utilisé, lors de la tentative de déstabilisation de Bachar el-Assad et de l’État syrien, pour permettre le ravitaillement en armes achetés par les Occidentaux vers les groupes rebelles takfiristes en Syrie : Syrie : Comment les gouvernements et lobbies euro-atlantistes ont armé les islamo-terroristes. À l’exemple tchétchène, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les groupes rebelles syriens non affiliés aux takfiristes ont été marginalisés, permettant l’émergence du principal concurrent d’Al-Qaeda au Proche-Orient : l’État islamique en Irak et au Levant, « Daech »…
(6) Jihadistes ou « vétérans » des guerres tchétchènes : nombreux sont ceux qui ont été accueilli dans des pays occidentaux, avec pour conséquence que ces chiens de guerre islamistes ou leurs descendants, jamais vraiment assagi, y exercent régulièrement leur « art » d’égorgeurs ou de combattants.
Ainsi aux États-Unis, l’attentat de Boston en avril 2013 où deux poseurs de deux bombes ont fait trois morts et 176 blessés. Les deux responsables étaient deux hommes, deux frères, Djokhar A. Tsarnaev et Tamerlan Tsarnaev. Toute la famille Tsarnaïev avait immigré en 2002 aux États-Unis où elle a reçu l’asile politique par « crainte de persécution » fondée sur ses liens avec la Tchétchénie.
L’attentat de l’aéroport d’Istanbul qui a fait 45 morts en juin 2016, a été organisé par le chef de guerre tchétchène Akhmed Tchataïev, tué au cours d’un accrochage avec les forces spéciales géorgiennes la même année.
En France, le 11 janvier 2015, jour de la « marche républicaine » organisée à Paris après les attentats commis entre le 7 et le 9 janvier, douze Tchétchènes sont arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir préparé un attentat, et trois seront mis en examen. En mai 2018, une attaque au couteau fait un mort, dans le IIe arrondissement de Paris. Elle est commise par un « Français » de 20 ans né en Tchétchénie, Khamzat Azimov. L’assassin de Samuel Paty en France, Abdoullakh Anzorov, était un citoyen « russe » d’origine tchétchène qui bénéficiait du statut de réfugié, accordé à ses parents alors qu’il était mineur.
Et la France donne encore aujourd’hui asile à des militants d’une pseudo « République d’Itchkérie » en exil, qui ont, ou ont eu, des liens avec le terrorisme international, en tout cas celui qui arrange les Occidentaux : Des islamistes tchétchènes tiendront-ils impunément congrès en France ?
Superbe article sur un sujet trop souvent oublié, bravo à l’auteur.