Ce lundi, les États-Unis ont accusé Pyongyang d’être à l’origine de la cyberattaque mondiale « WannaCry » qui avait affecté en mai des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde. Ce n’est pas la première fois que Washington pointe du doigt le régime communiste de Kim Jong-un. Pourtant, certains experts estiment qu’il pourrait s’agir d’une opération sous fausse bannière.
La Maison Blanche a déclaré d’avoir établi la responsabilité de Pyongyang avec « un haut niveau de certitude », mais sans procurer de preuves.
En effet, c’est une attitude adoptée par les États-Unis depuis longtemps. Il est suffisant de rappeler le cas de l’Irak où George W. Bush, alors président américain, avait déclaré que Saddam Hussein « possède et produit des armes biologiques tout en poursuivant un programme d’armes nucléaires ». Mais 13 ans après, le rapport des services américains de renseignement rendu public a dénoncé le mensonge de la Maison Blanche.
La ligne rouge est franchie
Les relations entre Washington et Pyongyang se sont considérablement détériorées après le tir nord-coréen d’un nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) capable de frapper le continent américain. Désormais, des déclarations guerrières se multiplient et les adversaires se montrent déterminés à riposter en cas de provocation.
En février 2018, la Corée du Sud accueillera les Jeux Olympiques d’hiver. Plusieurs centaines de sportifs doivent arriver à Séoul, y compris ceux des États-Unis. Les compétitions se dérouleront à proximité de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Une attaque orchestrée par Washington sous fausse bannière peut servir de prétexte pour entamer le conflit militaire, surtout s’il y a des victimes parmi les Américains. Or, les États-Unis ne tolèrent pas le meurtre de leurs citoyens, et ce sera un bon motif pour montrer du doigt le régime de Kim Jong-un et envahir la Corée du Nord. D’autant plus que les détails de ce projet-là ont été déjà précisés par l’amiral Michael J. Dumont, vice-directeur de l’état-major interarmées du Pentagone. Washington ne manque jamais une occasion pour défendre ses intérêts.
Et il y en a de nombreux exemples, l’un en fut une attaque en mer simulée par les États-Unis en 1964, pour en accuser les Nord-Vietnamiens. Ces « incidents du golf du Tonkin » ont servi de prétexte au déclenchement de la guerre du Vietnam.
Qui empêchera Washington de mettre en œuvre un scénario similaire avec la Corée du Nord ? Certes, les États-Unis n’envisagent pas d’avertir Séoul. D’après l’oncle Sam, c’est un acte de noblesse, détruire le pays pour le sauver.
Maria Haros