Dans la biographie sur René Valentin Binet, est abordée la vision du militant par rapport au combat et face aux différentes épreuves de la vie. Certains parcours sont un peu un mélange des différentes façons de penser que nous avons abordées et, dans cet article, c’est chez nos voisins de Belgique que nous allons chercher un de ces cas de figure. Un début idéaliste radical avec une période de carriérisme politique sans qu’il n’y ait reniement de ses anciens engagements. Il s’agit de Bob Maes, de son vrai nom Robert F. Maes qui joua un grand rôle dans le milieu du nationalisme flamand.
Robert. F Maes naquit à Zaventem le 22 octobre 1924 et est mort le 12 août 2025 à un peu plus de 100 ans, après des années de militantisme sous différentes formes.
Il commence durant la Seconde Guerre mondiale en rejoignant la Jeunesse nationale-socialiste de Flandre (NSJV), le mouvement de jeunesse du VNV, Vlaams Nationalistisch Verbond (Union nationale flamande) qui prôna la collaboration avec l’Allemagne principalement pour obtenir l’indépendance de la Flandre.
Il se rend vers la fin de la guerre, est incarcéré pendant un an et privé de ses droits politiques pendant 20 ans. Cela ne l’empêcha pas de poursuivre le combat, bien au contraire. Puisqu’il ne pouvait pas agir comme les autres, il allait donc mettre en place, en 1949, et diriger une structure radicale et combattante, qui demandait la création d’une Flandre indépendante et l’amnistie pour les criminels de guerre.

D’abord il y eut la volonté des nationalistes flamands de se relancer avec l’organisation Vlaamse Concentratie. Fondé en 1949 par le docteur Hector August De Bruyne, le Vlaamse Concentratie est la première formation politique nationaliste flamande à voir le jour après la Seconde Guerre mondiale et la prétendue « épuration » qui a sévi en Belgique et à laquelle s’opposait justement le Vlaamse Concentratie.
Dès ses débuts, l’organisation fut la cible des communistes et d’anciens « résistants » qui voulaient empêcher tout renouveau nationaliste en Flandre. Afin de répondre à ces offensives, Bob Maes décida de fonder en 1949 une organisation de défense qui sera nommée VMO, le Vlaamse Militanten Orde (Ordre des militants flamands) et renommée, en 1966, Vlaamse Militante Organisatie, inspiré du VNV et de l’Union des nationalistes solidaires néerlandais (Verdinaso).

Dans les années soixante, le VMO s’illustrera en rapatriant les dépouilles d’anciens collaborateurs de la Seconde Guerre mondiale en Flandre. Un commando affirma avoir déterré en Autriche le cadavre du prêtre Cyriel Verschaeve, et l’avoir enterré à nouveau en terre flamande. Le cadavre de Staf Declercq, l’ancien chef de la Ligue nationale flamande, et d’Anton Mussert, l’ancien chef néerlandais, furent également été déterrés et inhumés en Flandre.

Par la suite de désaccords internes, le Vlaamse Concentratie cessera d’exister et une nouvelle formation politique apparaîtra alors, en 1954, la Christelijke Vlaamse Volksunie (Union Chrétienne du Peuple Flamand). Elle se renommera Volksunie la même année, dans laquelle Karel Dillen. La plupart des membres de Concentration Flamande la rejoindront.
La nouvelle Volksunie obtient plusieurs succès électoraux grâce en grande partie au VMO qui se chargea de la défense du parti, et cela aura un coût, car plusieurs militants du VMO seront poursuivis après des affrontements avec les adversaires politiques. De plus, la question du nationalisme flamand n’était pas le seul horizon du VMO, ses militants ont par exemple participé aux manifestations de mineurs limbourgeois qui s’opposaient à la fermeture de la mine de Zwartberg.
Mais un drame fait advenir une rupture. Dans la nuit du 11 Septembre au matin du 12 septembre 1970, des militants du Front Démocratique Français, dont un certain Jacques Georgin, effectuent des collages. Ce mouvement est extrêmement hostile aux nationalistes flamands. C’est alors que ces colleurs d’affiches rencontrent des militants du VMO aux idées diamétralement opposées. Une violente bagarre éclate et Jacques Georgin ayant des problèmes cardiaques, décède peu de temps après d’un infarctus.
Après ce drame, Bob Maes décide de dissoudre le VMO et de se consacrer à son travail pour la Volksunie. Il sera par la suite élu local à Zaventem entre 1971 et 1988 et sénateur en 1971 jusqu’en 1985, date à laquelle il devient sénateur honoraire.

Malgré la course à la normalisation du parti, il y reste jusqu’à son éclatement en 2001, date à laquelle il rejoint la N-VA, Nieuw-Vlaamse Alliantie, Alliance néo-flamande née de la dislocation de Volksunie, qui réclame la transformation de l’État belge en une confédération avec une autonomie maximale pour les deux communautés wallone et flamande. Sa fille, Lieve Maes est membre elle aussi de la N-VA et élue sénateur et députée au Parlement Flamand.
En 2014, un scandale éclate lorsque Ben G.L. Weyts, ministre flamand et Théo Francken, secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, assistent à l’anniversaire de Robert F. Maes. Car oui, assister à l’anniversaire d’un homme politique belge n’ayant pas commis de crimes, mais n’ayant pas les bonnes idées, cela provoque un tollé chez les démocrates qui n’ont visiblement que ça à faire. S’occuper des problèmes des Belges, et notamment de l’insécurité et de la baisse de natalité, c’est visiblement trop leur demander.
Robert F.Maes s’éteint le 12 août 2025 à Louvain.
Sa vie est source d’enseignements pour le milieu nationaliste. En effet, même s’il n’eut pas toujours des positions vierges de tout compromis, Robert F.Maes resta tout de même fidèle au nationalisme flamand et à ses idéaux y compris de jeunesse notamment en refusant de renier son passé avant et durant la Seconde Guerre mondiale (RTBF)
Même après sa mort, il reste une source d’effroi chez les adversaires de la cause nationale. C’est ainsi que, lorsque le conseil municipal de Zaventem lui rendit un hommage par une minute de silence, les conseillers municipaux hostiles au nationalisme refusèrent de se lever et ont même fredonné « Le Chant des Partisans ». Le respect du solennel semble également trop dur pour ces politiciens adeptes des leçons de morale en tout genre.
Quoiqu’il en soit, Bob Maes joua un rôle crucial dans le nationalisme flamand, son travail survivra aux différentes épreuves. C’est notamment le cas du VMO (Vlaamse Militanten Orde) qui se reforma après sa dissolution. La refondation permit à d’autres militants de s’affirmer et de donner un autre cap à l’organisation nationaliste. Parmi eux Bert Eriksson qui le relancera lui conférera une importance plus grande.
Repose en paix Robert F. Maes.
Camarade, Robert F. Maes ? Présent !
Europe, Jeunesse, Révolution.
Avec l’aimable collaboration de l’ami Hervé Van Laethem.


































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