J’ai encore en tête un rapport que le Sénat français avait publié l’année dernière, en juin. Le rapport n°673. Un rapport assez désagréable, comme la plupart des rapports que publie le Sénat d’ailleurs, où certaines des stratégies « anti covid » mises en place par les pays asiatiques avaient été encensées et reconnues comme un succès.
« Contact tracing », exploitation de multiples données (transports, immeubles), quarantaines obligatoires dans des centres, bracelets électroniques pour assurer le respect des quarantaines, visites impromptues et appels vidéo surprises des autorités, « confinements embuscades » consistant pour les forces de l’ordre « à boucler par surprise un quartier entier et à soumettre tous ses habitants à un test, y compris en forçant l’entrée des appartements » (« La première opération de ce type, menée le 23 janvier dans le quartier pauvre de Jordan, avait conduit 7 000 personnes à rester bloquées chez elles pendant 44 heures – pour 13 cas positifs détectés ») : voilà à peu près comment la Chine avait réagi au covid. Et le Sénat français avait applaudi.
En cette année 2022, en revanche, il ne semble pas que le Sénat français accordera la même faveur aux stratégies anti covid chinoises. Pourtant, la Chine nage en plein covidisme.
La ville de Shangaï aurait été mise en confinement strict depuis environ deux semaines, soit début avril, et d’autres secteurs auraient été mis en confinement depuis la fin du mois de mars.
China #Riots have broken out in #Shanghai as starving residents begin to #revolt against the #Chinese Communist Party, residents are #looting food parcels #furious mobs are Sick of #XiJinping Lockdown & Zero Wuhan #CCP virus COVID-19 Xi has #Failed China
— the stranger (@thestranger515) April 10, 2022
Les témoignages qui viennent de Shanghai dénoncent des mesures drastiques : interdiction absolue aux habitants de quitter leur résidence, tests PCR obligatoires tous les deux jours au bas des immeubles, surveillance des entrées d’immeubles par des « gardiens », fermeture des portes, envoi de force des cas positifs dans des camps, séparation forcée des enfants de leurs parents, passages de drones équipés de mégaphone pour transmettre la propagande dans les rues désertes, abattage des animaux de compagnie en cas d’envoi de leurs propriétaires en camp, réquisitions d’appartements… Cela sans compter les graves problèmes d’approvisionnement en nourriture des habitants et la répression de ceux qui se révoltent et bravent le confinement.
On parle ici de 25 millions d’habitants. 25 millions. Et 200 000 personnes seraient actuellement dans les camps. Des vidéos, dignes de science fiction, montrant des personnes hurlant dans les immeubles de Shanghai en pleine nuit circulent sur internet.
Ce qui est le plus étonnant, ce n’est pas tant l’effrayante folie du covidisme chinois, mais l’outrecuidance de nos médias français. Il faut voir ce qu’ils osent titrer : « Shanghai, ou l’enfer du confinement totalitaire » (Slate), « Shanghai : enquête au cœur de la parano covid » (Paris Match) ; « Covid : rationnés, enfermés et surveillés… le sinistre quotidien des habitants de Shanghai confinés » (TF1). « Covid-19 : à Shanghai, l’enfer de la stratégie zéro Covid » (Ouest France).
Ils ne manquent vraiment pas d’impertinence, ces médias, qui, à l’heure du covidisme français (qui pourrait bien reprendre après les élections), s’étaient fait les hérauts de la bonne parole covidiste, les relais des laboratoires et du Gouvernement, aspergeant la population de « chiffres », psalmodiant inlassablement des litanies d’éloges aux masques et aux vaccins. Ces médias qui affirment actuellement que « l’effet nocebo » serait derrière 76 % des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19.
Il est évident, à présent, que ce ne sont pas des considérations nationales qui tracent la ligne que suivent ces médias. D’autres intérêts sont derrière, des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Et on se demande pour combien de temps encore les tyrans mesquins qui se targuent d’être les défenseurs de la Liberté pourront continuer à nous mentir de la sorte, à pratiquer l’inversion accusatoire et le retournement de veste à longueur de temps.
Les autorités chinoises ne font que démontrer le bien-fondé du principe de Pareto selon lequel 20 % d’actifs suffisent à pourvoir aux besoins de l’ensemble de la population. Les gens confinés comprennent ainsi qu’ils ne sont que des surnuméraires inutiles nourris et logés à bien plaire par le Parti. Les réfractaires ne méritent assurément pas une telle sollicitude…