Vladimir Poutine l’a annoncé le samedi 5 mars dernier : « Les sanctions imposées par l’Occident à Moscou équivalent à une déclaration de guerre », suggérant implicitement qu’elles ne resteraient pas sans réponse de la part de la Russie et que la riposte serait « forte » et « douloureuse » Et le porte-parole du Kremlin, Peskov avait déclaré quelques jours avant que « les réponses aux sanctions occidentales seront appropriées et tiendront compte des intérêts russes » et que « son pays ripostera à de nombreux pays » qui les appliqueront (détail des sanctions européennes en fin d’article).
Restrictions d’exportations
C’est chose faite ! Le Kremlin a interdit l’exportation de certaines marchandises et équipements étrangers. Le gouvernement entend ainsi, à travers cette interdiction, viser certaines technologies liées aux télécommunications, à la médecine, des machines agricoles ou encore des équipements électriques. Il s’agit aussi de locomotives, turbines, machines de traitement des métaux et des pierres, de moniteurs et projecteurs.
« Cette mesure est nécessaire pour assurer la stabilité du marché russe », a indiqué le gouvernement dans un communiqué précisant qu’elle serait en vigueur jusqu’à la fin de l’année.
La mesure en question a été adoptée alors que nombre d’entreprises étrangères ont décidé de suspendre ou d’arrêter leurs activités en Russie depuis qu’elle a entamé son offensive militaire en Ukraine.
Les exportations seront toutefois possibles vers les Etats membres de l’Union économique eurasienne (UEE), une union douanière menée par Moscou, et vers les républiques séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.
L’exportation de certains types de bois vers des pays « inamicaux » (qui figurent sur une liste qui comprend notamment l’UE, les Etats-Unis et le Japon) est aussi restreinte jusqu’à fin 2022.
Dans les secteurs maritimes et aériens
En outre, le gouvernement a proposé le 10 mars des mesures destinées à assurer le bon fonctionnement de l’aviation civile, les transports maritimes et fluviaux, ferroviaires et routiers, touchés par les sanctions occidentales. Elles prévoient que les compagnies aériennes russes pourront enregistrer les droits sur les avions étrangers qu’elles louent et obtenir des certificats de navigation russes, ce qui leur permettrait de « conserver leur flotte d’avions étrangers et leur donnera la possibilité d’opérer sur les lignes intérieures ».
Dans le cadre de ces nouvelles mesures, le gouvernement pourrait également interdire aux navires étrangers figurant sur la liste des pays hostiles d’entrer dans les ports et les voies navigables russes. Un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement, a poursuivi le gouvernement.
En adoptant des trains de sanctions massives contre la Russie, l’Occident espère mettre fin à l’invasion russe. Mais le résultat est loin d’être acquis : quoique le Kremlin a admis que les difficultés économiques du pays allaient en grandissant, qu’il faisait face à « une guerre économique », il a également exclu de mettre fin à ses opérations militaires.
Dans le secteur énergétique
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont également annoncé mardi 8 mars l’interdiction des importations d’hydrocarbures russes, tandis que le Vieux continent est plus réticent à frapper un secteur dont il est très dépendant. En pratique, les États-Unis se sont donc eux-mêmes interdits l’importation de ressources énergétiques russes. Mais pour combien de temps sachant d’une part que les rapprochements et discussions avec le Vénézuela – possible fournisseurs – ne semblent pas déboucher et que d’autre part l’Arabie saoudite et l’Opep ne semblent pas disposer à augmenter leur production (préférant profiter de la pénurie artificielle et donc de l’augmentation du prix.
De plus ces sanctions ne vont pas impacter l’économie russe. Le 10 mars, Vladimir poutine a averti du risque d’une inflation mondiale des prix de l’alimentation :
« Si on continue de nous créer des problèmes pour financer ce travail, l’assurer, dans la logistique, la livraison de nos produits (…) alors les prix vont augmenter toujours plus, et cela va se ressentir sur le prix du produit final, les produits alimentaires ».
En effet, la Russie et la Biélorussie, qui est également lourdement sanctionnée, sont d’importants fournisseurs mondiaux d’engrais minéraux et approvisionnent aussi bien l’Europe que l’Amérique du Sud.
Accélération de l’agenda mondialiste
Déjà, les pays hostiles à la Russie exhortent leurs citoyens à se serrer la ceinture, à diminuer leur thermostat de chauffage et à s’habiller chaudement alors que pour le moment la Russie remplit toutes ses obligations concernant l’approvisionnement en ressources énergétiques en Europe et dans les autres régions du monde.
Ne peut-on y voir une sorte d’accélération de l’agenda mondialiste climatique ? Est-ce que sous des prétextes faciles de prétendue pénurie mais de réelle inflation, l’oligarchie mondialiste ne mènerait pas une guerre financière contre son propre peuple ?
Quoi qu’il en soit, les sanctions occidentales ne peuvent que déterminer un peu plus la Russie à réorienter son économie vers plus d’auto-suffisance et diversifier ses débouchés vers des pays non-alignés sur les occidentaux. Serguei Lavrov l’a fait remarquer, en affirmant :
« La Russie fera tout pour ne plus dépendre de l’Occident dans des domaines décisifs de la vie » et « concernant l’état de l’économie russe, nous nous en occuperons nous-mêmes. »
Et Poutine n’a peut-être pas dit son dernier mot. La Russie pourrait aussi envisager le gel des avoirs des sociétés étrangères présentes en Russie dont plus de 700 entreprises françaises qui ont des investissements directs là-bas, pour un montant estimé par Bercy à hauteur de 20 milliards d’euros…
Le détail des sanctions adoptées par l’Union européenne :
Le 23 février 2022, l’UE a adopté un premier ensemble de mesures, comprenant :
- des mesures restrictives ciblées
- des restrictions applicables aux relations économiques avec les zones des oblasts de Donetsk et de Louhansk non contrôlées par le gouvernement
- des restrictions financières
Le 25 février 2022, l’UE a adopté un deuxième ensemble de mesures, comprenant :
- des sanctions individuelles contre Vladimir Poutine, Sergueï Lavrov et les membres de la Douma d’État russe, entre autres
- des sanctions économiques
Le 28 février et le 2 mars 2022, l’UE a adopté un troisième ensemble de mesures, comprenant :
- la fourniture d’équipements et de matériels aux forces armées ukrainiennes par l’intermédiaire de la facilité européenne pour la paix
- une interdiction du survol de l’espace aérien de l’UE et de l’accès aux aéroports de l’UE pour tous les types de transporteurs russes
- une interdiction des transactions avec la Banque centrale russe
- l’exclusion de sept banques russes du système SWIFT
- la suspension de la diffusion dans l’UE des médias d’État Russia Today et Sputnik
- des sanctions individuelles et économiques contre la Biélorussie
Le 9 mars 2022, l’UE a adopté de nouvelles mesures, comprenant :
- l’exclusion de trois banques biélorusses du système SWIFT
- une interdiction des transactions avec la Banque centrale de Biélorussie
- des limites applicables aux entrées de capitaux dans l’UE en provenance de la Biélorussie
- une interdiction de fourniture de billets de banque libellés en euros à la Biélorussie
- des restrictions d’exportation vers la Russie de technologies de navigation maritime et de radiocommunication
- des sanctions à l’encontre de 160 nouvelles personnes
C’est une guerre entre la Russie et l’Otan, et l’Otan ne va pas rester les bras croisés, prochain objectif: obliger les Russes à bombarder Kiev et à y provoquer de grosses destructions bien visibles.
Les sanctions, c’est de la déco.
pour complaire à la bien « pensance » americano-saxonne la France se tire une balle dans les deux pieds !
La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf