La génération Z, dont au fond nous faisons tous partie, jeunes ou vieux, est anxieuse et il y a de quoi : elle est sans cesse harcelée de toute sorte de mise en garde d’une idéologie dominante qui vire au totalitarisme. Dans les années soixante, nous ne connaissions guère que È pericoloso sporgersi – grâce à Bernard Blier et Michel Audiard dans les Barbouzes.
È pericoloso sporgersi
De nos jours, il faudrait avoir peur de tout: du fromage au lait cru, du pinard, des clopes, du monoxyde de carbone, du pollen, des particules fines, des ions positifs, des UV, de l’amiante, de la vache folle, du Covid, des vaccins, du surdosage en paracétamol, il y a tous ces ralentisseurs qui nous pourrissent la vie, ces alarmes stridentes quand on ne met pas la ceinture, ces panneaux de consignes de sécurité partout, hydratez-vous (pas avec de la bière) faites une pause, ces messages sonores, attention à la marche en descendant du train, si vous voyez un paquet abandonné etc.
Et puis maintenant, il y a ces messages plus ouvertement politiques, tous ces avertissements qui surgissent au début des livres, des films, des dessins animés: « attention, certaines sensibilités peuvent être choquées par certains passages à caractère raciste, antisémite, homophobe, sexistes …», bien comprendre qu’en réalité, nous sommes instamment priés, tenus, d’être choqués. On va ainsi embêter Shakespeare et son Marchand de Venise, Dickens et son Fagin etc.
Ces messages sont maintenant thématisés par la recherche universitaire américaine. Ci-dessous, Edward Dutton s’en fait l’écho.
Au moment même où des pays comme l’Inde et la Chine sont de plus en plus nationalistes et n’hésitent pas à inculquer à leur jeunesse les valeurs les plus viriles et les plus martiales, nous, nous passons notre temps à infantiliser notre population. L’ouvrage récemment publié, The Anxious Generation: How the Great Rewiring of Childhood is Causing an Epidemic Mental Illness, de Jonathan Haidt, de l’université de New York, révèle que la génération Z souffre en substance d’un arrêt du développement. Ils sont prudents à l’excès – ils perdent leur virginité plus tard, apprennent à conduire plus tard, partent de chez leurs parents plus tard, sont moins enclins à boire et choisir un menu au restaurant est déjà pour eux toute une source d’anxiété. Peut-être parce qu’ils ont été bercés dès leur plus jeune âge par cette litanie des avertisseurs d’anxiétés. Et le pire, c’est que les recherches ont montré qu’ils ne fonctionnent pas.
Les avertisseurs d’anxiété sont devenus si courants au cours des dernières décennies qu’ils ne se limitent plus à avertir les téléspectateurs que «le reportage suivant contient des scènes que certains téléspectateurs pourraient trouver choquantes». Les téléspectateurs doivent désormais être spécifiquement avertis que le reportage contient l’image pixelisée d’un «cadavre», que tel film comporte des scènes de «suicide» ou ne serait-ce que des discussions à ce sujet. Cela m’a gâché un épisode de la série coréenne Squid Game, parce que je savais comment il allait se terminer.
Les avertissements sont souvent prévus pour des groupes spécifiques, comme ici: «Cet article traite des agressions sexuelles. Si vous avez traversé une telle expérience, BYU dispose de nombreuses ressources pour vous aider». Certains d’entre eux vous conseillent même sur les mesures à prendre: «Si vous ne souhaitez pas voir ces œuvres, vous pouvez sortir par la galerie vidéo à droite» [voir, A Meta-Analysis of the Efficacy of Trigger Warnings, Content Warnings, and Content Notes, By Victoria Bridgman et al., Clinical Psychological Science, 2023]
Les romans du passé, donc susceptibles de refléter des attitudes désormais inacceptables et potentiellement traumatisantes pour nos lecteurs modernes à la sensibilité exacerbée, doivent être accompagnés d’un avertissement. Le roman britannique de 1924 A Passage to India, qui traite de la vie coloniale sous le Raj, doit être accompagné d’un avertissement dans son édition américaine, en raison d’un langage « indélicat » et des « attitudes de l’époque ». Autant en emporte le vent, de même, nécessite un avertissement en raison de ses « descriptions blessantes […], racistes et stéréotypées ».
Mais les mises en garde sont-elles réellement efficaces? Préparent-elles réellement les gens, d’un point de vue psychologique, à quelque chose qu’ils pourraient trouver dérangeant et, ce faisant, réduisent-elles leur exposition à la source d’anxiété? Selon une méta-analyse des études récemment publiée sur le sujet, la réponse est «non». Au contraire, elles aggravent la situation. En réalité, elles ne font que contribuer à une culture de l’hypersensibilité en raison d’une surenchère des éditeurs, c’est à qui se montrera le plus sensible et délicat.
L’étude précitée – A Meta-Analysis of the Efficacy of Trigger Warnings, devrait donner à réfléchir à ceux qui plaident en faveur d’une extension indéfinie de ces notes d’alerte. Les partisans de ces alertes partent du principe qu’elles aident les gens à se préparer psychologiquement à un contenu émotionnellement difficile – à « s’armer » – de sorte qu’ils y réagissent moins fortement. C’est ce que l’on appelle «l’effet de réponse» (l’influence de la présentation sur la réaction – ou la réponse – d’une personne, par exemple, l’ordre des questions dans un sondage). Toutefois, d’après les résultats de la méta-analyse on ne constate en réalité aucun «effet de réponse». Ils ne réduisent pas les sentiments négatifs d’une personne en réponse à ce qui est supposé les déclencher. Les auteurs résument la situation :
Un total de 86 valeurs d’effets, réparties sur 9 paramètres, a mesuré l’effet des avertissements sur la réaction affective au document présenté après l’avertissement. Les effets ont été codés de telle sorte qu’une valeur d’effet plus importante signifie que les avertissements augmentent l’affect négatif (par exemple, la détresse, la peur, l’anxiété) par rapport à la condition de contrôle. Dans l’ensemble, notre analyse omnibus [synthèse de plusieurs enquêtes] à effets aléatoires suggère que les avertissements ont un effet insignifiant sur l’affect de la réponse.
Les auteurs estiment que si les avertissements ne fonctionnent pas dans le sens voulu, c’est tout simplement parce que la plupart des gens ne sont pas très doués pour la préparation émotionnelle. Il faut leur donner des techniques pour se préparer émotionnellement, et non pas simplement leur dire qu’ils doivent le faire.
L’objectif implicite des avertisseurs d’anxiété est «l’évitement». Si les personnes sensibles sont informées qu’un élément déclencheur est sur le point d’apparaître, elles peuvent détourner leur regard de l’écran ou quitter la pièce. Cependant, la méta-analyse a révélé que les gens ne le font tout simplement pas – ou pas de manière significative : « Les avertissements ont un effet négligeable sur l’évitement ».
En fait, les avertissements peuvent produire l’effet inverse. L’avertissement incite les gens à regarder le contenu «déclencheur», ceci probablement parce qu’ils sont attirés par le sensationnel et l’interdit. Selon une étude:
Plutôt que de choisir au hasard une condition avec ou sans avertissement, les participants à cette étude ont été invités à choisir entre quatre titres d’articles, deux avec avertissement et deux sans avertissement. Bien que cette stratégie expérimentale soit distincte, les différences moyennes standard ont pu être calculées entre les participants qui ont reçu un avertissement pour l’article A et ceux qui n’ont pas reçu d’avertissement pour l’article A, et ainsi de suite. Bruce et Roberts (2020) ont constaté qu’un article donné était choisi plus souvent lorsqu’il comportait un avertissement (diminution de l’évitement).
Selon les auteurs : « Ces résultats sont probablement le reflet de l’effet Pandore, selon lequel les gens ont une tendance générale à s’approcher plutôt qu’à éviter les stimuli qui ont été marqués comme repoussants ou dangereux. »
Et il y a « l’effet d’anticipation » l’idée que l’avertissement lui-même augmentera votre anxiété: Vous serez angoissé après avoir entendu l’avertissement avant même d’avoir vu le contenu déclencheur. Selon cet effet, les avertissements sont plus qu’inutiles. Ils ne font qu’exacerber les réactions des personnes sensibles. C’est exactement ce que les auteurs ont constaté : «… les avertissements augmentent l’affect anticipé, avec des effets allant de très faibles à moyens ou importants ».
Finalement, ce que les auteurs ont découvert, c’est que les avertissements n’ont aucun impact sur l’appréhension du déclencheur de l’anxiété par le sujet qui y est exposé. Les avertissements, censés offrir un espace de sécurité dans lequel ceux qui ont vécu des expériences traumatisantes peuvent se préparer à des contenus pénibles – et améliorer ainsi leurs résultats scolaires, sont en réalité sans effets positifs, pire, avec l’effet d’anticipation, ils auraient plutôt l’effet inverse de celui recherché.
Quelle est donc leur utilité réelle, si ce n’est d’imposer à tous l’idéologie Woke, les fameuses personnes «les plus sensibles» n’étant en l’occurrence que l’alibi de cette dictature.
Edward Dutton
Traduction : Francis Goumain
Source : Trigger Warnings Make Gen Z Even More Anxious – The Occidental Observer
En français SVP : remplacer « trigger warning » par « mise en garde » ou « traumavertissement » (radio-canada.ca)
E pericoloso sporgersi. | Phrases cultes de Les Barbouzes (1964) | Répliques cultes de films d’espionnage (zonesons.com)
Et par dessus tout, ils ne veulent pas seulement que nous ayons peur de telle ou telle chose,
ils veulent que nous ayons peur, que nous soyons peureux.
I.A. / Le Forban Bardella et sa « Marine nationale » ont un Q.I. d’androïde obtenu par « Récharge Neuronale » (R.N.) :
Voir le livre « Bardella au service de l’IA et du transhumanisme » dans ‘Politique’ de Pierre-Alain Depauw . 22 mai 2024,
Jordan Bardella, Laurent Alexandre et Yuval Noah Harari les 3 mousquetaires de Manu-tention :
C’est un point qu’il est important de rappeler, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, est aujourd’hui parmi la classe politique française, celui qui se fait le plus le porte-voix des idées malsaines de son ami et conseiller Laurent Alexandre, chantre de l’Intelligence Artificielle, de l’injection poison Covid-Circus obligatoire et du transhumanisme, ainsi que de Yuval Noah Harari, promoteur de nouvelles technologies démiurgiques antihumaines et de la religion des Data, naturellement ami de Klaus Schwab, gourou Illuminati du Forum économique mondial en quête de successeur.
Le RN au service de l’Intelligence Artificielle et du transhumanisme !
Dans certaines de ses interventions, Jordan Bardella partage sa technophilie galopante, parle de colonisation du cosmos, de sélection embryonnaire, d’Homo deus ou d’IA forte, vante les progrès des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) en déplorant les ardeurs régulatrices de l’Europe. Sur ce dernier point, il faut d’ailleurs remarquer qu’il fut en 2022, avec ses collègues du RN siégeant au Parlement Européen, l’un des plus zélés défenseurs de l’IA sans contrainte, répondant plus que quiconque aux attentes des lobbyistes des GAFAM :
La Commission européenne avait avancé en 2021 sa proposition de loi relative à l’intelligence artificielle : « the Artificial Intelligence Act » afin d’encadrer par des règles communes le développement de cette technologie. Il s’agissait officiellement de séparer les pratiques et technologies entre celles qui doivent être purement et simplement interdites et celles qui doivent être soumises à des régulations plus fortes selon une approche fondée sur le niveau de « risque » qu’elles représentent !!
———–
Vote au Parlement Européen conforme aux attentes des GAFAM
En février 2022, les rapporteurs du texte proposaient que les systèmes d’IA générant des textes complexes sans surveillance humaine fassent partie de la liste des technologies « à haut risque ».
Bien entendu, Microsoft et Google, pour ne citer qu’eux, ont exercé un intense lobbying sur les décideurs politiques de l’UE pour défendre ChatGPT (dont Microsoft est l’un des principaux investisseurs) des obligations imposées aux systèmes d’IA à haut risque.
En juin 2023, à l’approche du vote du texte, les eurodéputés Kosma Zlotowski et Adam Bielan ont déposé au nom du groupe ECR (conservateurs) l’amendement 791 proposant d’inclure dans le texte un considérant à la gloire de l’Intelligence Artificielle présentée comme « l’occasion unique d’accroître la productivité, la prospérité, le confort de la vie et le bien-être au travail ». – Rien que ça – Les innombrables personnes qui perdront leur emploi à la suite du développement de ces technologies apprécieront. L’amendement 791 ajoutait que le texte ne devrait pas « ralentir le développement » de l’IA. Cet amendement fut bien évidemment soutenu par Dot Europe, lobby européen au service des GAFAM.
L’amendement 791 a finalement été rejeté mais les élus du RN s’étaient empressés de voter en sa faveur !!!
Pierre-Alain Depauw