Ces éléments biographiques sont basés sur des extraits de l’éloge funèbre prononcé par Alexandre R. au moment de prendre congé de Gaston-Armand Amaudruz, le 13 septembre 2018, à Lausanne.
Gaston-Armand Amaudruz est né à Lausanne, le 21 décembre 1920. Sa mère était une artiste-peintre allemande de Konitz près de Dantzig, et son père fut longtemps enseignant de la littérature française à la Humboldt-Akademie de Berlin, ainsi qu’à l’origine du cercle Molière pour les élèves avancés. Amaudruz accomplit sa scolarité et ses études universitaires, en sciences politiques, à Lausanne, de 1939 à 1942, puis fit son école recrues en 1943 et fut aussitôt mobilisé jusqu’à la fin de la guerre.
Son intérêt pour la cause national-socialiste naquit d’un seul coup, après la seconde guerre mondiale, en 1946, ce qu’il explique en ces termes :
« Avant et pendant la guerre, je ne faisais pas de politique ; j’avais bien des sympathies; j’avais lu Gobineau, Nietzsche et d’autres ; mais je ne voyais pas la nécessité d’agir personnellement; je me disais qu’il y avait bien assez de gens engagés, que j’avais le temps de voir… C’est le procès de Nuremberg qui, pour moi, fut le facteur déclenchant »
Or, avant et pendant la guerre, il y avait une revue très objective, de grande valeur, « Le Mois Suisse », qui dura jusqu’au milieu de 1945.
C’est ainsi que, pour en poursuivre l’œuvre, une équipe de six personnes commença le « Courrier du Continent ». Cependant, sa forme, trop coûteuse, dut être abandonnée après les quatre premiers numéros. Les numéros étaient aussi vendus en kiosques, non sans cependant rencontrer quelques difficultés. Pour satisfaire un lectorat toujours intéressé, il fut décidé de passer au format et au nombre de pages encore aujourd’hui en usage (les 12 pages A4 que nous connaissons). Ce n’est que depuis 1951, depuis le premier congrès du ‟NOUVEL ORDRE EUROPÉEN” à Zurich, que le CC devint aussi l’organe des idées et des résolutions de ce mouvement dont les membres fondateurs furent principalement, à part Amaudruz, René Binet et Erwin Vollenweider. C’est toujours notre ami qui, en tant que secrétaire du mouvement, rédigea le CC, aidé dans l’apport d’articles par de bienveillantes collaborations.
Signalons aussi sa collaboration au périodique de combat « L’Europe Réelle », pour la culture indo-européenne.
Le premier incident, dans son activité idéologique, fut une réunion, présidée par Jean-Robert Debbaudt, qui se tint en Belgique, dans la banlieue bruxelloise, pour laquelle Amaudruz avait procédé aux invitations. La réunion eut lieu, mais, vers la fin de celle-ci, la police intervint. Les suites journalistiques de cet incident valurent à notre ami de gros ennuis professionnels; sa photo ayant paru dans tous les journaux. C’est ainsi qu’il fut congédié par la compagnie d’assurances qui l’employait.
Après avoir vécu un certain temps de ses économies, il parvint à trouver un emploi au Bureau Vaudois d’Adresses (BVA), puis une place comme correcteur d’imprimerie et enfin comme enseignant d’allemand dans une école privée.
En 1982, il fut de nouveau mis à pied pour motif politique, mais parvint à retrouver un poste à l’école professionnelle (EPSIG) de Lausanne où il enseigna les branches dites générales jusqu’à sa retraite, en 1985.
Puis le CC poursuivit sa route sans tracas jusqu’en 1995, date de l’entrée en vigueur de la loi “antiraciste” ; soit l’article 261 bis du Code Pénal Suisse (CPS) qui ne tarda pas à empoisonner la vie de notre ami puisqu’il fut aussitôt inculpé.
Son procès n’eut lieu qu’au début d’avril 2000. Il fut d’abord condamné à un an de prison qui fut ramené en appel à trois mois.
Une seconde affaire de même nature lui valut à nouveau trois mois de prison.
L’un de ses amis se souvient lui avoir demandé dans quel état d’esprit il allait aborder cette nouvelle évidence de harcèlement judiciaire et avoir entendu la réponse suivante :
« Mais non… v’comprenez…
Je vais pouvoir en recruter d’autres…
Tout comme l’autre fois. »
(Le tout ponctué par le sourire malicieux qui faisait la joie de tous.)
Dès lors, au lieu de contester le prétendu génocide, Amaudruz se borna à citer les journalistes et les écrivains qui le contestaient; chose qui, apparemment, n’était pas illicite!
Quant au Nouvel Ordre Européen; en raison de la forte menace que constitue la loi française Fabius-Gayssot, après avoir tenu dix-huit congrès internationaux dans des grandes villes européennes, il disparu des écrans radars dès 1991, une fois tenue une ultime conférence à Haguenau, en Alsace.
Tout cela n’affecta cependant ni la vigueur ni la qualité du « Courrier du Continent » qui ne souffrit, hormis une importante interruption dans ses débuts, que de quelques arrêts de courte durée.
Le dernier numéro qu’Amaudruz rédigea en tant que directeur et rédacteur fut le 554, paru en février 2014. Après quoi il passa le témoin à notre ami René-Louis Berclaz.
Les deux anecdotes qui suivent témoigneront de la surveillance dont la correspondance de Gaston-Armand Amaudruz était l’objet :
1) Vers 1957, il reçut de Johannes von Leers (un ancien colonel de l’Allgemeine SS – la branche non-combattante de la SS – établi au Caire et qui appuyait de son expertise les Égyptiens dans leur lutte contre les prétentions sionistes) un bout de carton sur lequel était collée une formule de la douane suisse avec la mention dactylographiée: « La correspondance à destination de Johannes von Leers au Caire, expédiée par Gaston-Armand Amaudruz à Lausanne, est à remettre au Bureau Suisse ». Le carton en question avait probablement échoué sur le dessus du sac postal pour Le Caire, à la poste de l’aéroport de Genève.
Vraisemblablement tombé à terre, il avait sans doute été ramassé par un employé qui avait dû trouver approprié de l’insérer dans le sac. Ainsi, le bout de carton avait-il fini par arriver entre les mains d’un Leers qui s’était fait un plaisir de le faire parvenir au principal intéressé. Ce fait fut relaté en 1958 par un ‟Géo” (Georges) Oltramare aux anges dans un des ses numéros du « Pilori ».
Un de nos camarades a récemment émis l’hypothèse que quelqu’un au sein de l’administration helvétique avait choisi ce moyen pour alerter les objets respectifs de cette surveillance.
2) Vers la fin des années 1980, une décision politique disposa que les citoyens pouvaient réclamer leur dossier de surveillance.
Il advint qu’à peu près à la même époque, sans n’avoir rien demandé, Amaudruz reçut quelques dizaines de pages relatant trois mois de la surveillance de son domicile; Ce document ne lui avait cependant pas été adressé par le Ministère public de la Confédération, mais par un citoyen de Suisse alémanique, qui, lui, avait bien fait la démarche pour l’obtention de son propre dossier. La situation était donc surréaliste: des éléments du dossier Amaudruz avait été insérés ou agrafés par erreur dans le dossier de ce concitoyen qui les lui avait fait suivre.
Par sa drôlerie, cette anecdote donne une idée assez peu flatteuse de la compétence toute relative des services de police.
Sur trois livres importants, voici ce Gaston-Armand Amaudruz déclarait en 2005 à une équipe de la revue « Réfléchir et Agir » dépêchée chez lui pour un entretien :
Concernant « UBU JUSTICIER AU PREMIER PROCÈS DE NUREMBERG », qui était une dénonciation implacable de la justice des vainqueurs :
« J’estimai inacceptable cette vengeance des vainqueurs sur les vaincus; ce qui m’a poussé, dès 1946, à en écrire les premiers articles. »
Sur « NOUS AUTRES RACISTES », de même que sur « LES PEUPLES BLANCS SURVIVRONT-ILS? » :
« J’essaie de montrer que l’idée de social-racisme implique un lien indissoluble entre la défense de la race et l’instauration d’un ordre social solidaire et juste. Car l’ordre social exerce une action biologique sur les peuples qui sont concernés par cet ordre: ainsi, un ordre ploutocratique, comme il existe partout dans les démocraties libérales, exerce une antisélection biologique qui ne favorise que les plus rapaces, notamment les requins de la haute finance. »
Dans le cadre de l’Institut supérieur de sciences psychosomatiques, biologiques et raciales (basé à Montréal et à Québec), Amaudruz a travaillé avec le professeur Jacques de Mahieu (directeur du Musée de l’Homme de Buenos-Aires), avec le docteur Jacques Beaugé-Prévost (spécialiste de la médecine naturelle), ainsi qu’avec René Binet.