On a tous entendu dire à un moment ou un autre, par des gens qui se croient malins simplement en déclarant le dessous des cartes contraire à l’opinion générale, que Martin Bormann – successeur de Rudolf Hess à la tête du Parti national-socialiste des travailleurs allemands et l’un des bras droits d’Adolf Hitler – était un agent de l’Union soviétique ou encore, du reste, qu’Hitler lui-même travaillait pour les juifs/Illuminati ; c’est encore ce que vient de décréter sur X un juif « converti au christianisme » – qu’on laissera dans l’anonymat – et qui prend soin de nous préciser que « c’est prouvé ».
Laissons de côté ce qui concerne Hitler – et qui mérite son propre article – mais pour Bormann, il faut savoir que la thèse de « l’agent soviétique » a été popularisée par cet autre Juif, Henry Makow, qui lui-même se fondait exclusivement sur les mémoires de l’ancien chef des renseignements du front oriental de l’Abwehr, Reinhard Gehlen – plus tard à la tête de la célèbre Organisation Gehlen, précurseur des renseignements ouest-allemands. De fait, Gehlen, dans ce qui paraîtra en français chez Fayard en 1972 sous le titre L’Organisation Gehlen : Mémoires (1), affirme être parvenu à la conclusion relayée par Makov.
Mais – et c’est bien dans « leurs manières de faire » – Makow tronque une bonne partie des propos de Gehlen, les donnant pour beaucoup plus définitifs qu’ils ne le sont en réalité, il saute en particulier les passages où il est question des « sources » de Gehlen. Or, non seulement Makow ne cherche pas à évaluer de façon critique ces sources, mais il ne se donne pas non plus la peine de citer les critiques qui en ont été faites par des spécialistes, encore moins d’y répondre.
Voici donc dans son intégralité le passage incriminé, d’ailleurs seul et unique, page 70 -71 de l’édition anglaise The Service :
« Ce que Canaris m’a dit au sujet de Martin Bormann, l’homme de confiance d’Hitler, le fidèle parmi les fidèles, donne un éclairage stupéfiant des dernières années de la guerre et même de l’immédiate après-guerre: secrétaire personnel d’Hitler depuis le début de 1943 et chef de l’organisation du parti nazi depuis la fuite de Rudolf Hess en Écosse en mai 1941, Bormann aurait été l’informateur et le conseiller le plus important de Moscou, et ce, dès le début de la campagne contre la Russie. Ainsi, la thèse selon laquelle Bormann serait encore en vie, entouré de gardes lourdement armés, retranché à l’abri d’une jungle impénétrable quelque part entre l’Argentine et le Paraguay, est sans fondement: la vérité c’est qu’il a traversé les lignes russes en mai 1945, et que les Russes l’ont rapatrié chez eux, en Union soviétique.
À l’époque, je trouvais que Canaris manquait de preuves. Mais nos soupçons se sont largement confirmés lorsque, indépendamment l’un de l’autre, nous avons découvert que Bormann dirigeait un réseau d’émetteurs radio clandestin pour envoyer des messages codés à Moscou. Lorsque les spécialistes de l’OKW ont remonté cette information à Canaris, ce dernier a exigé l’ouverture d’une enquête, mais, à sa grande surprise, il apprenait que Hitler lui-même s’y opposait catégoriquement: Bormann l’avait dûment prévenu de ces Funkspiele, – ou jeu d’intoxication radio – et il était d’accord. Voilà ce que nous savions à la fin de la guerre. Canaris et moi comprenions parfaitement qu’il était hors de question de placer sous surveillance le plus puissant proche d’Hitler. Le Reichsleiter était tout simplement hors de notre portée. Si le mépris dont avait témoigné Hitler pour mon rapport – qui s’avérera pourtant fondé – n’avait pas suffi à me dissuader, la position de plus en plus exposée de Canaris nous aurait incité à la plus grande prudence: la moindre fuite nous aurait été fatale. Canaris me faisait part des raisons qui à son avis avaient poussé Bormann à la trahison. Il n’excluait pas la possibilité d’un chantage, mais il penchait pour des motivations plus personnelles: une ambition dévorante, des complexes d’infériorité par rapport aux sphères dans lesquelles il évoluait, le poussaient à prétendre, le jour venu, à la succession d’Hitler. Maintenant bien sûr, nous savons comme Bormann avait réussi à discréditer auprès d’Hitler Göring et Goebbels, ses deux grands rivaux.
Ce n’est qu’en 1946, alors que je dirigeais ma propre organisation de renseignement, que j’ai eu en mains les preuves qui permettaient de retracer les faits et gestes de Bormann au moment de sa mystérieuse évasion du bunker d’Hitler à Berlin. Quelque temps plus tard, au début des années 1950, deux rapports distincts en provenance de derrière le rideau de fer, me confirmaient que Bormann avait été un agent soviétique et avait vécu après la guerre en Union soviétique sous une couverture parfaite en tant que conseiller du gouvernement de Moscou et qu’il était décédé entre-temps ». » (2)
Si nous reprenons dans l’ordre les points avancés par Gehlen, nous en arrivons au décompte suivant:
- Bormann était un agent soviétique depuis au moins juin 1941.
- Bormann ne s’est pas enfui en Amérique du Sud.
- Bormann, en réalité, a trouvé refuge en Union soviétique.
- Canaris et Gehlen apprennent par l’intermédiaire de l’unité des transmissions de l’OKW que Bormann utilise pour contacter Moscou un émetteur soi-disant non officiel alors qu’Hitler l’avait personnellement autorisé. Gehlen parle de « Funkspiele », c’est-à-dire de faux messages radio.
- Canaris et Gehlen étaient impuissants car Bormann, tout comme il l’avait fait pour d’autres rivaux politiques, Goebbels ou Göring, avait monté Hitler contre eux en faisant circuler de faux bruits.
- En 1946, Gehlen a commencé à enquêter sur l’évasion présumée de Bormann de Berlin en 1945.
- Ce n’est que dans les années 1950 que Gehlen recevait deux rapports concordants selon lesquels Bormann avait vécu à Moscou en tant que « conseiller » au service du régime de Staline, et qu’il y était décédé de causes inconnues.
Ce qu’il nous faut tout d’abord remarquer, c’est que l’accusation la plus fondamentale, celle qui figure en tête de liste, n’est en rien étayée par Gehlen : qu’est-ce qui lui fait dire que Bormann était un agent soviétique depuis au moins juin 1941 ? Pourquoi lui, et, d’après ses dires, Canaris, en étaient venus à le croire ? Tout ce que nous avons, c’est la parole de Gehlen, ce qui est très insuffisant comme nous allons nous en rendre compte.
Ensuite, nous trouvons l’affirmation selon laquelle Bormann, contrairement à la thèse qui prévalait à l’époque, ne s’était pas enfui en Amérique du Sud. Cette thèse était notamment défendue à l’époque par un juif hongrois, Ladislas Farago, dans son best-seller de 1974 « Aftermath : The Search for Martin Bormann » – mais il en avait publiquement fait état dès 1972 dans le Daily Express. (3)
Gehlen y oppose un récit alternatif, à savoir que Bormann se trouvait en fait en Union soviétique, le domaine d’expertise de Gehlen et dans lequel il pouvait se prévaloir de sources occultes que personne ne pourrait contredire, pas même les autorités soviétiques dont les éventuelles dénégations ne seraient pas crues. À l’appui de ses dires, Gehlen tait état de « deux rapports » de « sources » non vérifiées et non nommées selon lesquels Bormann vivait en Union soviétique et jouait le rôle de « conseiller » auprès du régime de Staline.
Les prétendues « sources » de Gehlen sont – comme le biographe de Bormann Jochen von Lang le notait dès 1979 – « manifestement inadéquates » et clairement de « mauvaise qualité » : les informations fournies sont extrêmement vagues et non spécifiques, elles ne sauraient en conséquence constituer des « preuves » de quoi que ce soit. (4)
Il convient de remarquer à quel point Gehlen fait fi de la vie et de la formation politique de Bormann : c’était un radical nationaliste antisémite qui faisait partie de l’Organisation Rossbach (formée et dirigée par l’ancien lieutenant de la Reichswehr Gerhard Rossbach) qui avait à son actif plusieurs meurtres de politiques qu’elle jugeait être des agents communistes. Bormann en plus d’être le trésorier de cette organisation de bienfaisance, avait créé sa propre cellule antisémite : la « Société contre les prétentions des Juifs ». (5)
Nous savons également que c’est vers cette époque que Bormann s’est mis à détester la classe moyenne/bourgeoise qu’il ne trouvait pas assez radicale à son goût sur la question juive (6). À cette époque aussi qu’il renonçait à sa foi luthérienne, embrassant un athéisme virulent à l’encontre du christianisme, coupable, selon lui, de servir un peu trop souvent d’alibi à la timidité de ladite classe moyenne. (7)
Bormann – tout comme Joseph Goebbels et Reinhard Heydrich – se trouvait donc victime d’une campagne concertée visant à prétendre qu’il n’avait jamais sérieusement cru aux opinions qu’il professait. Or, Bormann – comme Goebbels et Heydrich – était un nationaliste radical antisémite et anticommuniste depuis le début des années 1920. En faire un « agent soviétique » ne tient pas debout, c’est ce qui explique, au moins en partie, pourquoi Gehlen est si avare de détails, se contentant de nous demander de lui faire confiance alors qu’en vérité, nous n’avons aucune raison de le suivre sur ce point.
Si l’on ajoute à ce tableau que selon d’autres mémoires, tout aussi douteuses au demeurant, en l’occurrence, celles de Walter Schellenberg, membre du SD et successeur en 1944 de Wilhelm Canaris à la tête de l’Abwehr (renseignement extérieur allemand), Bormann aurait déclaré que Heinrich Müller – chef de la Gestapo et autre disparu de la bataille de Berlin – était un « agent soviétique » (8), alors nous voilà avec une nouvelle pierre dans le jardin de Gehlen. En effet, Schellenberg étant le patron de Gehlen en 1944-1945, qui devons-nous croire, Schellenberg, pour qui l’« espion soviétique » n’était pas Bormann mais Müller (lequel aurait traité directement avec l’« Orchestre rouge», le célèbre réseau soviétique) ou Gehlen, ou aucun des deux ? (9)
Le témoignage de Schellenberg a au moins ceci d’intéressant : s’il y avait eu un réseau radio au service de Bormann, Schellenberg, le supérieur de Gehlen, aurait été au courant, or, malgré cela, c’est Müller qu’il désigne comme l’espion soviétique, pas Bormann. Dans ce cas, cela semble signifier qu’il croyait qu’effectivement qu’il s’agissait d’un Funkspiele – intox radio – à destination de Moscou. Cela peut paraître étrange, mais ce genre de Funkspiele était effectivement mis en œuvre par le contre-espionnage allemand pour tromper ou subvertir l’ennemi, y compris l’Union soviétique (10), le cas le plus fameux restant celui de l’« Englandspiel » organisé par l’Abwehr et le SD aux Pays-Bas contre le SOE britannique, avec un grand succès. (11)
En réalité, nous ne savons pas si Bormann disposait ou non d’un Funkspiele contre l’Union soviétique, ce ne serait pas impossible en tout cas. Mais ce que ni Gehlen ni Makow ne mentionnent, c’est qu’il y a deux raisons très évidentes pour lesquelles il aurait pu en avoir un et aucune n’implique qu’il était un « espion soviétique ».
Tout d’abord, Bormann a pu agir de son propre chef, en tant que chef de facto du NSDAP, pour tenter un coup d’éclat et rétablir l’influence (en déclin) du parti dans le Reich. On le sait peu, mais le NSDAP disposait depuis 1933 de son propre appareil de renseignement, appelé « Aussenpolitisches Amt der NSDAP » (« Bureau des affaires étrangères du NSDAP »), que Bormann était désireux d’essayer de faire revivre. (12)
Deuxièmement, Bormann aurait pu vouloir infiltrer le redoutable « Orchestre Rouge ». Il y avait urgence, l’« Orchestre rouge » parvenait à recueillir une quantité invraisemblable de renseignements opérationnels auprès des quartiers généraux de l’OKW/OKH et les transmettait au NKVD/STAVKA à Moscou, qui les utilisait à tours de bras lors des batailles sur le front de l’Est. L’OKW/OKH, l’Abwehr et le SD en avaient bien conscience, mais ils n’ont jamais réussi à découvrir d’où provenait la fuite. (13)
Nous savons cependant que cette fuite ne concernait ni Bormann ni Muller – les bruits à leur sujet n’étaient que de pures spéculations – en effet, selon Max Hastings :
« Moscou, par l’intermédiaire de Rado, insistait auprès de Rossler pour qu’il révèle ses sources – ce qu’avec une même obstination ce dernier refusait. Christian Schneider, un émigré allemand dont le nom de code était « Taylor », avait rejoint Rossler dans son entreprise de subversion. Les Soviétiques, pour tester la valeur de ses renseignements, lui ont demandé d’énumérer la liste des unités allemandes déployées sur le front sud en Russie, ainsi que le nombre de prisonniers de guerre de la Wehrmacht aux mains des Soviétiques: ils ont été impressionnés et convaincus par les réponses. Ces fuites incessantes faisaient pester de rage Franz Halder, le chef d’état-major de la Wehrmacht, le général : « Presque chacune de nos opérations offensives était fuitée à l’ennemi avant même d’apparaître sur mon bureau ». Au XXIe siècle, les spéculations se poursuivent sur la source de l’extraordinaire flux d’informations de Rossler. Il a lui-même indiqué qu’il disposait d’une série de contacts au sein du haut commandement allemand. Reinhard Gehlen, chef des services de renseignement du front de l’Est, a affirmé plus tard, de manière absurde, que Martin Bormann était à la solde de Rossler.
Après la guerre, Rado donnait enfin la clé de l’énigme que lui et Rossler avaient si jalousement gardée au sujet de leurs sources … des bandes de papier perforé. Chaque jour, plus de 3 000 messages par téléimprimeur étaient envoyés du centre de communication de l’OKW au Fuhrerquartier, ces messages étaient non codés puisque la liaison était une ligne terrestre sécurisée. L’un des agents de Rossler avait persuadé deux opératrices du téléimprimeur de lui passer ces rubans « usagés » qui en principe auraient dû être détruits. L’espion a ainsi reçu des copies de quelque 4 500 messages top secrets et 800 rapports spéciaux, qui ont ensuite été acheminés par courrier en Suisse. Si cette version des faits est exacte, les sous-agents fantômes de Rossler – qui avaient noms de code « Olga », « Werther », « Teddi », « Anna », « Ferdinand » – n’étaient en réalité que des créations de papier ». » (14)
En d’autres termes, c’est le sous-réseau « Lucy » de « l’Orchestre Rouge » qui posait problème. Ni Bormann ni Müller n’étaient en cause, mais deux employées du service de communication de l’OKW/OKH qui enfreignaient leurs propres protocoles pour trahir les secrets et les plans du Troisième Reich au NKVD et à la STAVKA à Moscou via la Suisse.
Gehlen pointant du doigt Bormann, ou Schellenberg, son chef, faisant dire à Bormann que c’était Müller l’espion, ne représentent alors que des tentatives grossières de couvrir l’incapacité de l’Abwehr et de la Gestapo/SD à localiser la fuite, laquelle – comme nous venons de le voir – n’était en fait qu’un simple problème d’intendance qui aurait dû être détecté et résolu par Canaris, Gehlen, Müller et Schellenberg. Gehlen jetant Bormann en pâture simplement parce que c’était un « méchant » plausible qui pouvait être commodément tenu responsable de son échec à lui et à ses patrons, Canaris d’abord, Schellenberg ensuite, face au réseau « Lucy » qui opérait sous leur nez.
Cela signifie que presque toutes les affirmations de Gehlen – et donc aussi de Makow – peuvent être proprement écartées comme pur fatras d’inepties et de diffamation contre Bormann.
Coup de grâce pour Gehlen : le cadavre de Bormann était découvert à Berlin en 1972 et formellement identifié par son dossier dentaire, puis, en 1998 par des tests génétiques – Bormann ayant laissé de nombreux enfants reconnus. (15)
Encore plus fort, il s’avère que Gehlen savait dès la fin des années 1940 que Bormann avait été tué lors de la bataille de Berlin en 1945, ce qui, apparemment, ne l’a pas empêché de prétende dans ses mémoires de 1972 que Bormann avait « franchi les lignes » et « travaillait pour l’Union soviétique », comme le souligne Charles Whiting :
« L’organisation Gehlen était tombée sur un élément capital, dans son rapport elle fait état de photographies vues par l’un des « V-men » de Gehlen, des photos prises par des soldats russes d’un journal récupéré sur le cadavre d’un Allemand inconnu en mai 1945, à Berlin. Ce journal s’est avéré être celui de Martin Bormann et contenait deux entrées qui indiquaient que le cadavre sur lequel il avait été trouvé était celui de Martin Bormann lui-même. En d’autres termes, Gehlen avait de bonnes raisons de croire que Bormann avait été tué par les Russes et enterré dans une fosse commune quelque part à Berlin. » (16)
Cela signifie que Gehlen a sciemment menti au sujet de Bormann, soit, mais pourquoi ? La réponse à cette question est d’une simplicité enfantine, c’est tout bêtement une question d’argent.
Il fallait à Gehlen quelque chose pour « vendre » ses mémoires aux éditeurs et au grand public. Or, Bormann faisait à l’époque l’objet d’intenses théories de survie, très populaires et largement répandues. En les remettant en cause, il se donnait l’air du spécialiste bien placé, faisant jouer à plein son statut prestigieux de chef de l’Organisation qui portait son nom : l’Organisation Gehlen. En outre, avantage non négligeable, l’accroche publicitaire retenue lui permettait de masquer son incapacité bien embarrassante à identifier et à éliminer le sous-réseau « Lucy » de l’« Orchestre rouge ».
C’est ce qui ressort de la couverture des mémoires de Gehlen par Henry Raymont dans le New York Times en 1971, avant leur publication : « la révélation » faite par Gehlen (son hameçon pour inciter les éditeurs et le public à acheter le livre) était que Bormann était un « espion soviétique ».
Raymont écrit :
« Après six mois de tractations secrètes dignes en elles-mêmes des meilleurs intrigues internationales, le livre aurait fait l’objet d’offres avoisinant le million de dollars pour les droits de publication dans le monde entier.
Les mémoires remettent en cause les récits antérieurs sur le sort de Bormann, qui supposaient qu’il était mort à l’extérieur du bunker d’Hitler à Berlin ou qu’il se cachait en Amérique du Sud.
En fait, selon les mémoires, alors que les Russes se rapprochaient du bunker, le chef nazi aurait traversé leurs lignes et se serait réfugié en Union soviétique. L’information est attribuée à une série de rapports « au-dessus de tout soupçon », provenant vraisemblablement des agents du général Gehlen en Union soviétique. Le dernier rapport, qui annonçait la mort, date de 1969 ». » (17)
En définitive, Raymont nous dit que le principal argument de vente des mémoires de Gehlen réside dans la version qu’il donne du sort de Martin Bormann. Notons comme il affirme « avoir été informé de la mort de Bormann en 1969 », soit juste avant la publication de ses mémoires, ce qui a probablement été décisif pour l’envol les droits d’édition. Il savait pourtant dès les années de l’immédiate après-guerre que Bormann était mort à Berlin en 1945.
Martin Bormann n’était donc pas un espion soviétique.
Karl Radl
Traduction : Francis Goumain
Source : Debunking the Myth that Martin Bormann was a Soviet Agent
Notes :
(1) https://www.henrymakow.com/hitler_and_bormann_were_traito.html
(2) Reinhard Gehlen,1972, ‘The Service: The Memoirs of General Reinhard Gehlen’, 1st Edition, World Publishing: New York, pp. 70-71
(3) https://www.jta.org/archive/ladislas-farago-dead-at-74; for an earlier example of this theory and its sordid history see for example James McGovern, 1968, ‘Martin Bormann’, 1st Edition, Grosset & Dunlap: New York, pp. 5-6
(4) Jochen von Lang, 1979, ‘The Secretary: Martin Bormann: The Man Who Manipulated Hitler’, 1st Edition, Random House: New York, p. 358
(5) McGovern, Op. Cit., p. 9
(6) Ibid., p. 11
(7) Ibid., pp. 8; 48-49
(8) Charles Whiting, 2001, ‘The Search for ‘Gestapo’ Müller: The Man Without a Shadow’, 1st Edition, Pen & Sword: Barnsley, pp. 5-6
(9) Ibid., p. 5
(10) See for example David Kahn, 1978, ‘Hitler’s Spies: German military intelligence in World War II’, 1st Edition, MacMillan: New York, p. 511
(11) On this see Nicholas Kelso, 1988, ‘Errors of Judgement: SOE’s Disaster in the Netherlands, 1941-44’, 1st Edition, Robert Hale: London
(12) Reinhard Bollmus, 2006, [1970], ‘Das Amt Rosenberg und seine Gegner: Studien zum Machtkampf im nationalsozialistischen Herrschaftssystem’, 1st Edition, Oldenbourg: Munich, p. 241
(13) Max Hastings, 2015, ‘The Secret War: Spies, Codes and Guerrillas 1939-1945’, 1st Edition, William Collins: London, p. 188
(14) Ibid.
(15) https://www.independent.co.uk/news/dna-test-closes-book-on-mystery-of-martin-bormann-1161449.html
(16) Charles Whiting, 1996, ‘The Hunt for Martin Bormann: The Truth’, 1st Edition, Leo Cooper: London, p. 130
(17) Henry Raymont, ‘Memoirs Tie Bormann to Soviet’, The New York Times, 5th September 1971, p. 25
Bonjour,
Ce n’est pas du tout la version de Pierre de Villemarest