Lorsque ce numéro paraîtra, Donald Trump sera sur le point de quitter la Maison-Blanche. Ce n’était pas le scénario qu’il avait espéré et jusqu’au bout il a cru, ou semblé croire, que le résultat des élections présidentielles du 3 novembre pourrait être inversé par la justice américaine. C’était de sa part une étonnante naïveté. Le Système qui l’a toléré pendant quatre ans du fait des innombrables services qu’il a rendus à l’entité sioniste (il a dans les faits donné les clés de la Maison-Blanche à Netanyahou pendant son mandat) a décidé de s’en débarrasser désormais pour laisser la place à Joe Biden qui laissera la révolution arc-en-ciel se donner libre cours. Lors des derniers jours de la présidence de Trump, le 15 janvier, le Pentagone a intégré l’entité sioniste dans son commandement central pour le Moyen-Orient, afin d’isoler encore davantage Téhéran. « L’apaisement des tensions entre Israël et ses voisins arabes, grâce aux accords d’Abraham, offre aux Etats-Unis une occasion stratégique pour rassembler des partenaires clés contre des menaces communes au Moyen-Orient », a justifié le ministère américain de la Défense dans un communiqué.
Les accords dits d’Abraham portent sur une normalisation des relations entre des pays arabes et Israël. Tour à tour les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc, sous la pression directe de l’administration Trump, ont ainsi normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. Les Etats-Unis étaient représentés dans ces discussions par Jared Kushner, gendre juif et conseiller du président Donald Trump dont la fille Ivanka s’est convertie au judaïsme pour pouvoir épouser Kushner. Même le magazine Gala explique qu’il ne s’agissait en rien d’un mariage d’amour mais d’une union d’intérêts. Le Pentagone a estimé que ses rapports militaires avec Israël pouvaient désormais être gérés par la branche moyen-orientale du Commandement central (Centcom) et non plus par la direction européenne du Centcom. Ce n’(est pas là une évolution mineure. La diplomatie de Washington sous Donald Trump est parvenue à briser le consensus arabe selon lequel aucune entente n’est possible avec l’Etat hébreu sans résolution préalable du conflit israélo-palestinien. Cette étape franchie permet à Washington de consolider son alliance avec les pays arabes sunnites contre l’Iran, ce pays étant vu par Tel Aviv, et donc par Washington, comme la principale menace à la stabilité régionale.
On peut être sûr que Joe Biden poursuivra sur l’essentiel la politique, sur ce point détestable, de Trump à l’égard de l’entité sioniste et de l’Iran, en revanche il liquidera tous les aspects plutôt positifs du bilan de son prédécesseur en matière de baisse de la pression fiscale, de mesures en faveur de la famille et de la vie, de sain protectionnisme, de lutte contre l’immigration. N’oublions pas que Biden, pendant la campagne présidentielle, a posé le genou à terre pour demander pardon aux Noirs pour le mauvais comportement supposé des Blancs à leur égard. Et commentant la prise symbolique et temporaire du Capitole par certains partisans galvanisés de Trump, il avait osé déclarer que s’il s’était agi de manifestants Black Lives Matter, que visiblement il chérit et soutient, ils auraient été réprimés bien plus sévèrement. Cette assertion est fausse puisque cet assaut du Capitole a coûté la vie à quatre manifestants, dont une jeune femme désarmée, réserviste de l’armée de l’air et tirée à bout portant par la police, mais elle indique quel est l’état d’esprit et quelles seront les priorités du nouveau président. Il ne fait aucun doute que Biden, simple marionnette de l’Etat profond, profondément corrompu et donc docile, dénué de tout charisme et de tout talent, mènera une politique favorable aux minorités ethniques et sexuelles, à la révolution dite antiraciste et LGBTiste, climatiste et globaliste, et que les Blancs américains ont du souci à se faire tant ils seront la cible des politiques et des mesures de l’administration Biden. Laquelle fera tout son possible pour rendre inéligible à vie Trump afin qu’il ne puisse pas à nouveau triompher dans les urnes, porté par la colère populaire.
On voit dans ces événements outre-Atlantique les limites et les faiblesses du populisme qui ne parvient pas dans la durée et en profondeur à résister au rouleau compresseur mondialiste et à la politique de submersion, de subversion et d’anéantissement de l’Occident blanc et historiquement chrétien. On a même le sentiment que le combat devient de plus en plus difficile. Un nationaliste français authentique qui voudrait ainsi se lancer en politique et proposer une véritable alternative au pays se heurte à des obstacles infranchissables : la barrière médiatique (ne sont invités et promus dans les media audiovisuels que des personnalités ayant fait allégeance à l’entité sioniste, à la législation abortive, homosexualiste et anti-révisionniste), la purge des réseaux sociaux (de sorte qu’Internet qui était un espace de liberté depuis une quinzaine d’années est désormais sous le contrôle idéologique des GAFAM, d’où la censure de plus en plus systématique des contenus et comptes authentiquement dissidents), la barre inatteignable des 500 signatures pour pouvoir concourir à la magistrature suprême, le manque de moyens matériels (l’argent est le nerf de la guerre et sans le soutien d’un parti financé publiquement et existant médiatiquement aucun candidat non promu par le Système ne peut percer actuellement).
Même Trump, qui a pourtant fait le jeu de l’entité sioniste, plus qu’aucun de ses prédécesseurs, a été diabolisé parce qu’il défendait sur certains points, sans doute plus d’ailleurs par électoralisme que par conviction profonde, des positions clairement de droite et de bon sens. Et la diabolisation fait feu de tout bois. On a ainsi reproché à Trump de ne pas vouloir permettre au processus électoral d’aller à son terme, en dénonçant « les fraudes et les votes illégaux » mais, que l’on sache, en Algérie, en 1992, le Système n’a pas reproché au FLN d’annuler le second tour des élections législatives qui allaient voir la victoire triomphale du FIS, le Front islamique du salut, au nom de la nécessaire sauvegarde de la démocratie. Et lors de la quinzaine de la haine en 2002, l’Etablissement s’est bien gardé de respecter le pluralisme et l’égalité de traitement entre les deux finalistes de la présidentielle, là encore au nom de la Démocratie et de la République en danger.
On a aussi insisté pour que tous les votes soient comptés à la présidentielle américaine. Mais que l’on sache en Nouvelle-Calédonie le corps électoral a été restreint de manière scandaleuse au profit des Kanaks, interdisant à des Français installés sur le territoire après 1993 de voter. Et cette mesure vexatoire a été validée par le Conseil constitutionnel. De toute façon, lorsqu’un gouvernement entend faire adopter une mesure de droite, ce qui est fort rare, le Conseil d’Etat la rejette ou le Conseil constitutionnel la censure. On l’a vu lorsque le gouvernement de Raymond Barre a voulu restreindre le regroupement familial en faveur des immigrés, la plus haute juridiction dans l’ordre administratif s’y est opposé. Les conséquences ont été funestes. De même le Conseil constitutionnel, surtout depuis la présidence de Robert Badinter, a systématiquement censuré ou réduit quasiment à néant les mesures de limitation de l’immigration de masse ou de défense de l’école libre.
La démarche de dédiabolisation, telle que mise en œuvre par Marine Le Pen, qui fêtait ce 16 janvier ses dix ans à la présidence du Front national, devenu par sa volonté Rassemblement national depuis le 1er juin 2018, n’a pas non plus obtenu les fruits escomptés. Non seulement elle a démotivé beaucoup de cadres et de militants, tuant l’enthousiasme et décourageant les bonnes volontés, de sorte que l’implantation militante du mouvement est désormais très faible, comme en a témoigné le résultat assez catastrophique du RN aux dernières municipales, en dehors de quelques rares réussites locales en trompe-l’œil, mais de plus elle n’a pas suffi à convaincre jusque-là une majorité d’électeurs de voter pour le RN et sa présidente. L’échec s’ajoute donc à une forme de trahison.
C’est dire la difficulté aujourd’hui d’inverser le cours des choses. Le mal est si profond, si étendu. Mais si l’on veut tenter de renverser la table, s’il n’est pas déjà trop tard, cela ne peut se faire qu’en disant toute la vérité, en restant fidèle à la doctrine et aux principes nationalistes et catholiques, en dénonçant le mal, le mensonge, le laid, le faux et en promouvant le beau, le bien, le vrai. Il n’est pas d’autre issue, d’autre chemin. Le reste n’est qu’illusions fugaces, espoirs fallacieux, tromperies manifestes.
Jérôme BOURBON, RIVAROL.