COMME D’ORDINAIRE les vœux interminables d’Emmanuel Macron pour la Saint-Sylvestre (encore près d’un quart d’heure cette fois !) se sont résumés à un exercice d’autosatisfaction où, entre moult banalités, perce plus que jamais l’idéologie de la révolution arc-en-ciel. En témoigne notamment la volonté présidentielle de combattre davantage encore les discriminations, c’est-à-dire dans les faits de s’en prendre aux libertés, d’étouffer la vérité, d’imposer le nomadisme, le sans-frontiérisme tant sur le plan physique que moral. Le chef de l’Etat s’est par ailleurs félicité du vote de la loi Darmanin sur l’immigration par le Parlement affirmant que cette nouvelle législation permettra de lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine et les passeurs et de mieux intégrer les immigrés ayant « vocation à rester sur notre territoire ». Or rien n’est plus faux. Rien n’est plus mensonger que cette affirmation, la loi Darmanin prévoyant explicitement la régularisation d’au moins dix mille immigrés clandestins supplémentaires par année, la procédure de régularisation étant de surcroît facilitée car ce sera l’immigré en situation irrégulière qui fera désormais lui-même la demande et non plus son employeur.
Cette disposition qui créera un appel d’air supplémentaire a été votée, et ce n’est pas anecdotique, par le Rassemblement national à la demande d’une Marine Le Pen enthousiaste, évoquant « une victoire idéologique ». Il s’agit là d’une mascarade politicienne car, contrairement à ce qui est dit ici ou là, il n’y a aucune préférence nationale, a fortiori aucune exclusivité nationale, dans ce texte. Aucune prestation n’est réservée aux Français. Il faudra seulement, si la loi est promulguée telle quelle (ce qui est fort improbable), qu’un étranger en situation régulière réside cinq ans en France (deux ans et demi seulement s’il travaille) pour bénéficier des allocations familiales. Ce n’est en rien une mesure de préférence nationale. Une condition de résidence de cinq ans en France existe déjà pour les étrangers voulant toucher le RSA. L’obtention de la prime d’activité est également soumise à une condition de la sorte. Tout n’est donc que leurre et mensonge. Cette loi n’apporte aucune valeur ajoutée. On fait semblant comme d’habitude. La gauche et l’extrême gauche présentent cette loi comme anti-républicaine voire fasciste. Alors qu’il n’y a rien. On nage en pleine folie. C’est la comédie parlementaire ordinaire. Cette loi ne changera rien à la submersion migratoire de notre pays et elle aura même plutôt tendance à l’aggraver. Reste que, pour la première fois de son histoire, le Front national, devenu Rassemblement national, vote un projet de loi gouvernemental qui prévoit explicitement une plus grande régularisation annuelle d’immigrés clandestins. C’est une trahison de plus, un reniement supplémentaire de la part des dirigeants de ce parti, ce qui ne semble toutefois pas lui nuire sur le plan électoral car c’est un parti attrape-tout à même d’agréger toutes les colères, toutes les frustrations mais qui ne changera absolument rien s’il arrivait demain aux responsabilités. Disons-le, Marine Le Pen, c’est une Meloni en pire, car Meloni mène une politique immigrationniste et ultra-sioniste en Italie mais elle n’est pas LGBTiste ni ne s’apprête à voter la constitutionnalisation du « droit à l’avortement ». Contrairement à Marine Le Pen en France.
LE PRÉSIDENT de la République qui a pourtant encouragé les députés de la majorité à voter ce projet Darmanin sur l’immigration a saisi le Conseil constitutionnel le 20 décembre, dès le lendemain de l’adoption de la loi par le Parlement, dans l’espoir assumé que les neuf gnomes du Palais Royal censurent les dispositions qui ne lui plaisent pas et qui lui paraissent anticonstitutionnelles, comme l’instauration de quotas d’étrangers fixés par le Parlement pour les trois années à venir. Rendez-vous compte de la situation ubuesque : le chef de l’Etat qui est le premier magistrat de France et qui, à ce titre, doit veiller au respect scrupuleux de la loi fondamentale enjoint à ses troupes de voter une loi dont il considère par ailleurs, comme le Premier ministre et beaucoup de ministres et d’élus de la majorité présidentielle, que plusieurs dispositions sont anticonstitutionnelles. Cela seul en dit long sur la déliquescence des institutions et sur l’affaissement du niveau intellectuel et du sens moral du personnel politique.
Ce n’est toutefois pas une première : Jacques Chirac, au printemps 2006, avait promulgué la loi dite sur l’égalité des chances, incluant le fameux CPE (Contrat de Première embauche) tout en exigeant de son gouvernement qu’elle ne fût pas appliquée. Dans une allocution télévisée surréaliste, il annonçait ainsi à la fois sa volonté de promulguer la loi et sa détermination à ne pas du tout l’appliquer et à la remanier de fond en comble, en censurant notamment sa principale disposition. Peut-on aller plus loin dans la prévarication, dans les manquements graves aux devoirs de sa charge ? On a vraiment affaire à des guignols qui vont toujours plus loin dans le cynisme, le scandale, l’injustice, l’absurdité. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas en partie voulu car un tel amateurisme, pire une telle incompétence, sont si frappants, si majeurs, si voyants, si outranciers qu’ils ne laissent pas de déconcerter le spectateur attentif.
AU-DELÀ de ces absurdités juridiques, tout aujourd’hui en politique repose sur le règne des faux-semblants. Comme l’a très bien dit dans un entretien vidéo au Figaro Henri Guaino, qui est un gaulliste atypique et un esprit brillant, et dont on peut apprécier le franc-parler, même si on n’est pas d’accord avec tout, avec ce projet de loi Darmanin, on fait semblant de lutter contre l’immigration, mais en réalité rien ne changera. Non seulement parce qu’il ne contient aucune mesure efficace et que les quelques mesurettes allant dans le sens d’une apparente plus grande fermeté, comme l’allongement relatif de la durée de séjour sur le sol national pour bénéficier de certaines prestations, seront très probablement censurées courant janvier par le Conseil constitutionnel. Mais aussi et surtout parce qu’on feint de croire que le Parlement national a le dernier mot alors même que nous avons été dépossédés de notre souveraineté et que le droit européen l’emporte sur le droit national. Ce qui a été validé depuis plusieurs décennies par nos plus hautes juridictions, la Cour de cassation (arrêt Vabre en 1975) et le Conseil d’Etat (arrêt Nicolo en 1989).
Deux jours seulement après l’adoption en France de la loi sur l’immigration, l’Union européenne — dont l’un des pères Jacques Delors s’est éteint à 98 ans le 27 décembre, ce qui a donné lieu à des dithyrambes médiatiques tout à fait immérités (Delors, alors président de la Commission européenne (1985-1995), promettait, lors de la campagne du référendum sur Maastricht que, si le traité était adopté, la croissance et le plein emploi seraient au rendez-vous, on a vu ce qu’il en a été réellement !) trouvait un accord sur la refonte des règles européennes en matière d’asile et de migration. Procédures, répartition des demandeurs, gestion des crises, le pacte sur la migration et l’asile porte sur cinq règlements concernant la politique migratoire européenne. La présidence espagnole du Conseil et le Parlement européen sont parvenus le 21 décembre à un accord pour une politique commune en matière d’asile et de migration. Cette politique de l’Union européenne s’imposera évidemment à tous les Etats membres. On peut donc voter toutes les lois que l’on veut sur le plan national, essentiellement par démagogie et clientélisme électoralistes, pour faire accroire à ses électeurs qu’on les écoute et que l’on veut être d’une grande fermeté dans la gestion des flux migratoires, tout cela n’est en réalité qu’imposture et faux-semblants, mensonges et manipulations.
A REBOURS de ce monde empuanti par le mensonge et le crime — quand on songe à l’horreur quotidienne que vivent sans aucun secours humain les Palestiniens dans la bande de Gaza du fait d’un Etat terroriste et voyou et d’une armée d’assassins, il y a de quoi frémir. Il n’y a rien de pire au monde que le sionisme, épurateur et criminel de bout en bout, voleur de terres, exterminateur et génocidaire —, nous formons des vœux à l’orée de cette nouvelle année pour que, conformément au conseil du grand Soljenitsyne, quoi qu’il en coûte, nous refusions absolument le mensonge sous toutes ses formes, y compris le mensonge par omission, par autocensure. Ce mensonge qui paraît véniel et qui pourtant peut avoir des conséquences incommensurables car, à force de taire la vérité, de ne plus dénoncer les injustices, de ne plus combattre l’erreur, de ne pas oser pointer du doigt les criminels, les menteurs et les imposteurs, de ne pas les dénoncer publiquement, nommément, on se rend objectivement complice de ces forfaits et on encourage l’injustice et le crime à frapper toujours plus fort, à aller toujours plus loin dans l’abjection.
Ne soyons pas naïfs, l’année 2024 qui commence s’annonce celle de tous les dangers. Pour la vie, la morale et la civilisation. Avec dès les premiers mois la constitutionnalisation du « droit à l’avortement » et la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Mais aussi pour nos libertés. Avec un projet de loi visant à permettre aux tribunaux d’embastiller dès la première instance les personnes condamnées en vertu du droit de la presse, c’est-à-dire pour simple délit d’opinion. Avec une succession de procès, dès la mi-janvier, contre le directeur de RIVAROL dans le but explicite et assumé de l’embastiller et, croit-on ainsi, de faire disparaître, de faire taire l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. Nous combattrons de toutes nos forces, à notre humble niveau, ces projets liberticides et mortifères. Nous aurons besoin pour cela de votre soutien militant et de votre inébranlable fidélité. De votre détermination et de votre enthousiasme. Ce dont nous ne doutons pas. Ce dont nous n’avons jamais douté.
Au milieu de ténèbres de plus en plus épaisses, de plus en plus profondes, le mieux actuellement que nous ayons à faire est de débusquer le mensonge, de clamer la vérité, de rester fidèle aux principes et de renforcer en nous la foi, l’espérance et la charité qui éclairent l’intelligence, fortifient la volonté, réchauffent l’âme et dilatent le cœur. Nous allons célébrer dans quelques jours la grande solennité de l’Epiphanie. Dieu dans son infinie bonté se manifeste aux hommes, leur tend les bras, de la Crèche à la Croix. Il nous rouvre le Ciel pourvu que nous l’accueillions avec chaleur, ardeur et générosité. Et pour mieux toucher nos cœurs endurcis, Dieu a choisi de naître d’une vierge et de se faire petit enfant. L’infiniment grand se fait infiniment petit. Le Verbe se fait chair. Il n’y a donc pas de place face à ce mystère merveilleux de l’Incarnation qui réjouit le Ciel et la Terre, qui fait la joie des Anges, pour le découragement, le murmure, le doute, le désespoir. Combattons vaillamment, gaiement, hardiment, généreusement.
Chers lecteurs, bonne année, bonne santé et, comme on le disait autrefois, en des temps de plus grande foi, « le Paradis à la fin de vos jours » !
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RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Le sommaire :
page 01 – Bergoglio autorise la bénédiction de couples d’invertis, Macron ouvre la voie à l’euthanasie ! – Jérôme Bourbon
page 02 – Nos deuils : Ghislain de Diesbach (1931-2023) ; Jacques le Morvan (1954-2023)
page 02 – Droit aux lettres – Lucien Cerise et le relativisme (Tartaret) – Félicitations à Hannibal pour sa chronique sur les boomers (Hureaux)
page 03 – Chronique de la France asservie et résistante – Le RN dans la tourmente ? – Et maintenant, ces psychopathes s’en prennent à Bugeaud ! – « Tu seras tondue à la Libération » – « Six vitraux contemporains » prévue à Notre-Dame de Paris, au fou ! – Le wokisme dans ses basses œuvres aux États-Unis – Niveau catastrophique des élèves français en lecture et en mathématiques ! – Robert Spieler
page 04 – L’épuration ethnique de la Palestine depuis 1948 – Jean Terrien
page 06 – Moussa continue il faudra que ça cesse… – Henri de Fersan
page 07 – Le sionisme et la construction progressive de la muraille des mots – François-Xavier Rochette
page 08 – La guerre sans fin à Gaza et son extension en Mer Rouge – Scipion de Salm
page 08 – Les plans d’élargissement de l’Union européenne, de l’Ukraine à la Turquie – Scipion de Salm
page 09 – Une victoire russe se dessine-t-elle en Ukraine ? – Scipion de Salm
page 09 – Législatives en Serbie : le sortant conforté – Scipion de Salm
page 09 – La menace d’invasion du Guyana par le Venezuela : beaucoup de bruit pour rien ? – Scipion de Salm
page 10 – Paul Carton ou la médecine comme « art de la santé » globale – Axel Courlande
page 12 – Et à l’heure de notre mort (Deuxième partie) – Jean-Philippe Robiquet
page 13 – Les chroniques de Robert Brasillach dans Je suis Partout – Robert Spieler
page 14 – Le comte de Gobineau et ses relations avec Richard Wagner – Florent Bouzid
page 16 – Pacifistes, progressistes, syndicalistes à Vichy : À la gauche du Maréchal – Antoine Cassagnes
page 17 – Georges de Nantes (1924-2010), figure du national-catholicisme – Paul-André Delorme
page 19 – La Bête du Gévaudan, un beau cadeau pour les fêtes de Noël – Robert Spieler
page 19 – À Fresnes, au temps de Robert Brasillach… – Antoine Cassagnes
page 20 – Il y a 10 ans : double assassinat à Athènes – Henri de Fersan
page 21 – Conte de Noël 2023 – Hannibal
page 22 – Au catalogue d’Akribeia – Juda le Prince
page 22 – Oradour : 13,5 millions d’euros pour tenter de contrer le révisionnisme – Vincent Reynouard