TRISTE ET TERRIBLE MOIS de janvier. En l’espace de trois semaines seulement, nous aurons perdu trois fortes personnalités, Jean-Marie Le Pen le 7 janvier — dont la tombe a été ignominieusement profanée, ainsi que la stèle et la croix, dans la nuit du 30 au 31 janvier, dans le cimetière de la Trinité-sur-Mer, preuve que la haine incandescente s’en prend même aux morts et à leur sépulture, leur refusant le repos, les poursuivant avec un acharnement diabolique jusque dans leur dernière demeure —, Jürgen Graf, l’auteur de l’Holocauste au scanner le 14 janvier et Mgr Richard Williamson le mercredi 29 janvier à 23h23, jour de la fête de saint François de Sales, patron des écrivains et des publicistes. Nous évoquions dans notre précédent éditorial l’hémorragie cérébrale qu’avait eue l’évêque britannique le 24 janvier au soir. Après cinq jours d’affaiblissement progressif à l’hôpital QEQM (Queen Elizabeth The Queen Mother Hospital) à Margate dans le Kent dans le sud de l’Angleterre où ses amis, tant des fidèles que des clercs, se sont succédé à son chevet pour prier et l’entourer, Mgr Williamson s’est éteint à l’âge de 84 ans. Il était né à Londres le 8 mars 1940. Il s’était converti de l’anglicanisme en 1971 et était devenu catholique. Entré au séminaire naissant de la Fraternité Saint-Pie X en Suisse, en 1972, il sera ordonné prêtre en 1976, sera professeur à Ecône, puis directeur de séminaire, d’abord aux Etats-Unis, en Argentine ensuite. C’est le deuxième évêque sacré sans mandat pontifical par Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991) le 30 juin 1988 à Ecône — le coconsécrateur étant Mgr Antonio de Castro Mayer (1904-1991), ancien évêque de Campos — à disparaître après Mgr Bernard de Tissier de Mallerais (1945-2024), mort le 8 octobre 2024 à 22h08 à l’hôpital de Martigny en Suisse. Les circonstances ayant conduit au décès de ces deux prélats sont étrangement assez proches : Mgr Tissier a eu un traumatisme crânien qui lui a fait perdre immédiatement connaissance le 28 septembre dernier à la suite d’une chute dans l’escalier qu’il avait emprunté pour dire sa messe dans la crypte à Ecône après l’Angélus du matin et il est mort à 79 ans à l’issue de dix jours de coma. Les deux ont reçu les derniers sacrements. Des quatre évêques sacrés par le fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ne restent aujourd’hui que Mgr Alfonso de Galarreta qui a eu 68 ans le 14 janvier et Mgr Bernard Fellay qui aura 67 ans le 12 avril.
Manifestement une page s’est tournée. Ces deux évêques, Tissier et Williamson, qui étaient les plus âgés et les plus brillants des quatre, avaient accordé des entretiens à RIVAROL. Le premier en 2002 pour la publication de son épaisse biographie de Mgr Lefebvre qui lui avait demandé six ans de travail, puis, dix ans plus tard, en 2012, pour marquer publiquement son opposition à la politique de ralliement rampant à la Rome moderniste de la direction de sa société sacerdotale (il était hélas rentré dans le rang par la suite). Mgr Williamson, quant à lui, nous avait donné une interview en 2013, quelques mois après son exclusion de la Fraternité Saint-Pie X par le supérieur général de l’époque, son confrère Mgr Fellay.
Pour le banquet des 65 ans de RIVAROL, le 9 avril 2016, nous avions proposé à Mgr Williamson de venir et de prendre la parole aux côtés de Jean-Marie Le Pen, de Pierre Sidos, puis de Robert Faurisson. Il avait hésité, était d’un côté tenté, presque séduit, par la démarche, puis finalement avait préféré s’abstenir car il estimait, nous avait-il expliqué, que son rôle n’était pas d’être au côté d’un dirigeant politique, ainsi que l’était le fondateur du Front national. Nous avons bien sûr respecté sa décision, mais nous l’avons vivement regrettée car il nous semblait que Son Excellence avait toute sa place à ce banquet du fait de ses positions constantes et courageuses sur le plan historique et dans le cadre de l’anniversaire d’un hebdomadaire qui est révisionniste depuis sa fondation en janvier 1951. Beaucoup de nos lecteurs auraient certainement été ravis de le rencontrer, d’échanger avec lui, et ce d’autant plus que Mgr Williamson était un homme très abordable, souriant, courtois, à l’écoute de ses interlocuteurs.
NOUS NE DISCUTERONS PAS ICI, faute de place, de manière détaillée et exhaustive de ses très nombreuses déclarations, actions et positions au fil des décennies mais aussi, nous semble-t-il, parce que ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler, ni de nous atteler non plus à une forme de droit d’inventaire, fût-il déférent, alors même que Mgr vient de nous quitter. Car, quels que soient les désaccords, parfois profonds, qu’on a pu avoir avec des actes qu’il a pu poser, des propos qu’il a pu tenir ou des initiatives qu’il a pu prendre, on ne peut nier les qualités exceptionnelles de ce prélat, très lettré, diplômé de l’université de Cambridge en littérature. Sans conteste le plus brillant, le plus cultivé et le plus courageux des quatre évêques sacrés par l’ex-archevêque de Dakar. Celui aussi à la plus belle prestance et à l’intelligence la plus fine. C’était un régal de l’entendre en sermon ou en conférence où il s’exprimait sans note, et avec une aisance remarquable, dans un français impeccable (il était polyglotte) et bien souvent avec une pointe d’humour so british. D’origine en partie écossaise comme Robert Faurisson, il était, à l’instar du Professeur, un excellent conférencier. Ses exposés étaient tirés au cordeau. Avant chacune de ses causeries, il prenait soin de distribuer lui-même à l’assistance un plan détaillé de son exposé qui était un résumé extrêmement clair et précis des thèmes qu’il allait développer avec une grande maîtrise.
Ne serait-ce que pour ses qualités oratoires et rhétoriques et pour sa grande culture, sa disparition crée un grand vide. Un peu comme celle de Jean-Marie Le Pen sur le plan politique. Car, disons-le franchement, sauf rares et remarquables exceptions individuelles, nous n’avons plus aujourd’hui de grands prédicateurs, de talentueux orateurs sacrés. Trop souvent hélas les sermons, quelle que soit la “position” du prédicateur, ne sont actuellement qu’un filet d’eau tiède qui ne touche ni les cœurs ni les intelligences et où l’on ne projette finalement que son propre vide ou les quelques éléments de langage mâchés et rabâchés d’esprits (et de structures) sclérosés, étriqués et sectaires. C’est dramatique. Il faut avoir conscience que nous vivons la fin d’un monde, l’engloutissement d’une civilisation et un effondrement général et continu dans tous les domaines de l’esprit. Nous vivons le temps des ruines, ruine du langage, ruine du savoir, ruine de la vérité, ruine de la vertu. C’est partout le désert et le chaos. Le vide et le néant. Où sont aujourd’hui les grands orateurs tant dans le temporel que dans le spirituel ? Où sont ceux qui enflamment l’assistance, dilatent le cœur, réchauffent l’âme, embrasent la volonté, enthousiasment l’esprit ? Bienheureuses les générations qui ont connu un temps où la ferveur de la foi, la maîtrise de la langue, la fine connaissance du sujet, la profondeur spirituelle se conjuguaient pour donner des homélies et des conférences en tous points remarquables où l’on sortait renforcé dans ses convictions, affermi dans sa volonté, éclairé dans son intelligence et profondément désireux de conserver et de faire partager autour de soi ce trésor. La prédication, l’enseignement du catéchisme, la tenue d’une conférence spirituelle ou doctrinale doivent être le fruit, comme l’explique lumineusement Dom Chautard dans L’âme de tout apostolat, d’un débordement de vie intérieure et ne peuvent en aucun cas se réduire à un brouet insipide. On l’oublie parfois mais le Christ est venu allumer le feu sur la terre. Le feu de la charité. Mais, précisons-le, pas le feu sans la lumière. La lumière de la vérité. C’est une Eglise de feu qu’il est venu fonder, ce sont des âmes de feu dont il veut s’entourer. Des âmes prêtes à tous les sacrifices, à tous les renoncements si c’est nécessaire. Des briseurs de barrage. Et non des experts en politicaillerie, en diplomatie, en duplicité, en carriérisme, en ruse et en tromperie. Comme on ne le voit que trop.
LOIN DE NOUS l’idée de canoniser Mgr Williamson ou d’en dresser un panégyrique sans nuances — de toute manière son jugement n’appartient qu’à Dieu —, mais force est de reconnaître que lorsqu’il a été mis au ban de l’univers, et même de la société sacerdotale dont il avait été membre pendant 40 ans pour avoir dit fin 2008 dans un entretien à des journalistes suédois qu’il ne croyait pas à la Shoah, aux chambres à gaz et aux six millions, il ne s’est jamais rétracté sur le fond, il a tenu bon jusqu’au bout. Jusqu’au terme de sa vie terrestre. Quitte à tout perdre. Ses honneurs, sa réputation, son confort, sa tranquillité. Quitte à devoir renoncer du jour au lendemain à la direction du séminaire de la Fraternité à la Reja en Argentine, fonction qu’il occupait depuis six ans. Quitte à devoir quitter d’urgence le pays, les autorités de Buenos Aires lui intimant l’ordre de déguerpir au plus vite et de ne jamais revenir parce qu’il avait osé remettre en cause le Dogme de l’Holocauste, quitte à moisir dans une mansarde dans le Grand Londres sans avoir droit de prêcher, de confirmer ou d’ordonner (de 2009 à 2012), en étant condamné au silence et à une forme de réclusion. Quitte à subir des pressions fortes et incessantes de ses supérieurs lui intimant l’ordre de se rétracter, de reconnaître explicitement et sans équivoque le Dogme shoahtique pour faire baisser la pression et favoriser les tractations avec la Rome moderniste. Quitte à être attaqué publiquement par d’anciens confrères, dont par charité nous tairons les noms — mais ils se reconnaîtront ! — qui, à l’époque, n’ont rien trouvé de plus élégant et de plus décent que d’hurler avec les loups en se désolidarisant publiquement de lui et en le traînant plus bas que terre alors qu’ils auraient seulement pu se taire ! —
Quitte à subir les attaques d’une rare violence de toute la presse internationale le mettant en une, comme on exhibe la photo d’un criminel, d’un fugitif (wanted) et en le faisant passer pour un monstre absolu. Quitte à être victime d’un lynchage médiatique mondial où, sur les chaînes d’information continue, on le diabolisait de manière permanente pour exciter à la haine et à la vindicte contre lui. Comment oublier cet épisode datant du début de l’année 2009 ? C’était saisissant. C’était comme si toutes les forces de l’enfer s’étaient unies pour se déchaîner contre lui. A sa mort, il y a quelques jours, les rares publications qui en ont parlé, de La Croix à Famille chrétienne, ont titré sur le “négationniste”, “l’antisémite”, l’homme “controversé”. Comme pour Le Pen trois semaines plus tôt. Le même vocabulaire a été utilisé, les mêmes épithètes disqualifiantes. Car si la plupart des hommes de notre temps ne croient plus au diable ni à l’enfer, ils se sont créés un nouveau diable (Adolf Hitler et le fascisme) et un nouvel enfer (Auschwitz et les chambres à gaz). Et de ce diable-là, de cet enfer-là, on n’a pas le droit de douter de l’existence ni de la puissance ni de la malfaisance.
LES BONS APÔTRES nous expliquent de manière péremptoire que ce qu’a dit Mgr Williamson n’était pas prudent — ô prudence, que de crimes commet-on en ton nom ! —, que ce qu’il a dit n’a rien à voir avec la foi et la morale, que c’est hors sujet, que c’est même une faute grave de sa part dans la mesure où cela est de nature à choquer les âmes sensibles et à entraver l’apostolat. Ce raisonnement prétendument sage et habile et qui n’est en général que le masque de la plus écœurante lâcheté ne tient pas la route, et voici pourquoi. En effet, qui ne voit aujourd’hui, et chaque jour davantage, que la Shoah se substitue au Golgotha ? Le plus grand crime de l’histoire n’est plus le déicide, la mort du Christ par asphyxie sur le bois de la Croix, victime de l’humanité. C’est le génocide de six millions de juifs par asphyxie dans les chambres à gaz, victimes de l’inhumanité. L’événement central de l’histoire, son sommet, son acmé, n’est plus la Passion, la mort et la Résurrection du Christ au troisième jour. C’est la mort des juifs dans les chambres à gaz et leur résurrection politique et spirituelle trois ans plus tard avec la naissance de l’Etat d’Israël, lequel est sacralisé. Le génocide se substitue au déicide. Le peuple déicide devient une entité sacrée, un Messie collectif.
De plus, les tenants de ce culte planétaire affirment que Dieu s’est tu à Auschwitz, qu’il a laissé exterminer des millions d’innocents. Et donc, selon les sectateurs de cette contre-religion luciférienne, si Dieu a laissé faire ce massacre, c’est qu’il n’est ni tout-puissant (car il ne l’a pas empêché), ni infiniment bon (car le meurtre de masse s’est accompli) et donc qu’il n’existe pas. Ce qui est un odieux blasphème. C’est pourquoi les organisations juives ne supportaient pas qu’il y eût un carmel et une Croix à Auschwitz. Il fallait que tous ces symboles chrétiens disparussent pour que le silence et le grand vide se fissent. Elles ont mené une guerre de chaque instant pour faire disparaître et le Carmel et la Croix. Elles ont obtenu victoire pour le Carmel après une dizaine d’années d’une bataille ignoble (en 1993), mais pas pour la grande Croix de sept mètres qui, pour l’heure, a été sauvée, même si ont été retirées en 1999 les quelques centaines de croix (entre 150 et 300) qu’avaient érigées des Polonais sur le lieu. Feu Lucie Aubrac le disait sans complexe dans les établissements scolaires où elle prenait la parole dans le cadre du « devoir de mémoire » (en réalité d’un bourrage de crâne incessant et obscène) : elle ne croyait plus en Dieu depuis Auschwitz. Cela lui était devenu impossible. Elle faisait profession d’athéisme radical. Par conséquent, qu’on ne nous dise pas que ce culte ne met pas gravement en cause la religion chrétienne. D’autant plus que les grands prêtres de l’Holocauste affirment que la Shoah a été possible à cause de près de deux mille ans d’« enseignement du mépris » à l’égard des juifs de la part de l’Eglise catholique et que le pape Pie XII lui-même porte une lourde responsabilité car il n’a pas dénoncé publiquement pendant la guerre le génocide des juifs. Ce à quoi le Professeur Faurisson répondait : comment le Souverain Pontife pouvait-il dénoncer ce qui n’a pas eu lieu ? On mesure donc à quel point toute cette affaire est une machine de guerre diabolique contre la religion catholique. Il faut vraiment être bête et aveugle ou d’une mauvaise foi insigne pour ne pas s’en rendre compte.
ON LE VOIT, en prononçant et en maintenant les propos qu’on lui a tant reprochés sur ce sujet ô combien explosif, Mgr Williamson s’attaquait à une religion. Ou plus exactement à une contre-religion. A un culte qui ne souffre pas que l’on manque de déférence et de soumission à son endroit. A un (faux) dieu qui exige que l’on brûle sans cesse l’encens devant lui, qu’on l’adore, qu’on rallume la flamme comme à Yad Vashem, qu’on offre des fleurs, qu’on dépose des bougies, qu’on sorte les mouchoirs et qu’on se lamente comme lors des pèlerinages et processions à Auschwitz et ailleurs, qu’on se frappe la poitrine en s’écriant « plus jamais ça ». Croit-on vraiment que si tout cela n’était pas d’une importance capitale on conduirait régulièrement par cars entiers des classes de collège et de lycée au Struthof, à Auschwitz, au camp des Mille, au mémorial de la Shoah à Paris et aussi à Lyon où un nouveau mémorial a été inauguré ce 26 janvier ? Croit-on qu’on y accorderait dans les media, au cinéma, une place aussi prépondérante, aussi centrale, aussi obsédante ? Croit-on que le 27 janvier dernier, pour le 80e anniversaire de la « libération d’Auschwitz par l’Armée rouge », on aurait multiplié les commémorations, les interventions, les manifestations dans les écoles et à la télévision ? Croit-on que Macron aurait solennellement rallumé la flamme au mémorial de la Shoah, l’air grave, le pas lent et la mine confite, comme un pénitent allant à confesse, croit-on que les politiciens auraient tous rédigé d’obséquieux et larmoyants communiqués officiels pour fléchir le genou et brûler l’encens devant l’idole ? Qui ne voit qu’il s’agit là d’une contre-religion enseignée dès l’école primaire et tout au long de la vie à travers les media, le septième art, les variétés ?
En effet, ce culte holocaustique singe les rituels catholiques avec son culte des martyrs (les six millions), des saints (les Justes récompensés par l’Etat d’Israël), des miraculés (les survivants de la Shoah), des stigmatisés (les déportés avec leur numéro tatoué sur le bras), ses pèlerinages et processions expiatoires d’Auschwitz au Struthof, ses temples et cathédrales (les musées de l’Holocauste, le mémorial de la Shoah), les aumônes pour être absous de ses fautes (les réparations financières incessantes en faveur de l’Etat d’Israël et des descendants de déportés), ses reliques (les dents, les cheveux, les souliers des déportés), son hagiographie (les livres d’Elie Wiesel, de Primo Levi…), ses martyrologes (les murs, les plaques et mémoriaux recensant l’identité et le patronyme des victimes), ses lieux de supplice (les chambres à gaz homicides), ses tables de la loi (la Déclaration des droits de l’homme), son Evangile (le jugement du tribunal militaire international de Nuremberg), ses grands prêtres et ses pontifes (Klarsfeld, Veil, Lanzmann…), son inquisition (les tribunaux de la République et les dizaines d’Etats dans le monde disposant dans leur législation d’un arsenal répressif anti-révisionniste, de la France à l’Allemagne, de la Belgique au Canada, de la Suisse à la Russie), sa législation contre le blasphème (la loi Fabius-Gayssot et son équivalent un peu partout en Occident), ses juges (les magistrats), sa cité sainte (l’entité sioniste), ses archanges (Tsahal protégeant l’Eretz), ses prédicateurs et ses gardiens (les enseignants et tous les organes dirigeants, qu’ils soient politiques, médiatiques, religieux, syndicaux, associatifs, économiques), ses saintes congrégations (le Congrès juif mondial, le B’nai B’rith, le CRIF, la LICRA, l’UEJF, l’AIPAC…), son enfer (tous les nationalistes, sauf les israéliens, les révisionnistes, les catholiques fidèles à la doctrine sur le nouvel Israël, à la théologie dite de la substitution), ses fidèles (la quasi-totalité de l’humanité), ses mécréants (les révisionnistes).
Si elle singe la religion chrétienne, cette contre-religion en constitue aussi la totale inversion : à l’amour elle oppose la haine, à la vérité le mensonge, au pardon des offenses la vengeance talmudique, au respect des anciens la traque aux vieillards (des nonagénaires voire des centenaires sont ainsi régulièrement traînés devant les tribunaux au nom de la Mémoire), à la rémission des péchés l’imprescriptibilité des crimes, à l’esprit de pauvreté l’appât du gain (il faut toujours payer, payer pour eux !), à l’humilité la volonté de domination, au sens du partage l’esprit de lucre (il faut d’incessantes réparations), à la charité le chantage, au respect d’autrui le lynchage, au silence du recueillement le tapage de la mise en accusation, à la discrétion des vertus domestiques le bruit et la fureur médiatiques, à la justice infinie de Dieu la partialité d’un tribunal des vainqueurs jugeant les vaincus.
N’EST-IL PAS FRAPPANT, quand on y réfléchit, que les deux principales structures se voulant ou se présentant comme d’opposition au mondialisme, l’une politique, l’autre religieuse, le Front national et la Fraternité Saint-Pie X, soient passées à quelques années d’écart au révélateur des chambres à gaz ? A chaque fois la direction légale des deux structures a préféré sacrifier le doyen de l’organisation, Richard Williamson dans un cas (en 2009 par son retrait de toute responsabilité puis, trois ans plus tard, en 2012, par son exclusion définitive), Jean-Marie Le Pen dans l’autre (en 2015 par son exclusion de sa qualité d’adhérent du FN, puis, trois ans plus tard, en 2018, par la suppression de sa présidence d’honneur), parce qu’ils avaient pris, l’un et l’autre, l’un plus que l’autre, des libertés par rapport au tabou des tabous. Qui peut donc prétendre que cette question n’est pas centrale ? Qui peut affirmer, vu ses implications incommensurables, qu’un chrétien ne doit pas s’intéresser à cette question, qu’elle est sans importance, sans gravité et sans répercussion sur la théologie catholique ?
Ce sujet est tellement central qu’après la révélation des propos révisionnistes de Mgr Williamson, en janvier 2009, le Vatican avait fait savoir très officiellement que le prélat britannique ne serait admis à aucune fonction, à aucune responsabilité, aussi minime soit-elle, dans l’Eglise (comprendre l’église conciliaire) tant qu’il n’aurait pas entièrement abjuré ses considérations “négationnistes”. Benoît XVI avait de même affirmé en personne que, s’il avait su que Mgr Williamson remettait en cause l’existence des chambres à gaz homicides, il n’aurait pas levé son “excommunication” le 21 janvier 2009 en même temps que celle des trois autres évêques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Cette déclaration, si l’on se donne la peine de l’analyser calmement, est d’une importance capitale : on peut excommunier — ou refuser de lever l’excommunication de — quiconque professe des opinions historiques jugées dérangeantes. Autrement dit, dans l’église conciliaire, on tolère et même on encourage une multitude d’erreurs doctrinales et morales gravissimes, dont les conséquences sont apocalyptiques, mais on ne badine pas avec le révisionnisme historique. Un séminariste peut aujourd’hui contester un dogme de foi ou un précepte moral et réussir à se faire ordonner. En revanche, s’il exprime un doute, même discrètement, sur la réalité ou l’ampleur du génocide juif, il peut définitivement dire adieu à toute ordination presbytérale. Voilà où l’on en est. Mesure-t-on la gravité de la situation ? Comprend-on que ce n’est pas une question secondaire ou accessoire ? Une contre-religion qui sert à génocider le peuple palestinien, à anesthésier les peuples occidentaux en tuant leurs défenses immunitaires, à neutraliser les droites populistes et nationales en Europe et à faire apostasier les chrétiens en les faisant passer sous les fourches caudines de la synagogue est tout sauf anodine.
L’histoire retiendra aussi que Mgr Williamson, l’adversaire de la synagogue, ne sera pas inhumé à Ecône contrairement à Vitus Huonder (1942-2024), l’ancien “évêque” conciliaire de Coire, créateur du Dies judaicus, président délégué de la « Conférence épiscopale suisse » pour la « commission de discussion judéo-catholique », ardent soutien jusqu’à sa mort de Nostra Ætate, de l’entité sioniste et ami des rabbins. C’est là tout un symbole. Le processus de « normalisation canonique » de la FSSPX avec la Rome moderniste exige de donner des gages à la synagogue. De même la normalisation politico-médiatique du Front national (devenu Rassemblement national) exige-t-elle de se soumettre au lobby juif. Ce qui passe par la brutale exclusion du père fondateur en 2015 et, logiquement, dix ans plus tard, par l’expulsion physique de ses vrais amis et soutiens, de ceux fidèles à son combat, lors de la cérémonie religieuse en son hommage au Val-de-Grâce. Tout se tient. Le parallèle est éloquent et saisissant.
Mgr WILLIAMSON voyait clair sur le poison mortel du féminisme, du libéralisme, du modernisme, du judaïsme talmudique, du ralliement à la Rome apostate (même si, de manière paradoxale et regrettable, il reconnaissait l’autorité des “pontifes” conciliaires). Il voyait clair sur la question juive, sur l’illégitimité de l’entité sioniste, sur le massacre de masse à Gaza. Il avait consacré plusieurs de ses commentaires Eleison — son bulletin qu’il envoyait régulièrement par courrier électronique et qu’il aura rédigé pendant plus de vingt ans, de 2003 jusqu’à sa mort, le dernier en date datant du 18 janvier 2025, moins d’une semaine avant son hémorragie cérébrale et qui portait pour titre, en guise de mise en garde et de testament spirituel, « La trahison de la FSSPX » —, à cette tragédie du peuple palestinien martyrisé dont il avait parfaitement compris et analysé les ressorts. Il savait que si l’humanité entière se taisait face à l’anéantissement de tout un peuple, au vol de ses terres, à la destruction de son passé, à la négation de son être historique, à la disparition de ses villages (dont on a supprimé jusqu’aux noms comme s’ils n’avaient jamais existé), de ses racines, de ses cimetières, de ses cadastres, c’était à cause de la contre-religion de la Shoah dont l’entité sioniste est l’épicentre et le principal vecteur, avec son mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. On ne peut pas dire que beaucoup de clercs, fussent-ils traditionalistes, aient eu son courage, sa force d’âme et de caractère pour dénoncer d’une voix claire toutes ces ignominies. Or, un chrétien peut-il se taire devant la perpétration de massacres de masse ? Peut-il être un chien muet ? Les saints, les confesseurs de la foi au cours des siècles ont toujours dénoncé les scandales, les atteintes à la foi et à la morale dont ils étaient les témoins. Ce sont les vérités les plus attaquées qu’il faut en priorité défendre. Ce sont les ennemis les plus puissants qu’il faut d’abord combattre. Sinon à quoi sert-on ? « Si le sel s’affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes » enseigne le Christ (Matthieu V, 13).
Ne nous affadissons pas. Sous aucun prétexte. Feu Henry Coston disait (pour condamner cette manière de faire) : « on crée un journal pour défendre des idées. Et on finit par sacrifier les idées pour défendre le journal ». C’est malheureusement une pente glissante qui n’est que trop souvent suivie. Et ce n’est pas seulement vrai dans le cas d’une publication, c’est vrai aussi pour une structure politique ou religieuse. On crée une œuvre pour défendre une idée, une conviction, défendre une position, s’opposer à une évolution funeste et finalement on finit par sacrifier cette noble cause, cet idéal sincère pour défendre avant tout et à tout prix la survie de la structure qui devient alors une fin en soi. Et cette dérive n’est pas rare. Elle n’est au contraire que trop fréquente. On la voit tellement autour de soi. Elle est à l’origine de tous les affadissements, de tous les attiédissements, et à l’arrivée de tous les renoncements. Il faut absolument résister à cela. En restant fidèle à toutes les vérités de foi et à tous les préceptes moraux. Sans aucune diminution ni altération ni adultération du message. En servant humblement la vérité. En combattant l’injustice et le mensonge. En luttant chaque instant pour la vie et contre la culture de mort, contre les crimes de l’avortement et de l’euthanasie, de l’homosexualisme et du transsexualisme. Mais aussi en refusant d’être des adeptes du sionisme assassin et de la contre-religion de la Shoah qui n’est rien d’autre qu’une idole maléfique et destructrice. Bref, en étant des hommes lucides, libres et debout. Comme l’étaient chacun à leur manière, malgré leurs défauts, leurs limites, leurs erreurs et leurs faiblesses, voire parfois leurs contradictions, Jean-Marie Le Pen et Richard Williamson pour ne citer que ces deux personnalités hors du commun qui nous ont brutalement quittés en un mois de janvier douloureux et climatérique cette année. Nous sommes infiniment tristes de ces disparitions successives. Nous pleurons la perte de ces figures emblématiques. Nous nous sentons un peu plus seuls. Tout à coup il fait plus froid.
Et pourtant, malgré la tristesse que nous éprouvons, le sentiment de solitude que nous ressentons, malgré nos cœurs lourds et nos yeux embués de larmes, il nous faut poursuivre le combat. Nous venons de célébrer la Chandeleur, la fête de la Lumière. La présentation de l’Enfant Jésus au Temple. Sa reconnaissance par le vieillard Siméon comme « la Lumière qui se révèle aux nations ». Que face aux ténèbres qui s’épaississent, à la nuit profonde qui nous entoure et semble tout envahir, tout recouvrir, à l’obscurité qui paraît tout submerger, cette Lumière nous guide, nous protège, nous embrase dans le sentier de cette vie pour nous conduire, quand Dieu voudra, là où le cœur rougeoie, dans le Ciel qui flamboie. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol