Le gardien de but africain à papiers de leur République française Steve Mandanda, officiant au Club de football de l’Olympique de Marseille, vient de déclarer, surtout à propos des autres joueurs de son équipe, puisque lui est plus tranquille dans le gardiennage des buts :
« Cela fait deux matches qu’on [sic] joue comme des sénateurs, il faut changer tout cela sinon on avancera pas ».
N’ayant visiblement point d’autre occupation plus urgente pour la France, huit sénateurs interchangeables du néo-parti sárközyste Les Républicains ont très rapidement pris la mouche et fait adresser par leur secrétariat parlementaire, une invitation à se rendre au Sénat au footballeur susnommé
« afin qu’il puisse se rendre compte du quotidien d’un parlementaire. »
Prétendant le faire changer d’avis quant à leur sinécure sénatoriale très prisée à quasiment dix candidats par place, la bande des huit a ajouté :
« Nous comprenons que Steve Mandanda puisse reprendre une idée bien imprégnée dans l’imaginaire (sic) collectif mais elle ne correspond pas du tout (re-sic) à la réalité du Sénat d’aujourd’hui. »
Passons tout d’abord sur une opinion populaire, qui devrait pouvoir s’exprimer librement sans provoquer un quelconque tapage politico-médiatique.
Balayons également la contradiction entre s’appeler ‘Olympique’ et employer des joueurs professionnels très grassement payés qui n’hésitent pas à être transférés dans un autre club dès qu’ils reçoivent une offre financière encore plus alléchante.
D’ailleurs, ce point ne peut pas déranger des sénateurs membres d’un parti politique qui connaît actuellement son marché des transferts, par exemple vers le néo-FN, partout où il y a des postes potentiels d’élus captables aux prochaines élections régionales.
Pourtant, si ces huit sénateurs ont du temps à consacrer à cette opération de communication aussi bien maintenant qu’au moment où ils pourraient céder à la mode pour s’exhiber en compagnie d’un sportif de préférence non-européen, dans les couloirs du Palais Bourbon, ceci tendrait à prouver qu’outre d’être d’inutiles nuisibles puisque c’est l’Assemblée nationale qui décide finalement des lois, les sénateurs disposent de beaucoup de temps libre, ce qui justifie l’expression populaire qu’ils dénoncent néanmoins.
D’ailleurs, selon l’article 28 alinéa 2 de leur Constitution, les sessions parlementaires ne durent que la moitié de l’année :
« Le nombre de jours de séance que chaque assemblée peut tenir au cours de la session ordinaire ne peut excéder cent vingt. »
Soit l’équivalent de six mois à raison de vingt jours ouverts par mois, les éventuelles – et courtes – sessions extraordinaires étant largement compensées par les absences à répétition, notamment des cumulards, maires, membres des communautés urbaines, conseillers départementaux et régionaux.
Si quelqu’un créait l’expression « corrompu comme un sénateur », l’inviteraient-ils à constater qu’il n’y a pas de séances de tractations à huis clos, ni d’utilisation des fonds du Sénat à des fins personnelles ou clientélistes ?
Cela serait impossible, vu que malgré leurs privilèges exorbitants, ils mettent en œuvre divers moyens pour détourner de l’argent public, notamment pour eux-mêmes.
Les sénateurs Les Républicains feraient donc mieux de se taire !