2018, Akribeia, 344 pages, 25 €
De Jean Thiriart (1922-1992), penseur de l’unification européenne injustement méconnu, les plus avertis connaissent le militant, le chef de l’organisation transnationale Jeune Europe, ses écrits des années soixante, Un Empire de 400 millions d’hommes : l’Europe (1964) ou La Nation européenne, revue mensuelle qui paraît entre 1966 et 1969.
Retiré de la vie militante en 1969 pour se consacrer à la Société d’optométrie d’Europe, qu’il fonde en 1967 et qu’il présidera jusqu’en 1981, il réapparaît au début des années quatre-vingt en tant que théoricien développant une vision géopolitique des grands espaces en opposition avec les nationalismes étroits.
Dans L’Empire euro-soviétique de Vladivostok à Dublin, écrit en 1984 mais resté inédit, et malgré l’anachronisme de son intitulé, il montre une clairvoyance certaine. Ayant su, avant d’autres, dépasser les clivages conventionnels et s’abstraire de tout prisme idéologique, il montre ce que pourrait (ou devrait) être la Très Grande Europe.
La fin de l’URSS puis l’évolution consécutive des relations internationales riche en tensions montrent à l’envi que la piste « utopique » développée par Thiriart est sans conteste la voie pour que l’Europe redevienne acteur de l’Histoire.
Au-delà du témoignage historique, l’actualité rétrospective des écrits de Thiriart n’échappera pas aux yeux du lecteur avide d’analyser le monde contemporain à la lumière des tensions et bouleversements en cours.
Disponible sur la Boutique nationaliste