A propos des responsabilités dans la Première Guerre Mondiale
“Platon m’est cher mais la vérité m’est plus chère encore” Aristote
Cet article, partant d’un exemple précis, celui des responsabilités dans la Première Guerre Mondiale, aborde le problème de l’influence du quatrième pouvoir : Le Pouvoir Médiatique. Suivant les sondages, il apparaît que près de 70% des citoyens interrogés ne font plus confiance aux médias. Ceux qui manifestent aujourd’hui dans les rues depuis des mois ne seront pas surpris par ce résultat, tant il est clair que les journalistes officiant dans les grandes chaînes de TV ou de la presse écrite, appartenant à de grands groupes industriels du CAC 40 ou du capitalisme financier, sont des portes paroles étrangers à leurs préoccupations. Nous savons aussi d’autre part, et les esprits libres mieux que quiconque, que comme le disait l’accusateur public Fouquier-Tinville : « Donnez moi une phrase de quelqu’un et je le ferai pendre ».
A la fin du XIXe siècle, la Grande Bretagne est la puissance dominante, son empire colonial s’étend du Canada jusqu’à la Nouvelle Zélande. Dans les livres récents de Gerry Docherty et Jim MacGregor : l’Histoire Occultée, Les origines secrètes de la première guerre mondiale Editions Nouvelle Terre, 2017 1, 2 et de Carroll Quigley, Histoire Secrète de l’Oligarchie Anglo-américaine, Le Retour aux Sources, 2015, The Anglo-American Establishment, New York, Book in Focus, 1981 3, 4, ces auteurs détaillent l’organisation d’une aristocratie ploutocratique et mondialiste qui, dans sa volonté de contrôler la marche du Monde, organisera la première guerre mondiale, détonateur de la deuxième.
Je cite G.D. et J.M. :
« L’Histoire a été soigneusement falsifiée pour dissimuler le fait que, contrairement à l’article 231 du traité de Versailles en 1919, c’était la Grande-Bretagne, désireuse de conserver sa suprématie mondiale et non l’Allemagne, qui était responsable de la guerre ».
Le coût de cette entreprise sera : 16 millions de morts, la destruction d’une civilisation européenne enracinée et la prééminence des USA dans les affaires d’un monde futur unipolaire.
L’Allemagne de Guillaume II au tournant du XXe siècle
L’Allemagne obtiendra, entre 1901 et 1932, 25 prix Nobel en physique et chimie, plus que ceux attribués à l’Angleterre, France, USA et Russie. La qualité de la production allemande deviendra telle que le Parlement anglais devra imposer l’étiquetage : « Made in Germany », ce qui, loin de diminuer les achats par le public, deviendra au contraire un label de qualité.
Une « Elite secrète » sera créée en 1891 à Londres par Cecil John Rhodes. Elle aura pour objectif de garantir une domination Anglo-Saxonne sur le monde. L’Elite secrète avait le contrôle, et la puissance financière afférente, des mines d’or et de diamants d’Afrique du Sud (suite à la guerre des Boers). Ses membres les plus importants seront, outre C. Rhodes : Reginald Balliol Brett (alias Lord Esher), Alfred Milner, William T. Stead et Lord Nathaniel Rothschild. L’Allemagne dépassant en cette fin du XIXe siècle la Grande-Bretagne, dans les domaines industriels, commerciaux et scientifiques, devenait un danger dont il fallait se débarrasser. Dans des buts identiques, la société des Pèlerins sera inaugurée à Londres en juillet 1902 et à New York en janvier 1903. Par la suite, la Table ronde sera créée par Milner en 1909.
Aux USA, la conquête de l’Ouest, le déracinement des amérindiens, les guerres contre le Mexique et l’Espagne seront caractéristiques d’un programme politique impérialiste : « La Destinée Manifeste ». Le livre Our Country du père Josiah Strong populaire à la fin du XIXe siècle, exprime, comme pour l’Elite secrète en Angleterre : « Sa conviction que le peuple anglo-saxon est la race supérieure qui finira par dominer le monde ».
La Vision à long terme de l’Elite secrète sera de construire l’alliance Anglo-Franco-Russe pour la future guerre contre l’Allemagne. Dans cette aventure la France, où à l’école comme dans les casernes l’Allemagne était présentée comme un monstre sanguinaire, y voyait une occasion de reconquérir l’Alsace-Lorraine et la Russie d’obtenir un port sur le Bosphore pour contrôler la navigation et l’accès à la Méditerranée.
Des responsables politiques importants : Herbert Asquith, Richard Haldane et Sir Edward Grey, élaboreront une stratégie que le Roi Edouard VII approuvera au cours d’une réunion de l’Elite secrète à Balmoral. La Triple Entente aura pour but d’encercler l’Allemagne et L’Autriche-Hongrie. Plus tard, David Llyod George et Winston Churchill rejoindront l’Elite.
Guillaume II
Il sera présenté par une presse anglaise sous influence comme méprisant, imprévisible et belliciste, mais aucune preuve concrète n’est jamais donnée. Des romans populaires parlent d’espions et d’une Allemagne construisant une flotte pour envahir l’Angleterre. Cette volonté de puissance allemande est un montage de l’Elite. La flotte anglaise restera toujours très supérieure à celle de l’Allemagne, tout comme les activités colonialistes anglaises (et françaises).
La guerre achevée, aucun plan d’invasion de l’Angleterre, ni de construction massive de cuirassés, ne sera jamais trouvé, pas plus que de jeune fille belge violée ou d’enfant belge amputé d’une main. Des documents comptables, montreront que le budget d’armement dans le domaine maritime était pour l’Angleterre de 2 à 3 fois plus important que celui de l’Allemagne. En 1907 dans une lettre confidentielle, l’amiral Sir John Fisher de la commission impériale de la Défense écrit au roi Edouard VII : « La flotte britannique est quatre fois plus puissante que la flotte allemande, mais nous ne voulons pas en faire étalage devant le monde entier ».
Le Kaiser favorisera toujours les solutions diplomatiques plutôt que militaires.
Ce sera le cas pour les crises marocaines d’Algesiras (1906) et d’Agadir (Traité Franco-Allemand de Fez, 1911) où l’Elite espérait une occasion de guerre. Ainsi que celle des Balkans, où redoutant une guerre entre la Russie et l’Autriche-Hongrie il interviendra pour un rapprochement avec la Serbie.
Guillaume II, George V et Nicolas II sont cousins, petits fils ou arrière-petit-fils de la reine Victoria. Le Kaiser était très proche de sa grand-mère dont il tiendra la main pendant son agonie en 1901. Le 30 juillet 1914, il enverra un télégramme à Nicolas II, lui rappelant qu’en arrêtant la mobilisation des troupes russes à la frontière avec l’Allemagne et L’Autriche il a le pouvoir d’éviter WWI. Il écrit : « Mon amitié pour vous a toujours été une cause sacrée ».
Guillaume II, empereur depuis 1888, sera d’ailleurs à l’occasion de ses 25 ans de règne encensé dans un article du New York Times comme un artisan de paix, (NYT, 8 juin 1913). Le journaliste, Andrew Carnegie déclarera : « le monde civilisé et les partisans de la paix tiennent à vous féliciter à l’occasion de votre jubilé ». S’il n’a jamais commencé une guerre, on ne peut pas en dire autant de l’Angleterre ou des USA.
Le Président Woodrow Wilson, proche de l’Elite, sera réélu en 1916 avec le slogan « Wilson nous maintient en dehors de la guerre ». En 1917 il créera la commission Creel pour faire accepter l’entrée en guerre par des Américains majoritairement pacifistes. Le publicitaire et neveu de Freud, Edward Bernays sera très actif dans le cadre de cette commission. Il deviendra le père de l’Agence de Relations Publiques que l’on appelle aujourd’hui la Com et des Spin Doctors spécialistes du double speak d’Orwell. Son livre Propaganda, en version libre sur internet, montre que la propagande politique au XXe siècle n’est pas née dans les régimes totalitaires, mais au cœur même de la ‘démocratie libérale américaine’. L’affiche US ci-dessous est un exemple (1917) de cette diabolisation du Kaiser.
La presse US se déchainera alors et un article élogieux pour l’Allemagne, comme celui du NYT en 1913, deviendra impensable. En effet, l’empire financier JP MORGAN achètera, en 1915, 25 parmi les plus importants quotidiens américains et placera ses propres éditeurs dans le but de contrôler la presse écrite. Ce « contrat » qui est toujours d’actualité, a pour objet de supprimer des colonnes éditoriales tout ce qui n’est pas conforme aux intérêts dont ils sont les serviteurs. Le congressiste Oscar Calloway dénoncera ce monopole à la chambre des Représentants le 9 février 1917 (U.S. Congressional Record February 9, 1917, page 2947). Cette ligne politique suivie sera ensuite structurée par JP Morgan et ses collègues Warburg et Rockefeller. L’organisation est aujourd’hui connue sous le nom de « Council of Foreign Relations (CFR) ». On notera aussi que W. Churchill, dès la déclaration de guerre, fera couper les câbles transatlantiques reliant les empires centraux aux USA, l’Angleterre prendra ainsi le contrôle de l’information vers le futur allié US.
Le piège se referme : « Un Ultimatum Inacceptable »
Tout en étant ignorant de l’existence de l’Elite, Guillaume II, voyait parfaitement ce que tramait le roi Edouard VII contre son pays. Il signera avec son cousin Nicolas II l’accord secret Russo-Allemand de Björkö en juillet 1905. C’est une preuve convaincante que l’Allemagne n’avait aucune intention de s’attaquer à la Russie. Les manipulations diplomatiques de l’Elite feront que cet accord ne sera pas ratifié.
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse Sophie seront assassinés par Gavrilo Princip à Sarajevo. Le ministère austro-hongrois des Affaires Etrangères dépêcha le docteur Friedrich von Wiesner pour évaluer les implications de la Serbie dans ce meurtre. Dans le télégramme qu’il envoya à son gouvernement le 13 juillet, von Wiesner confirmait cette implication.
Certains journaux britanniques considèreront que les demandes autrichiennes étaient justifiées. Asquith, pourtant 1er ministre anglais, dans l’intimité d’une lettre à son amour platonique Venetia Stanley, reconnaitra : « Sur beaucoup de points, si ce n’est sur la plupart, l’Autriche a parfaitement raison et la Serbie est totalement dans son tort… »
A la faveur d’un dîner privé, le 26 juillet 1914, offert au frère cadet du Kaiser, le prince Henri, le roi George V promit : « Nous essaierons de nous tenir en dehors de tout cela, et nous resterons neutres ». Le Kaiser fit naturellement grand cas de cette promesse. Ce n’était pas le boniment d’un politicien, « Il avait la parole d’un roi ».
Par la suite, le secrétaire d’Etat US Robert Lansing retirera une phrase clef du texte qui précisait l’implication de la Serbie. Cette altération délibérée laissait à croire que le Dr von Wiesner pensait que la Serbie était innocente. Ce sera un des éléments qui permettront, lors de la rédaction du Traité de Versailles de faire reposer l’entière responsabilité de la guerre sur l’Allemagne et l’Autriche. Le soutien de Guillaume II à l’Autriche dans le cas d’une attaque contre la Serbie fut présenté par la suite comme un chèque en blanc, un ultimatum. Ce fut une déformation majeure de l’Elite secrète, mais ce n’était absolument pas le cas, le Kaiser n’admettait tout simplement pas le soutien de son cousin le Tsar aux régicides serbes. Ce mensonge délibéré faisant du Kaiser un instigateur de la guerre accéda au statut de vérité de l’Histoire officielle et c’est ce que les étudiants apprennent aujourd’hui dans leurs livres.
Le Traité de Versailles.
Le 28 juin 1919, tout sera choisi pour humilier les Allemands. Lors de la signature de l’Armistice, galerie des glaces à Versailles, des gueules cassées sont placées sur le parcours des signataires allemands. Auparavant, ils avaient été conduits à travers les territoires détruits : « Vous êtes responsables de tout cela ». Les Allemands seront exclus des négociations de paix, ce qui ne s’était jamais produit dans toute l’histoire des traités. On comparera avec le Congrès de Vienne (1815) où le ministre français des Affaires étrangères Talleyrand jouera un rôle important.
Llyod George déclarera lors de la signature :
« Messieurs, ce n’est ni le temps ni le lieu de discours superflus. Vous avez devant vous les représentants des nations qui se sont unies pour résister à une guerre qui nous a été imposée pendant plus de quatre ans d’une façon tout à fait cruelle. Vous voulez la paix, nous sommes disposés à vous l’accorder. Voici le livre concernant nos dispositions. (400 clauses, toutes très dures pour une Allemagne qui est responsable de tout) ».
L’Angleterre obtiendra toute la flotte et, avec la France et la Belgique, les colonies africaines allemandes. L’Allemagne perdra 13% de son territoire, dont le corridor de Danzig, ville de 350.000 habitants où plus de 96% sont allemands ! « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », un des 14 point de la doctrine Wilson, qui était de plus ségrégationniste dans son pays, ne s’appliquera pas aux vaincus. On notera aussi, que ces 14 points sont très favorables au gouvernement bolchevique de Russie où des aides sont prévues.
Quelques déclarations de politiciens français et anglais
A l’occasion du centenaire du début de la guerre puis du Traité de Versailles, il y a eu en France de nombreuses émissions à la radio et à la télévision. La doxa officielle n’aura pas varié : l’Allemagne est la cause de tout. Les déclarations ci-dessous de différents responsables politiques favorables au conflit sont référencées (accessibles sur Google) et caractéristiques d’une absence d’empathie. Ces déclarations qui contredisent fortement les responsabilités allemandes ne sont généralement pas rapportées dans les médias. Dans certaines émissions et sur Wikipédia, il est cependant parfois noté que l’Allemagne n’était pas la seule responsable, mais sans autre précision.
Joseph Caillaux, ministre, est favorable à une alliance avec l’Allemagne
L’Elite secrète et l’ambassadeur Russe en France, Alexandre Isvolski, subventionneront une presse nationale majoritairement anti-boche et assoiffée de revanche depuis la défaite de 1871. Si la population est très va-t-en-guerre, il existe un bloc important de ministres pacifistes. Henriette Caillaux tire en mars 1914 sur Gaston Calmette, Directeur du Figaro qui traînait son mari pacifiste dans la boue. Mobilisé, il déclarera en 1914 en désignant l’état-major :
« Ceux qui sont là-dedans ne savent rien, ne comprennent rien. Ils ne savent pas à quel ennemi nous avons à faire, ils ne comprennent pas que nous sommes lancés – par qui ? – dans une guerre effroyable… Comment finira-t-elle ? Moi, je voulais éviter cela ».
Il sera poursuivi pour complicité avec l’ennemi après la guerre !
Jean Jaurès, député radical socialiste et pacifiste intégral, sera assassiné le 31 juillet 1914 par un revanchard exalté. Jaurès envisageait de déclencher une grève générale européenne pour marquer l’opposition de la classe ouvrière à la guerre. Cette pression revancharde est telle que le 4 août 1914, Léon Jouhaux, Secrétaire général de la CGT et pacifiste lui-aussi, prendra ses distances devant la tombe de Jean Jaurès. Il décrira la guerre comme un crime, mais comme un crime inévitable. C’est précisément ce que refusait Jaurès qui est mort pour avoir crié qu’on pouvait empêcher la guerre. Jouhaux déclarera : « Je crie devant ce cercueil toute notre haine de l’impérialisme et du militarisme sauvage qui déchaîne l’horrible crime …Non, camarades, notre idéal de réconciliation humaine ne sombre pas…C’est l’ombre du grand Jaurès qui nous l’atteste ». En fait ce que dit l’ombre du grand Jaurès contredit totalement les propos du Jaurès réel. Jaurès avait déclaré, le jour de sa mort au Ministre A. Ferry, qu’il dénoncerait le lendemain dans L’Humanité le bellicisme de la France et de la Russie.8
Raymond Poincaré, un homme proche de l’Elite
Le samedi 1er juillet 1916, il y a cet écrit singulier du Président Poincaré depuis le palais de l’Elysée :
« Le sang coule à flot au nord de la Somme, pendant ce temps le soleil joue à travers les arbres de l’Elysée. Ormes, sycomores, acacias, marronniers d’Inde ont des airs de toutes nuances qui font dans la lumière une harmonie délicieuse. Ramiers, merles et petits oiseaux s’ébattent sur la pelouse. Là-bas à Verdun ou dans la Somme, meurent des milliers de braves. »
Winston Churchill, une personnalité inquiétante, “borderline”
Dans une lettre écrite à sa femme :
« Ma chérie, nous approchons d’une catastrophe et cela me rend heureux. C’est horrible d’être comme cela, n’est-ce pas…Pour rien au monde je ne voudrais être en dehors de cette délicieuse guerre ». Lettre du journal de Margot Asquith, Janvier 1916 ; publié par Oxford University Press, juin 2014.
Margot Asquith écrira aussi :
« Quel étrange personnage ! Il aime vraiment la guerre. Il serait très triste si on lui annonçait que la guerre est finie. Son cœur n’a aucune imagination ». Margot Asquith’s Great War Diaries. ‘Insolent’ Churchill, ‘ignorant’ Kitchener: waspish wartime diaries of Margot Asquith. The Guardian. 8 juin 2014.
« Je pense qu’une malédiction me poursuit – parce que j’adore cette guerre. Je sais qu’elle détruit les vies de milliers de personnes à chaque moment – et malgré tout – je n’y peux rien – j’en aime chaque seconde ». Winston Churchill, lettre à sa femme Clémentine (1916)
En 1918, alors qu’il se trouve à l’hôtel Ritz, il écrit :
« J’essaie aussi de faire en sorte que les Allemands reçoivent une bonne première dose de gaz moutarde avant la fin du mois. C’est très gratifiant d’entendre leurs gémissements dans la défaite ».
Grand responsable de WWI, il écrira un quart de siècle plus tard, dans son livre : Great Contemporaries, The Reprint Society, London 1941, p. 28 : « L’Histoire, doit être plus charitable et acquitter Guillaume II d’en être le comploteur et l’organisateur ».
David Llyod George, un homme politique manipulateur et sans principe
Premier Ministre de George V, il déclare devant le Parlement anglais en 1917 à l’occasion de l’abdication du Tsar Nicolas II allié de l’Angleterre :
« L’Angleterre a atteint l’un de ses objectifs les plus importants ».
Lors de la prise du pouvoir par les bolcheviques en Russie, à la demande d’asile politique de Nicolas pour lui-même et sa famille, George V abandonne son cher cousin et Llyod George répondra que ce n’était pas opportun, famille et domestiques seront ensuite assassinés. Au moment de la rédaction du traité de Versailles, il demandera l’extradition de Guillaume II à la Hollande où il s’était réfugié pour qu’il soit jugé. Il souhaitera publiquement qu’il soit pendu. En 2018, le journal anglais l’Independent rappellera un fait jamais publié. Lloyd George étant Premier Ministre, l’aviation anglaise bombardera, en 1918, dans le Nord de la France le château où était censé se trouver Guillaume II.
Dans ses mémoires Llyod George conviendra :
« La dernière chose que l’orgueilleux Kaiser voulait c’était une guerre européenne ».
Nihil est sine ratione
L’Angleterre était la grande puissance thalassocratique au XIXe siècle. Les Etats–Unis assurent aujourd’hui, avec le contrôle de l’OTAN, cette volonté de domination Anglo-Saxonne sur le monde.
Le Chancelier Bismarck, en constituant dans les années 1880 avec l’Autriche-Hongrie et la Russie « la Ligue des trois Empereurs » (The Dreikaiser bund), avait compris le danger que représentait l’Angleterre. A l’occasion du Congrès de Berlin en 1878, Benjamin Disraeli déclarera :
« Notre objectif principal était de prévenir toute alliance entre les trois puissances centrales européennes et je déclare qu’aucun succès diplomatique ne fût aussi parfaitement obtenu ». Disraeli and the Art of Victorian Politics, Ian St JOHN, Anthem Press et La vie de Disraeli, André Maurois, livre de poche Gallimard, 1967.
George Friedman déclarera, le 4 Février 2015 à l’occasion du Chicago Council on Global Affairs :
« La Russie représente la seule force qui pourrait nous menacer et nous devons nous assurer que cela n’arrivera pas. L’intérêt primordial des USA pour lequel nous avons fait des guerres pendant des siècles : WWI, WWII et la guerre froide a été la relation entre l’Allemagne et la Russie… Je veux parler ici de la technologie et du capital allemand avec les ressources naturelles russes et la main d’œuvre russe comme la seule combinaison qui fait très peur aux USA depuis des siècles ».
Conclusion
Il y a près de 36 000 communes en France. Dans chacune on trouve un Monument aux Morts de la Première Guerre mondiale où, à la suite de la liste des morts, il est souvent écrit : POUR QUE LA FRANCE VIVE ou POUR QUE LA FRANCE DEMEURE LIBRE. La menace allemande était un montage de l’Elite. On pourrait remplir des pages de déclarations bellicistes faites par des hommes politiques anglais ou français, de tracts de propagande outranciers voire de mensonges. Les représentants actuels de l’Elite Anglo-Saxonne pourraient aujourd’hui déclarer : « Aucune manipulation médiatique ne fut aussi parfaitement obtenue ».
Je ne sais pas si ce mensonge sera un jour publiquement démasqué. Il existe de nombreux livres, voir par exemple ci-dessous 1 à 7, qui écrivent la vérité mais ils ne sont jamais cités ou référencés car ce sont les universitaires conformistes qui occupent les chaires académiques. Dans une émission récente sur la chaîne française France 4, un soldat canadien à la fin de la guerre, écrivait à sa mère : « J’espère que vous ne me condamnerez pas pour avoir épousé une fille dont le père est allemand. Rosa est très gentille et sérieuse et a été très aimable avec moi. S’il vous plaît, ne la condamnez pas avant de la voir ». Une telle lettre montre l’impact de la propagande médiatique germanophobe dans un pays lointain comme le Canada.
Peut-être que, dans le futur, les Européens verront ces monuments dédiés à des millions de morts comme une condamnation de l’Utopie mondialiste ou des tentations unipolaires. On ne peut qu’être inquiet car, par projection accusatoire, tous les articles et émissions TV, dans tous les grands médias occidentaux, répandent dans presque tous les pays la haine du nationalisme.
La propagande est toujours aussi massive et les exemples récents de deux présidents US, Bush père, qui, pour rendre sa guerre du Golfe acceptable, inventa, à défaut de mains coupées, des bébés koweitiens sortis des couveuses et Bush fils qui délégua son ministre Colin Powell pour brandir son éprouvette d’anthrax devant l’ONU, ne sont pas rassurants. Le drame aujourd’hui, dans notre monde occidental façonné par les médias, est que des dirigeants peuvent mentir sans aucun risque pour leurs carrières ni, apparemment, pour leurs consciences.
J.C. Manifacier, 17 septembre 2019
Références :
1 Gerry Docherty et Jim MacGregor, deux livres : l’Histoire Occultée, Les origines secrètes de la première guerre mondial. Editions Nouvelle Terre, 2017
2 Jim MacGregor et Gerry Docherty, 1914-1918, Prolonger l’Agonie : Comment l’oligarchie anglo-américaine a délibérément prolongée la Première Guerre mondiale de trois ans et demi, tome 1, Editions Nouvelle Terre 2018
3 Carroll Quigley, Histoire Secrète de l’Oligarchie Anglo-américaine, Le Retour aux Sources, 2015, The Anglo-American Establishment, New York, Book in Focus, 1981
4 Carroll Quigley, Tragedy and Hope : A history of the World in Our Time, New York, The Macmillan Company, 1966
5 Patrick J. Buchanan, Churchill, Hitler and the Unnecessary War, Three Rivers Press, 2008
6 Nick Kollerstrom, How Britain initiated both world wars, Autoédition, CreateSpace Independent Publishing Platform, No copyright 2017
7 H .H. Asquith, letters to Venetia Stanley, rassemblées par Michael et Eleanor Brock, Owford University Press, 1982
8 Olivier Reboul, La Rhétorique, Que sais-je ?, PUF, 1993
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