Dialectique du suicide de la civilisation
Beaucoup de ceux qui aujourd’hui appellent publiquement au réarmement des États européens contre la Russie de Poutine, sans même la moindre motivation réelle de menace du côté russe, sont exactement – étant donné leur âge moyen avancé – ceux qui pendant la guerre froide prônaient publiquement non seulement un pacifisme total à outrance contre les États-Unis et l’OTAN, mais même le « désarmement unilatéral » de l’Occident, dans le sillage d’« intellectuels » organiques au PCI comme Norberto Bobbio, auteur d’un livre hallucinant intitulé « Plutôt rouges [traduisez : envahis et esclaves] que morts », et bien d’autres.
En pratique, aujourd’hui que la Russie est un protagoniste de la politique internationale dans le contexte occidental depuis trente ans, ils veulent la vaincre ; ou mieux : ils veulent que l’Europe soit vaincue – lire anéantie – par la Russie ; alors qu’hier, lorsque la Russie était l’URSS communiste qui aspirait réellement à la conquête de l’Europe occidentale par la force militaire (avec de nombreux plans de guerre à cet effet, tous impliquant l’invasion de l’Italie par terre et par mer), ils jouaient les communistes avec du caviar et du champagne en manifestant contre la défense militaire de l’Occident.
Aujourd’hui, nous détestons presque tous l’OTAN. Et nous faisons bien. Et ceux qui ne le font pas sont des imbéciles, des suicidaires ou des vendus.
Mais l’honneur de la vérité exige que nous nous rappelions honnêtement que, malgré tous leurs défauts, les États-Unis d’après-guerre, avec l’OTAN qui en dépendait entièrement, nous ont néanmoins garanti, au moins jusqu’en 1989, la liberté politique et la prospérité dans lesquelles nous, qui n’étions plus tout à fait jeunes, avons vécu et grandi.
Je me souviens très bien quand, dans les années 90, au début du phénomène de l’invasion immigrée, avant l’arrivée des masses islamiques ou du moins afro-asiatiques, le nettoyage des vitres des voitures ici en Italie, du moins à Rome, était assuré par des Polonais, des Albanais et des Roumains. C’est-à-dire des peuples qui commençaient à sortir du paradis communiste.
Donc, pour récapituler : les « communistelli » avec leurs comptes bancaires débordants, tout en champagne, arc-en-ciel et paroisse, aujourd’hui tout enracinés dans le PD, dans les directions des journaux et des chaînes de télévision, dans les chaires universitaires et surtout dans les curies et les paroisses, voulaient hier que nous soyons envahis par l’URSS communiste, et leur ennemi juré était les États-Unis et l’OTAN ; aujourd’hui ils veulent que nous soyons détruits par la Russie, qui n’est plus communiste et n’est même plus un ennemi, et leur ami c’est l’OTAN.
En réalité, leurs ennemis ont toujours été : le Bien public ; les personnes qui peuplent le monde ; la civilisation chrétienne (pour ce qu’il en reste) ; la société humaine naturellement ordonnée par elle-même.
Leurs couleurs : rouge, fuchsia, arc-en-ciel, en sont la preuve, pour qui sait raisonner. Car ils sont d’infâmes serviteurs du « maître du monde ». Hier comme aujourd’hui et comme demain.
La différence réside dans le fait qu’une grande partie du clergé d’aujourd’hui, du sommet à la « base », est aujourd’hui de leur côté, alors qu’hier des prêtres, des évêques et des cardinaux, allaient en prison et mouraient pour défendre le Bien et la Vérité contre le serpent communiste.
Au début, j’ai écrit « beaucoup », ce qui n’implique « pas tous ». En effet, il y a un autre « génie » qui s’est rangé du côté des ennemis du Bien et de l’humanité, et nous ne parlons pas cette fois des communistes, ni des rouges ou fuchsia.
Je fais référence à certains cercles du traditionalisme catholique, asservis au libéralisme-occidental le plus pervers sans aucun retour à la raison, qui n’ont pas honte de soutenir l’OTAN et l’UE dans ce contexte – maintenant éloigné de plusieurs décennies de celui de l’après-guerre soviétique – en compagnie de toutes les ramifications arc-en-ciel susmentionnées – hier pacifistes, aujourd’hui belliqueuses – et paroissiales.
Nous, enfants de l’après-guerre, étions pour la liberté contre l’oppression communiste, bien que conscients (mais peut-être, étant jeunes à l’époque, pas aussi complètement qu’il aurait été juste) des grands maux inhérents à cette liberté occidentale, « libérale-démocratique » ; nous sommes pour la liberté aujourd’hui contre l’oppression – terriblement pire – du novomondialisme actuel. Sans nous faire d’illusions sur les acteurs actuels de la scène politique mondiale, nous sommes néanmoins opposés aux pires oppresseurs actuels, de l’OTAN à l’Union européenne en passant par leurs serviteurs internes qui nous accablent tous.
Notre conception de la liberté est celle que les papes d’avant 1958 nous ont enseignée dans leur magistère. Lorsque les catholiques, à commencer par les simples fidèles, se sont battus et sont morts pour la véritable liberté des enfants de Dieu.
Une liberté qui n’est ni libérale, ni communiste, ni mondialiste. Mais attestée par une Croix qui nous a tous rachetés, et par l’enseignement éternel de cette Croix, qui ne nous permet pas de flirter avec l’erreur sous quelque forme que ce soit, du libéralisme à l’égalitarisme en passant par le mondialisme gnostique.
C’est la seule Vérité qui puisse jamais nous sauver aujourd’hui. Parce qu’elle ne trompe jamais aucun homme ni aucune société. Et donc la seule qui nous permette de voir avec justesse la réalité des choses.
Massimo Viglione
Traduction : Louis Lurton
Source : Stilum Curiae – Marco Tosatti
L’auteur : Massimo Viglione est un écrivain, historien, enseignant italien et catholique ; il défend la Vérité de la Révélation et tout ce qui a été enseigné par la Tradition et le Magistère universel de l’Église catholique au cours de ces deux mille ans, contre l’UE, la théorie du genre , l’homosexualisme et le transsexualisme, l’immigrationnisme, le féminisme déconnecté et la laïcité antichrétienne des institutions.
Note de la rédaction : Et à côté des anciens idiots utiles du communisme anti-Otan d’avant 1991, et des toujours idiots utiles anti-russes pro-Otan depuis 1991, il y a place aussi pour d’autres : ceux qui auraient souhaité que les pays d’Europe n’aient pas à choisir post-1945 de se placer sous le « bouclier américain », sans risquer l’invasion de l’armée Rouge. Mais pour cela, il y fallut que les États-Unis ne s’allient pas et n’arment pas de façon immodéré l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale pour empêcher l’émergence d’un véritable ordre nouveau européen…
Alors que l »extrême-gauche mobilisait contre un prétendu racisme, nous étions dans la rue avec le collectif de l’Alliance Locale Patriote à Perpignan pour manifester contre les velléités guerrières de Macron.
Ne laissons pas notre pays et nos rues à l’Anti-France !… pic.twitter.com/DhMzXmqANS— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) March 23, 2025