AU CARROUSEL du Louvre se tenait le jeudi 3 juillet au soir le 39e dîner du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France. Chaque année le président du CRIF donne sa feuille de route aux pouvoirs publics, distribue les bons et surtout les mauvais points, donne des ordres, multiplie les mises en garde, fulmine des anathèmes et des excommunications. Ce millésime 2025 n’a pas fait exception à la règle. Yonathan Arfi, le très inexpressif et fort laid président du CRIF, a commencé comme d’ordinaire par des jérémiades dont, il est vrai, un petit peuple n’est pas avare. « Cette année encore, pour les Français juifs, l’heure est à l’inquiétude », a ainsi affirmé Arfi, en déplorant un « déferlement d’antisémitisme depuis le 7-Octobre ». Car l’antisémitisme ne peut être qu’une déferlante. « Faut-il demander à nos enfants de baisser la voix quand ils parlent des juifs ou d’Israël dans le métro ? » s’est interrogé le président du CRIF qui a confié avoir régulièrement ce questionnement avec son épouse. C’est sûr que si c’est pour justifier les bombardements, les fusillades et la famine à Gaza, on peut comprendre que ces judéo-sionistes ne se fassent pas que des amis dans le métropolitain ! Alors que la tyrannie du lobby judéo-sioniste n’a jamais été aussi implacable et insolente qu’aujourd’hui, Yonathan Arfi, à la mine sinistre, et sans la moindre once de charisme — tous les présidents du CRIF sont décidément d’une médiocrité absolue, insipides, incolores et inodores, parfaitement interchangeables, et dire que certains en font des tonnes sur le prétendu génie de ce peuple ! — a évoqué “l’inquiétude”, « parfois la peur » des juifs. On en tremble ! « La progression de l’islamisme », « la fureur des foules chauffées à blanc par LFI [La France insoumise] » et « la montée inexorable des populismes dans toute l’Europe » ont réveillé, a-t-il assené, des « doutes et des questions ». Mais pas des doutes sur l’existence des chambres à gaz, j’espère !
Dans un discours accusateur comme d’habitude, Yonathan Arfi, qui a été réélu le 15 juin pour trois ans à la présidence du CRIF, s’en est pris aux élus « qui choisissent d’attiser le feu » par des “outrances” et des « raccourcis coupables ». Parmi eux, « il en est un au populisme mondain et à la faconde inimitable », a-t-il ajouté, assurant que « Dominique de Villepin est devenu un Mélenchon des beaux quartiers ». En réalité, l’ancien Premier ministre n’a fait que dénoncer publiquement, sans aucun excès verbal mais avec clarté, la politique criminelle de Netanyahu et la situation insupportable faite aux Gazaouis. C’est inacceptable pour le CRIF. Dénoncer les crimes de masse commis à Gaza, c’est être antisémite pour le lobby juif puisqu’en tuant, démembrant, décimant des enfants, Netanyahu lutte contre l’antisémitisme. On mesure à quel point ces Likoudniks fanatisés sont non seulement profondément antipathiques et inhumains mais de plus qu’ils sont dangereux et fous à lier. La moindre compassion à l’égard du peuple palestinien martyrisé, nié dans son existence, exclu de tout droit humain, est interdite. Du reste, tant les anonymes que les personnalités qui ont protesté contre les crimes de Netanyahu ont souvent été poursuivis pour incitation à la haine raciale et apologie de terrorisme. C’est orwellien ! Et le président du CRIF ne veut pas entendre parler de la reconnaissance, même purement verbale, d’un État palestinien, évoquée brièvement en mai par le président de la République avant que ce dernier n’y renonçât. Yonathan Arfi a tranché : « Pourquoi risquer d’offrir à une organisation terroriste l’opportunité de revendiquer une victoire symbolique ? » En fait, on l’a compris, c’est tout pour Israël, rien pour les autres. Tout pour les Juifs, rien pour les goyim. Or, s’il est une entité criminelle qui pratique depuis sa genèse et jusqu’à aujourd’hui un terrorisme d’Erat, c’est bien l’Eretz.
LE PRÉSIDENT DU CRIF a également fait la leçon au gouvernement français malgré ses positions très israélophiles. Yonathan Arfi a déploré « les positions erratiques de certaines diplomaties européennes » dont « celle de notre pays », à propos du conflit entre l’entité sioniste et l’Iran. Il a ainsi regretté que, malgré « son soutien aux frappes contre la menace nucléaire iranienne », le gouvernement français ait fait condamner l’accès au stand israélien au salon aéronautique du Bourget en juin. Le patron du Crif a aussi remercié les pouvoirs publics qui « veillent à mettre à jour notre arsenal législatif » face à l’antisémitisme, c’est-à-dire qui réduisent systématiquement la liberté d’expression. Le 2 juillet, la veille du dîner du CRIF, le Parlement a adopté une proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, et des Assises de lutte contre l’antisémitisme ont été lancées en 2024. En réalité, il s’agit de rendre impossibles les initiatives et manifestations de soutien aux Palestiniens dans les universités et toute critique de l’entité sioniste. Le lobby juif se montre une nouvelle fois totalitaire et liberticide. Mais que des goyim acceptent de se soumettre à ce point à sa cruelle et injuste domination est insupportable et en dit long sur la lâcheté des hommes de notre temps. A commencer par les dirigeants du pays.
Emmanuel Macron ayant boudé ce dîner du CRIF — il n’y est plus revenu depuis le 20 février 2019 quand le président du CRIF de l’époque, Francis Khalifat, avait saisi son poignet et l’avait brandi comme un trophée, le chef de l’Etat étant livide. Macron a beau être habitué à toutes les formes de prostitution, il avait vécu ce moment comme une insupportable humiliation et depuis sa cote de popularité n’a d’ailleurs cessé de pâlir auprès de la communauté juive comme pour presque tous ses prédécesseurs accusés de n’en faire jamais assez —, c’est le Premier ministre François Bayrou qui a été chargé de la corvée. Sans surprise ce pâle politicien a multiplié dans un discours sans relief les reptations, les concessions et les génuflexions comme l’exercice l’impose. Face à un loup prêt à dévorer sa proie, le Premier ministre, cherchant à lui complaire et à l’apaiser, a donné des gages. Il a ainsi assuré que « le garde des Sceaux transmettra prochainement à tous les parquets de France une circulaire, précisant les méthodes qui permettent de débusquer l’antisémitisme » en s’appuyant notamment « sur la définition donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste », laquelle assimile explicitement l’antisionisme à l’antisémitisme. Ce qui est une façon de donner un blanc-seing à Netanyahu pour ses crimes les plus effrayants. On le voit, la crainte servile des Juifs conduit aux plus cruelles injustices et aux pires abominations. Toujours dans la même logique honteuse d’allégeance et de soumission, le chef du gouvernement a annoncé que « les moyens du parquet national de lutte contre la haine en ligne (allaient être) renforcés » et que la plateforme de signalement Pharos allait « être développée encore davantage ». Autrement dit il y aura une répression encore plus forte, plus rapide et plus tentaculaire contre les dissidents. Que ne ferait-on pas en effet pour complaire à la Synagogue ? Quant à l’école, le gouvernement souhaite « que soit intégrée au programme d’Histoire une étude approfondie des mouvements d’émancipation nationale au Moyen-Orient », a ajouté François Bayrou. Ce qui signifie une étude forcément laudative du sionisme. Dans certains endroits du territoire national, il n’est toutefois pas sûr que cette « étude approfondie » du sionisme vu comme un « mouvement d’émancipation nationale » passe comme une lettre à la Poste !
ENFIN, le ministre chargé de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, qui était présente à ce dîner du CRIF, prépare, dans le prolongement des Assises contre l’antisémitisme, un projet de loi visant à sortir du droit de la presse tout ce qui est considéré comme délit et crime de haine (racisme, antisémitisme, négationnisme, homophobie et transphobie), une vieille revendication historique de la LICRA, du CRIF et des autres organisations juives (BNVCA, OJE, OJDF). Il s’agit de traiter comme des délits et des crimes de droit commun tout ce qui est considéré par le Lobby comme raciste, antisémite, homophobe, transphobe ou négationniste, bref tout ce qui lui déplaît. Si ce projet de loi est adopté par le Parlement, ce qui est fort possible, c’en sera fini du peu de liberté d’expression et de publication qu’il nous reste encore.
En effet, contrairement à aujourd’hui où le droit de la presse demeure malgré tout relativement protecteur, pour un simple article, un tweet ou une vidéo qui déplaisent les puissants du moment, on pourra être placé en détention provisoire, être incarcéré avant même le procès ou immédiatement après un premier jugement, même si l’on interjette appel. Bref, il serait dans les faits impossible d’exercer notre métier, sauf à ne plus rien dire, à pratiquer une autocensure systématique sur tous les sujets risqués. Et donc fondamentaux et vitaux. La tyrannie serait alors totale. Et c’est bien ce que veulent le CRIF et ses affidés. Et nos députés et gouvernants, veules et soumis, sont hélas bien capables d’aller une nouvelle fois dans leur sens, bridant, brimant, annihilant nos dernières libertés. Et achevant de transformer notre malheureux pays en un nouveau goulag, les mêmes étant toujours à la manœuvre. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol