Romancier, animateur de radio et musicologue, journaliste à Marianne, au Figaro et au Monde, Benoît Duteurtre est mort le 16 juillet.
Les lecteurs de Jeune Nation n’étaient probablement pas auditeurs de son émission sur France Musique. Homosexuel assumé, il n’hésitait pas à critiquer la théorie du genre. Il a été reconnu comme une sorte de « monsieur Musique de la droite » pour sa collaboration avec Marcel Landowski. Il s’était intéressé à la musique dite contemporaine, avait rencontré Stockhausen, Xenakis, Ligeti et considérait Boulez comme un maître.
Connaissant particulièrement le sujet, il publie Requiem pour une avant-garde chez Laffont en 1995. Cette étude très critique et documentée sur la musique dite contemporaine devrait être lue par tout dissident concerné par la culture. Qu’on en juge, le livre lui vaut d’être comparé au Professeur Faurisson par Le Monde.
Condamné en justice, le quotidien devra publier son droit de réponse. La reductio ad hitlerum est piquante quand on compare l’avis de Lucien Rebatet (condamné à mort à la Libération) sur ces répertoires dans son Histoire de la musique (Compagnie française de librairie, 1969). Il considérait que « Schoenberg c’est l’aboutissement de la grande musique allemande ». Schoenberg est l’inventeur du dodécaphonisme, un véritable programme visant à “déconstruire” la musique classique.
Assumant ses convictions, Benoît Duteurtre semble indiquer qu’il reste possible de défendre des positions hétérodoxes, même dans le domaine hyper surveillé de la musique.
Thierry Decruzy
Thierry Decruzy est l’auteur de Démondialiser la musique (La Nouvelle Librairie, 2023) et Les Brigandes, phénomène musical de la dissidence (Synthèse éditions, 2024, préface de Brigitte Bardot).
NDLR : Françoise Hardy a emporté avec elle dans sa tombe son « étonnez-moi Benoît » (elle est décédée le 11 juin dernier). Et « étonnez-moi Benoît » son Benoît Duteurtre, décédé le 16 juillet, à 64 ans, d’une crise cardiaque ; son émission « étonnez-moi Benoît », sur France Musique, durait depuis bientôt 25 ans, nous sommes sans doute nombreux à être tombés dessus en voiture.
Un homosexuel
Maintenant, Benoît est sous le tertre.
Il avait été reçu sur Radio Courtoisie il y a quelques mois .